Paris 2024 : le Français Raphaël Saleh président du jury en dressage
La Fédération équestre internationale (FEI) a officialisé la nomination, soutenue par la Fédération Française d’Équitation, du Mosellan Raphaël Saleh comme président du jury des épreuves de dressage pour les prochains Jeux olympiques. Ce dernier est revenu sur son parcours, sa nomination et son rôle à la présidence du jury.
La Fédération équestre internationale (FEI) a officialisé la nomination, soutenue par la Fédération Française d’Équitation, du Mosellan Raphaël Saleh comme président du jury des épreuves de dressage pour les prochains Jeux olympiques. Ce dernier est revenu sur son parcours, sa nomination et son rôle à la présidence du jury.
Le parcours de Raphaël Saleh
Le parcours de Raphaël Saleh
Originaire de Moselle, Raphaël Saleh découvre le poney “par hasard, à neuf ans. Mon père m’a demandé quel cadeau je souhaitais après avoir obtenu de bonnes notes et je lui ai demandé d’avoir des leçons d’équitation”, se remémore-t-il. Il pratique en club toutes les disciplines, dont l’attelage et le saut d’obstacles : “le cheval que je montais à cette époque n'aimait pas sauter, alors nous nous sommes dirigés vers le dressage, c’est ainsi j’ai débuté la compétition dans cette discipline.” Il progresse, prend part aux championnats régionaux, et est sélectionné pour les interligues (championnats des régions) puis il montera les championnats de France Juniors. C’est à ce moment qu’il rencontre Bruno Lostria, alors entraîneur national Jeunes et récemment disparu, qui l’a longtemps entraîné et lui a permis d’obtenir son monitorat. “J’ai également eu la chance d’être proche de Margit Otto-Crépin (dernière médaillée olympique en dressage avec l'argent à Séoul en 1988 sur Corlandus) qui m’a beaucoup aidé et orienté. Par la suite, j’ai travaillé avec Raymond Withages qui m’a inculqué la rigueur et les principes d’une équitation juste et classique.”
À l’origine, Raphaël Saleh ne se destinait pas à une carrière de juge. Pendant un moment, il a été “un cobaye” pendant les cours de juges, présentant des mouvements que ces derniers devaient évaluer. “Cela m’a intéressé d’apprendre la théorie afin de connaître les attentes des juges. J’ai participé à un cours à Reims avec Bernard Maurel, au départ pour accompagner des amis. Bernard m’a dit que, comme j’étais là, j’allais juger comme les autres… et j’ai obtenu l’examen.” Le voici lancé !
En 1997, il devient juge au niveau Grand Prix et juge international en 2004. En 2010, il intègre le jury de ses premiers championnats d’Europe Juniors, puis juge l’ensemble des catégories Jeunes dans les années qui suivent. En 2011, il prend part à son premier championnat Seniors : les Jeux panaméricains à Guadalajara (MEX).
En 2017, il est promu au niveau 5* (aujourd’hui niveau 4), qui permet d’officier lors des plus grands événements comme les Jeux olympiques. La même année, il officie lors de la finale de la Coupe du monde à Omaha (USA). Récemment, il a été membre du jury des Mondiaux à Herning (DEN - 2022) puis des Européens à Riesenbeck (GER-2023).
“Une occasion qui se présente en général une fois dans une carrière”, Raphaël Saleh
“Une occasion qui se présente en général une fois dans une carrière”, Raphaël Saleh
Que représente pour vous cette nomination, qui plus est pour officier pour des Jeux olympiques à domicile ?
“C’est un immense honneur de pouvoir juger lors des Jeux olympiques et encore plus dans mon propre pays. C’est une occasion qui se présente en général une fois dans une carrière et je vais tout faire pour en être digne. C’est le résultat de nombreuses années de travail en tant que juge dans de nombreux championnats et diverses épreuves. Être officiel lors de Jeux, un événement sportif planétaire, qui plus est à domicile, parmi tous les sportifs et officiels de haut niveau, c’est une expérience fantastique !”
Outre le jugement des différentes reprises, quelles seront vos missions en tant que président du jury ?
“Je considère que le plus important est de faire en sorte que l’équipe fonctionne bien et qu’il y ait une bonne entente entre les membres du jury. En vue et durant cet événement, je travaillerai également en étroite collaboration avec le comité d’organisation, le délégué technique, etc. Enfin, il y a un rôle de réponse aux sollicitations de la presse et de contribution à la promotion, au développement et à l’explication de notre sport.”
Comment allez-vous vous préparer pour cet événement ?
“La meilleure préparation est de juger le plus régulièrement possible. Je connais bien les autres membres du jury et ai déjà pu travailler à de nombreuses reprises avec chacun d’eux. C’est un groupe agréable, cela nous rend donc plus serein. En vue des Jeux, nous serons réunis pour la première fois au printemps prochain lors du CDIO 5* de Compiègne (60).
Grâce à la fédération, des rencontres avec des arbitres d’autres sports se tiendront également. Cela nous permettra de riches échanges et de confronter nos points de vue.”
En tant que juge, comment voyez-vous l’évolution ces derniers mois de l’équipe de France ?
“L’évolution de l’équipe de France est positive et elle semble soudée. Les résultats obtenus sont en progression, tandis que de nouveaux couples devraient également émerger dans les prochains mois. C’est de bon augure en cette année olympique !”
Le mot de la fin…
“Les juges font partie intégrante du sport. Mariette Withages, ancienne présidente de la commission de dressage de la FEI, a beaucoup soutenu ma carrière en ayant cette volonté de permettre à une nouvelle génération de juges d’intégrer ce milieu. C’est important de penser à l’avenir et de recruter des juges compétents. Nous avons ce rôle en tant que juge d’expérience de les orienter, de les former et de les intégrer.”
Le jury sera également composé de l’Allemand Henning Lehrmann, de la Britannique Isobel Wessels, de la Néerlandaise Mariette Sanders, de la Danoise Susanne Baarup, du Suédois Magnus Ringmark et de l’Étasunien Michael Osinski. L’Australienne Mary Seefried, le Britannique Andrew Gardner et le Néerlandais Henk van Bergen composeront le panel de supervision.
Le Grand Prix de dressage se déroulera en deux parties les 30 et 31 juillet 2024, le Spécial et la cérémonie des médailles par équipes le 3 août, tandis que la compétition individuelle s'achèvera le lendemain avec la Reprise libre en musique.
Quatre autres Français déjà nommés pour Paris 2024
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La FEI a déjà officialisé les nominations du Normand Pierre Le Goupil comme chef de piste pour le concours complet, du Mosellan Grégory Bodo comme co-chef de piste pour les épreuves de saut d’obstacles, de l’Occitan Patrice Alvado comme juge lors des épreuves de saut d’obstacles et d’Anne Prain comme présidente du jury pour les épreuves de para-dressage.