Deuxièmes après le cross, les Bleus rêvent d’or en concours complet
Épreuve phare du concours complet, le cross s’est joué ce dimanche 27 juillet devant 40 000 spectateurs. Au cœur du parc du château de Versailles et avec en toile de fond la demeure du Roi Soleil, les Bleus sont remontés au deuxième rang provisoire et peuvent rêver, demain, d’une médaille d’or par équipes. Les couples tricolores sont rentrés sans encombre, avec un peu de temps dépassé pour Stéphane Landois et Nicolas Touzaint, respectivement associés à Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs et Diabolo Menthe. Karim Laghouag et Triton, déjà médaillés de bronze par équipes lors des derniers Jeux à Tokyo, ont signé l’un des dix parcours maxi de l’épreuve.
Épreuve phare du concours complet, le cross s’est joué ce dimanche 27 juillet devant 40 000 spectateurs. Au cœur du parc du château de Versailles et avec en toile de fond la demeure du Roi Soleil, les Bleus sont remontés au deuxième rang provisoire et peuvent rêver, demain, d’une médaille d’or par équipes. Les couples tricolores sont rentrés sans encombre, avec un peu de temps dépassé pour Stéphane Landois et Nicolas Touzaint, respectivement associés à Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs et Diabolo Menthe. Karim Laghouag et Triton, déjà médaillés de bronze par équipes lors des derniers Jeux à Tokyo, ont signé l’un des dix parcours maxi de l’épreuve.
Le chef de piste normand Pierre Le Goupil a concocté un magnifique parcours dans les allées du parc du château de Versailles, “un spectacle autant qu’une épreuve sportive”, avec en toile de fond la demeure du Roi Soleil. Pour les festivités, vingt-huit obstacles et quarante et un efforts, avec trois passages de gué dont l’un a été aménagé dans une fontaine. De niveau 4*, ce tracé long de 5,149 kilomètres était à parcourir dans un temps idéal de 9”02. Une des prouesses techniques était le passage, à deux reprises, des couples sur le Grand Canal, rendu possible grâce à la mise en place de pontons.
Tous les obstacles portaient un nom spécifique, avec par exemple des clins d’œil à l’histoire des lieux, à la devise française “liberté, égalité, fraternité” en conclusion du tour, ou encore aux prochains Jeux de de 2028 avec la représentation en avant-dernier saut du Los Angeles Memorial Coliseum, emblématique stade multifonctions de la Cité des Anges.
Après les résultats, serrés, du dressage tant pour le classement par équipes qu’individuel, tout le monde attendait avec impatience le test de fond qui a joué son rôle en rebattant les cartes. L’ordre de départ était le même que pour le dressage et la championne olympique en titre, l’Allemande Julia Krajewski sur Nickel 21, a ouvert le bal à 10h30. Le premier parcours maxi - sans-faute aux obstacles et dans le temps - a été signé par la cavalière suédoise Frida Andersen.
Une formalité pour les Français
C’est dans une ambiance de folie et sous un grand soleil que les couples français sont passés devant leur public ! À 11h26, les ouvreurs Karim Laghouag et Triton Fontaine (propriété de Philippe Lemoine, Guy Bessat, S.A.R.L. Écurie Karim Laghouag et Camille Laffite) ont parfaitement lancé le collectif ! Comme aux Jeux de Tokyo, les expérimentés complices ont réalisé un splendide tour maxi. Tous deux conservent donc leur score du dressage de 29.6 pénalités.
Un peu plus tard, à 13h02, ce sont Stéphane Landois et Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs (propriété de la S.C.E.A. Écurie du Cerisier Bleu) qui ont ravi les 40 000 personnes présentes. Le Vendéen a respecté à la lettre les consignes données par Thierry Touzaint, le sélectionneur, de rentrer sans incident aux rênes de son gris de douze ans. Ils ont donc conclu sans-faute aux obstacles, ajoutant seulement 2.8 points de temps dépassé à leur compteur (27.2 pénalités). Pour leur première apparition olympique, ils conservent leur septième place provisoire acquise après le dressage.
