Pour le passionné de complet que vous êtes, que représente cette nomination ?

C’est un grand honneur et une occasion unique d'exprimer sa passion. Avant d’être chef de piste, j'étais moi-même cavalier, fils et frère de cavaliers. C’est une discipline qui a toujours fait partie de ma vie. Je suis venu à dessiner des parcours en organisant des concours sur la propriété familiale, à côté de Cherbourg, dont le Grand Complet. J’ai appris sur le tas, en lisant et observant ce que faisaient mes confrères. J’ai débuté en 1995, cela fera 29 ans en 2024 que je construis des parcours. Se retrouver impliqué dans un tel événement fait vibrer et me donne l’occasion de prendre part à une échéance olympique, moi qui n’ai pas eu l’occasion d’en courir une en tant que cavalier. Je suis heureux et très enthousiaste de travailler avec les différentes équipes qui vont être en charge de ces Jeux. J’ai hâte !
Je suis impliqué dans la conception et l’organisation de parcours d’un certain nombre de concours en France - le Haras du Pin, Lignières ou encore Le Pouget - et à l’étranger, en Europe centrale, en Asie ou en Amérique du Sud. En dehors des compétitions internationales, j’ai officié en tant que chef de piste pour mes premiers championnats il y a quatre ans, en Hongrie, lors d’Européens Poneys. D’ici 2024, j’aurai acquis encore plus d’expérience puisque je serai chef de piste aux championnats d’Europe Seniors 2023, programmés au Haras du Pin. J’ai également été désigné, il y a quelques semaines, pour officier aux Jeux panaméricains organisés en 2023 au Chili. Les années 2023 et 2024 vont donc être très intenses, sachant que cette année et l’année prochaine je m’occupe aussi du cross des championnats d’Eurasie, planifiés en juillet.

Comment s’est déroulée votre nomination ? 

La FFE m’a accompagné notamment sur tout le cursus de formation et pour la nomination à la commission de concours complet de la FEI. Cela m’a permis d'œuvrer encore plus pour ma discipline de cœur et de me faire connaître des instances internationales, au-delà de mes missions de chefs de piste et de formateur au sein du programme d'aide FEI Solidarity, destiné à soutenir le développement des sports équestres dans le monde. Assez vite après ma nomination à cette commission, la FEI a défini des profils potentiels pour le rôle de chef de piste aux Jeux de Paris 2024. J'ai eu le plaisir de figurer dans la short list parmi des chefs de piste renommés et je suis aussitôt sorti du processus de décisions de la FEI. Le report de Tokyo 2020 a décalé le processus et ma nomination vient d’être officialisée.

Que vous inspire le parc du château de Versailles, choisi pour accueillir les épreuves équestres, et où vous allez devoir imaginer le parcours de cross ? 

Ce site n’est pas usuel pour notre discipline, mais c’est un lieu emblématique qui est une belle source d’inspiration. Cela risque néanmoins d’être complexe, par la nature même de l’endroit. Il ne faudra pas vouloir être trop extravagant, à l’image de ce que ce site royal a pu être. Notre création devra rester raisonnable, en insérant des références à l’histoire du lieu. Le décor sera tenu de ne pas être banal, suffisamment sobre pour ne pas être grandiloquent, mais suffisamment soigné pour faire exception. Il y a l’aspect technique mais aussi visuel du parcours ; c’est un spectacle autant qu’une épreuve sportive ! Par essence, les petits plats seront mis dans les grands, car cela reste Versailles !  

Quelle va être la feuille de route d’ici le lancement de l’épreuve de complet aux Jeux de Paris 2024 ? 

Le périmètre dédié au cross est déjà défini. Pierre Michelet, sur proposition de la FFE, avait été consultant pour réfléchir à ce à quoi pouvait ressembler un parcours de cross sur le site, de façon à ce que le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) de Paris 2024 puisse lui-même établir les cahiers des charges nécessaires aux nominations des différentes parties impliquées dans la réalisation technique. Dès la semaine prochaine, je vais prendre possession des lieux, effectuer des repérages et faire la rencontre de mes interlocuteurs dédiés. La priorité est de définir un tracé potentiel. Quand tout le monde sera en accord avec la faisabilité de ce tracé, je commencerai la définition du parcours plus en détails : quels obstacles, quels types d’efforts, quelles combinaisons, quelles thématiques, etc. Cela va me demander du temps, car il s’agit d’une conception particulière pour un événement qui n’aura lieu qu’une seule fois, dans un lieu unique.
 

Serge Lecomte, président de la FFE

“Je tiens à féliciter Pierre le Goupil à titre personnel et lui souhaiter le meilleur dans la tâche qui l'attend. La nomination d'un officiel de compétition français pour un rôle majeur tel que celui-ci, est une belle récompense individuelle mais aussi plus globalement de l'expertise française, de tous les circuits de compétition et cursus de formation que la fédération propose à ses officiels français. C’est une forme de reconnaissance, mais aussi de capitalisation de nos savoir-faire dans le sport comme atout pour le long terme. Le cross s’annonce déjà comme un temps fort des Jeux de Paris 2024. Nous n’avons aucun doute qu’il fera date parmi les plus beaux parcours, et avons déjà hâte, cavaliers comme passionnés, d’assister à du grand sport ”  

Sophie Dubourg, directrice technique nationale

“Pierre Le Goupil est un très bon représentant des compétences françaises, aujourd’hui de niveau olympique, qui doivent faire partie de l’héritage de ces Jeux. Nous félicitons Pierre Le Goupil, qui représentera nos couleurs et notre discipline du concours complet. Les processus de nomination des officiels pour les Jeux de Paris 2024 sont en cours. Les Français sont très présents sur l’ensemble de ces postes jusqu’au niveau olympique et paralympique. Les Jeux en France représentent l’aboutissement d’un parcours mais aussi une grande motivation pour la suite, donc nous espérons encore plus de nominations françaises.”