Focus sur le rôle de school rider en para-dressage
En para-dressage, il existe une particularité pour les cavaliers des grades I, II et III : ils disposent d’un entraîneur accrédité qui peut monter leur cheval sur le site de compétition. Ce cavalier entraîneur est appelé “school rider”. Lors des Jeux paralympiques, cela concernait une cavalière française, Chiara Zenati, qui peut compter sur Sébastien Goyheneix pour l’accompagner au quotidien avec Swing Royal*IFCE. Mais les autres cavaliers de l’équipe de France bénéficient eux aussi d’un encadrement adapté qui leur est essentiel, comme l’évoque Alexia Pittier.
En para-dressage, il existe une particularité pour les cavaliers des grades I, II et III : ils disposent d’un entraîneur accrédité qui peut monter leur cheval sur le site de compétition. Ce cavalier entraîneur est appelé “school rider”. Lors des Jeux paralympiques, cela concernait une cavalière française, Chiara Zenati, qui peut compter sur Sébastien Goyheneix pour l’accompagner au quotidien avec Swing Royal*IFCE. Mais les autres cavaliers de l’équipe de France bénéficient eux aussi d’un encadrement adapté qui leur est essentiel, comme l’évoque Alexia Pittier.
Le school rider, un cavalier membre de l’équipe à part entière
Le school rider, un cavalier membre de l’équipe à part entière
Sébastien Goyheneix, school rider de Chiara Zenati et Swing Royal*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation), décrit de la façon suivante son rôle : “Le school rider est un cavalier qui vient en soutien du sportif pour l'aider à gérer la détente, l'échauffement de son cheval avant sa reprise. Les cavaliers des trois premiers grades ont droit à un school rider qui va préparer leur cheval afin qu’ils puissent monter en toute sécurité. Par ailleurs, en grade I où les reprises ne se déroulent qu’au pas, le cheval doit être échauffé aux trois allures, ne serait-ce que pour être juste dans le niveau d'énergie et la concentration en piste. C’est là que le school rider intervient.”
Lors des compétitions internationales, le school rider a le droit de monter le cheval pendant trente minutes par jour, temps qui est réparti en une ou plusieurs fois selon les besoins. Chiara Zenati, Swing Royal*IFCE et Sébastien Goyheneix forment un trio en pleine progression depuis 2019. Particularité, l’écuyer du Cadre noir de Saumur est également l’entraîneur du couple au quotidien : “C'est la première fois que je suis school rider parce que le cavalier que j'entraînais précédemment était en grade IV. Quand Chiara est arrivée à Saumur, la question du school rider s'est posée et dans la mesure où j'étais déjà le cavalier de Swing Royal*IFCE, notamment lors de Galas, cela paraissait assez logique que je devienne son entraîneur et son school rider. Le dispositif est simplifié et nous sommes plus efficaces. Je n’ai pas eu de formation particulière, mais en allant sur les compétitions, j'ai pu observer le travail réalisé par les school riders et je me suis appuyé sur cela pour remplir ce rôle à mon tour.”
“Avec Sébastien, nous travaillons ensemble depuis cinq ans. Dès le début, je lui ai fait confiance car il connaît le cheval par cœur. Je ne me posais pas de questions. En concours, son ressenti me guide. Je lui fais confiance pour tout ce qui est technique, stratégie, ambiance… Il est essentiel et la communication entre nous est facile, peu importe ce qu’il se passe. Nous formons une vraie équipe”, confie Chiara Zenati, double médaillée d’argent en individuel avec Swing Royal*IFCE aux championnats d’Europe 2023.
En concours, en plus des échauffements du hongre de dix-huit ans, Sébastien Goyheneix se charge des familiarisations, autrement dit de mener le cheval pour la première fois sur la piste de compétition : “Cela permet de prévenir des réactions que Swing Royal*IFCE pourrait avoir et le familiariser le plus possible avec l'environnement, avant que Chiara prenne le relais.”
Au quotidien, à Saumur, Chiara Zenati est encadrée par Sébastien Goyheneix pour le travail de son complice. “Elle prend en charge une grande partie de l'entraînement du cheval. Je le monte beaucoup moins qu'au début !”, explique son school rider. “Au départ, Chiara n'avait pas le niveau technique pour maintenir le cheval dans un état de forme nécessaire pour performer, ce que je pourrais apparenter à la préparation physique du cheval. Je me suis donc chargé de cette partie-là. Petit à petit, elle a progressé et pris le relais.” Sébastien Goyheneix continue cependant à se consacrer à certains aspects de l’entraînement : “Dans la perspective de diversifier le travail, j'aime bien que les chevaux aillent en extérieur. Je me charge de ce volet de la préparation pour garantir la sécurité. Swing Royal*IFCE est un cheval de compétition avec de nombreuses qualités et de l’influx, Chiara monte en tenant les rênes à une main, si le cheval est surpris elle a moins de possibilités de réactions, c’est pourquoi je m’occupe de cette partie.”
Fructueuse, la collaboration entre Chiara Zenati, Swing Royal*IFCE et Sébastien Goyheneix leur ont permis de prendre part à deux éditions des Jeux paralympiques, à Tokyo en 2021 et Versailles cet été, où le hongre a réalisé une dernière danse avant de bénéficier d’une retraite bien méritée.
Tous les cavaliers bénéficient d’un encadrement adapté
Tous les cavaliers bénéficient d’un encadrement adapté
Pour les cavaliers des grades IV et V qui ne peuvent disposer d’un school-rider, cela reste essentiel de pouvoir bénéficier d’un encadrement adapté et d’un entraîneur de confiance. En vue des Jeux paralympiques, un pôle d’entraînement a été mis en place au haras de Champcueil, où Lisa Cez, Alexia Pittier et Vladimir Vinchon ont pu profiter des conseils de Marina Caplain Saint-André.
Alexia Pittier, qui a vécu ses premiers Jeux avec Sultan 768 (propriété de Sylvie Pittier, Arthur Boutron et de sa cavalière), bénéficie également de l’aide de son entraîneur Pedro Mendes. Elle a évoqué cette collaboration : “Pedro m'a accompagnée dans la recherche de mes chevaux. Nous avons noué un lien de confiance au fur et à mesure. Il m'a aidé à comprendre mon cheval et rechercher l'harmonie. Je travaille mes chevaux au quotidien et quand il vient, c’est lui qui monte. Cela lui permet de ressentir les choses pour aller chercher des axes d'amélioration. Que l’on soit professionnel ou non, c’est important d’avoir un entraîneur pour continuer à progresser, à apprendre. De plus, en grade IV, nous ne sommes pas autorisés à avoir des school rider, mais cet accompagnement reste essentiel car en tant que cavalière j’ai des faiblesses qu'il faut compenser. En para-dressage, il y a l’aspect du handicap qui n'est pas présent dans les autres disciplines et qui fait que l’entraîneur est encore plus essentiel. Bien le choisir est primordial car c’est impossible que la personne monte avec sa propre force, avec sa propre équitation, sans se soucier du handicap du cavalier. Par exemple, pour Sultan, il faut le monter dans la légèreté, de ne mettre aucune force et que ce soit des codes spécifiques. Si ce n’est pas le cas, derrière quand je me remets à cheval, je ne peux rien faire ! Quand j'ai un problème physique et que je suis fatiguée, je sais que Pedro peut prendre le relais. Je lui fais entièrement confiance.”