

Les finales de la Coupe du monde FEI de saut d'obstacles, dressage et voltige se tiendront à Bâle du 2 au 6 avril prochain. Retrouvez ci-dessous l'interview de Kevin Staut, l'un des trois Français en lice en saut d'obstacles. Le Normand sellera pour sa treizième finale sa fidèle Visconti du Telman (propriété de Françoise Sanguinetti, Groupe 1 FFE).
Vous êtes toujours aussi régulier sur le circuit Coupe du monde et allez participer à votre treizième finale. Quel est votre sentiment ?
J’ai eu la chance de pouvoir me qualifier assez tôt dans l’hiver, c’est-à-dire sur la première moitié du circuit. Avant fin décembre, j’avais déjà empoché presque tous les points nécessaires pour participer à la finale, ce qui permet d’aborder les étapes de début d’année plus sereinement, de donner de l’expérience à certains chevaux et d’avoir une meilleure visibilité sur la préparation du cheval ou des chevaux envisagés pour la participation à la finale. Après, me qualifier rapidement avec beaucoup de points, c’est bien, mais c’est mieux de performer également !
Quel cheval/jument vous accompagnera et comment avez-vous effectué votre choix ?
Ce sera Visconti du Telman. Elle a déjà pris part à deux finales même si celle de l’année dernière n’était pas très révélatrice parce que j’ai été éliminé dans l’épreuve de vitesse pour avoir sauté le chandelier d’un autre obstacle… C’est une jument que j’ai énormément de plaisir à monter. De plus, techniquement, elle dispose des capacités pour résoudre de nombreuses difficultés sur un parcours, notamment celles qui vont être proposées lors d’un championnat. Ensuite, elle est toujours aussi motivée pour ses seize ans. Pour garder son moral au top, je l’ai emmenée à Abou Dabi pour un concours extérieur. En effet, elle connaît les compétitions indoor par cœur, elle a pris part à plusieurs étapes - Londres, Amsterdam, La Corogne - et je sais que pour les débuts de saison, quand l’hiver bat son plein, elle aime bien aller dans des pays chauds. Cela doit certainement être comme nous, lui faire du bien musculairement. C’était une stratégie de l’emmener à Abou Dabi. Elle a signé un double sans-faute dans l’étape de la ligue des nations Longines, donc elle est dans une bonne phase ! Pour la suite de la préparation, elle a été engagée au CSI 5* de Bois-le-Duc (NED). Le plus important, c’est qu’elle arrive motivée, fraîche, contente de sauter. Pour le reste, j’espère que l’expérience jouera son rôle.
Quelles sont vos ambitions ?
L’objectif est toujours de performer et d’essayer d’aller décrocher un podium. Comme chaque année, le plateau sera relevé. On sait que, lorsque les finales de la Coupe du monde sont organisées en Europe, très peu de cavaliers européens déclinent - comme cela peut arriver de temps en temps quand c’est aux Émirats ou un peu plus loin - donc les meilleurs seront là ! Le niveau sera très élevé, pas uniquement des cavaliers, mais aussi des chevaux qui seront choisis. Nous sommes dans une année “seulement” de championnats d’Europe, pas encore qualificatifs pour les prochains Jeux. Pour cette finale, beaucoup choisiront leur meilleur cheval, car il n’y aura pas cet enjeu de préserver un cheval de tête, expérimenté, pour le championnat extérieur de l’année. Au contraire, ils vont vouloir l’emmener sur la finale, cela annonce un vrai championnat avec du beau sport au rendez-vous.
La finale est de retour en Europe, à Bâle, après deux éditions aux États-Unis puis en Arabie saoudite. C’est un terrain que vous connaissez, à quoi vous attendez-vous ?
L’étape de Bâle est une de celles qui plaît le plus aux cavaliers. Pour moi, elle est particulière parce que j’ai travaillé en Alsace, à Mulhouse, à moins de cinquante kilomètres de là, pendant quelques années dans ma jeunesse. Beaucoup de connaissances s’y déplacent. Pour la finale, les organisateurs vont être très attentifs pour rendre l’événement unique. Je pense que cela va nous réserver des surprises. Ils sont bien rodés pour l’organisation de leur étape. Cavaliers, chevaux et grooms sont toujours bien accueillis, énormément d’efforts sont faits pour que ce soit le plus confortable possible. L’attention portée aux détails permet de créer les meilleures conditions pour le grand sport.
Par ailleurs, nous avons souvent plusieurs Français au départ en saut d’obstacles. Dans une finale de la Coupe du monde, quand on a la chance d’avoir des collègues, c’est toujours plus pertinent stratégiquement que d’être face qu’à des étrangers. Cela permet d’échanger beaucoup plus et de créer du soutien. Donc c’est bien d’être trois cavaliers français !Et bien sûr, quand il y a les finales d’autres disciplines organisées en même temps, c’est toujours agréable de sentir un vent de délégation française qui souffle.