Enfin, Nicolas Touzaint et Diabolo Menthe (propriété de Mézard Sports et Françoise Niclaus) ont quitté la boîte de départ à 14h38. Déçu de sa prestation hier, l’Angevin n’a rien laissé au hasard avec son Selle Français de onze ans. Tous deux ont franchi sans encombre toutes les difficultés, se heurtant seulement au chronomètre imparti avec 3.20 points de temps dépassé. Pas de quoi refroidir celui qui vit sa septième sélection olympique consécutive et qui a enflammé un public tout acquis à sa cause à l’arrivée !
Tous les espoirs sont permis pour les Bleus
Troisièmes après le dressage, les Bleus peuvent rêver, comme à Rio, d’un sacre olympique. Ils sont ce soir virtuellement en argent (87.2), juste derrière les Britanniques (82.5), champions olympiques et d’Europe en titre. 4.7 points séparent les deux collectifs, soient à peine l’équivalent d’une barre à terre… Le suspense s’annonce à son comble !
L’Allemagne, championne du monde en titre, est la grande perdante du jour. Après l’élimination de son deuxième couple, et puisque tous les scores comptent, elle a dégringolé au classement. Cela a fait les affaires du Japon, qui avec deux couples auteurs d’un maxi, se positionne sur la troisième marche du podium (93.8).
En individuel, l’Allemand Michael Jung sur Chipmunk FRH est le nouveau leader à la faveur de son parcours maxi, profitant des 0.8 pénalité de temps de sa concurrente britannique Laura Collett avec London 52 pour prendre la tête. L’Australien Christopher Burton est toujours troisième avec Shadow Man.
Une seconde inspection avant l’hippique et les finales
Après cette journée exigeante, les grooms et cavaliers vont optimiser la récupération des chevaux grâce à de la glace, des massages, des soins spécifiques, de la marche, etc. Après une nuit de repos, la seconde inspection des chevaux débutera demain à 7h30 et permettra au jury de valider le bon état de forme de tous les concurrents avant l’ultime test.
L’épreuve de saut d’obstacles, support de la finale par équipes, débutera 11h. À l’issue de cette dernière, les vingt-cinq meilleurs couples au classement provisoire s’élanceront pour un dernier tour de piste et seront alors connus les médaillés olympiques individuels de ce cru 2024. À 16h se tiendra les cérémonies de remise des médailles.
Ils ont dit
Ils ont dit
Thierry Touzaint, sélectionneur national
“C’est une belle journée, avec du beau sport, beaucoup de monde et d'ambiance. On a rempli l'objectif qu'on s'était fixé et c'est un gros boulot de fait car tout peut s’arrêter lors du cross. On l’a vu avec les Allemands aujourd’hui. Quand j'ai vu leur deuxième cavalier chuter, j’ai demandé à mes gars d’assurer. Cela nous coûte quelques points de temps dépassé, mais il vaut mieux tenir que courir. Je me suis dit qu’on n’allait pas prendre ce risque-là car si on veut rester sur le podium, on n'a pas le droit à la moindre erreur. On a donc adapté la tactique. Nous avons un très bon groupe et on loge dans une petite maison pas loin tous ensemble. On va récupérer au calme ce soir. On rêve d’être encore sur les podiums demain, mais ce n'est jamais acquis. Il y a encore une visite vétérinaire qui peut être fatale à nous comme aux autres. Puis en saut d’obstacles, une barre est vite tombée. Pour le moment, en dressage et en cross, le contrat est rempli, mais vivement demain soir.”
Karim Laghouag
“Ce sont les Jeux Olympiques mais mine de rien, on est dans notre jardin, enfin celui de Louis XIV, il y a quand même un peu de pression, beaucoup d'enjeux, mes coéquipiers comptent sur moi. Le maître-mot était de prendre du plaisir. J'y suis arrivé, après avoir passé l'obstacle que je n'appréciais pas, le trou en n°16. Triton était bien. Il voulait vraiment y aller, presque trop vite. Je voulais aussi limiter son enthousiasme, sans le freiner parce que c'est ridicule, mais sans le laisser sprinter toute la route non plus. Il a pris sa mesure. C'est moi qui étais peut-être un petit peu timide au début. Triton, il sait lire, écrire, conduire, compter… quand je n'y arrive pas, il fait la différence. Si le sol s’est dégradé depuis notre arrivée, il reste bon mais le chronomètre devient très difficile et 0,4 point la seconde dépassée, ça va vite. Avec Triton, je suis maxi. Il volait tout simplement, je suis ravi. Il a dix-sept ans, il ne faut pas l'oublier. Je pense avoir donné un bel élan à l’équipe de France. On m'a souvent accordé le rôle d’ouvreur. C’est important que tout se passe bien pour que mes coéquipiers se disent tout de suite que c'est faisable et qu’ils vont y arriver. L'ambiance est dingue. Même trente secondes avant d'arriver, les gens criaient déjà mon nom et celui de Triton, c'est impressionnant. C'était noir de monde. Je suis quelqu'un qui a besoin de cette énergie mais qui peut être aussi un peu distrait, donc je suis resté dans ma bulle. Cela reste les Jeux, il ne faut rien laisser au hasard.”
Stéphane Landois
“L'ambiance était énorme, il y avait beaucoup de monde qui me soutenait tout au long du parcours. C'était d'ailleurs un peu difficile, je n'arrivais même pas à entendre mon chrono. Cela a aussi contracté mon cheval, je ne l'avais pas comme j'ai l'habitude et j'ai du batailler un peu. C'était un parcours un peu sport, mais c'est un cheval qui ne lâche rien et j’ai quand même savouré. On a refait une reconnaissance du cross ce matin, le terrain avait bien séché et les équipes ont fait le maximum, c’était comme s'il n'avait pas plu. À part quelques petites glissades habituelles auxquelles il fallait faire attention, le parcours était normal. Pour demain, Chaman saute généralement bien, l’heure est maintenant à la récupération pour lui comme pour moi. On va se préparer pour le saut d’obstacles, on est concentré dans notre compétition. Nous espérons remporter la médaille d'or mais il faut rester concentré sur ce qu'on sait faire. Avec tout le public présent, forcément, on n’a pas envie de décevoir.”
Nicolas Touzaint
“Faire du cross autour du château de Versailles, ce n'est pas facile à décrire, on vivra sûrement cela qu'une seule fois dans notre vie. J’ai eu la chance de participer à pas mal de championnats avec de l'ambiance et du public, mais là c'était puissance 10. J'ai eu l'impression que les gens criaient du début jusqu'à la fin ! Je regrette même de ne pas avoir pu en profiter un petit peu plus, je n'ai pas voulu me déconcentrer. Quand je suis parti, je savais qu'on jouait gros. Et avec ce schéma où les trois scores comptent, il n'y a pas le droit à l'erreur. Je savais qu'on m'avait mis à cette position pour tenir la pression, mais ça brasse comme on dit. Je ne vais pas vous dire le contraire, je ne vais pas faire mon malin, je suis comme tout le monde. Je suis content, ça a fonctionné, mais ce n'est pas une position facile. C'était aussi une ambiance particulière pour mon cheval qui a eu un effet positif. Dès le premier obstacle, il était à l'écoute. J'ai pris confiance au fur et à mesure du parcours. Je le sentais bien avec moi, bien à l'écoute. J'ai ressenti un petit peu de fatigue dans le dernier gué donc j'ai tout de suite eu le réflexe de partir sur l'option longue sur la pointe de droite. J'ai essayé de ne rien lâcher. Le chronomètre n'était pas facile. Le terrain était excellent. Peut-être un petit peu plus collant que prévu. On est à 4.7 points des Britanniques, cela nous motive, rien ne sera joué avant demain et on ne va pas lâcher. L’objectif est la médaille par équipes.”
Tous les chevaux de dressage acceptés à l’inspection vétérinaire
Tous les chevaux de dressage acceptés à l’inspection vétérinaire
Ce matin, Holmevangs Jolene, Sertorius de Rima Z*IFCE, Gotilas du Feuillard et Jibraltar de Massa, montures respectives d’Alexandre Ayache, Pauline Basquin, Corentin Pottier et Anne-Sophie Serre, ont été acceptés à l’inspection des chevaux. Seul Gotilas du Feuillard a dû être présenté une seconde fois avant l’acceptation définitive.
Rendez-vous mardi 30 et mercredi 31 juillet pour le Grand Prix, support de qualification pour la finale par équipes (Grand Prix Spécial, pour les dix meilleures équipes, le samedi 3 août) et individuelle (Grand Prix Libre, ouvert aux dix-huit premiers couples, le dimanche 4 août). L’ordre des départs se fait en fonction du classement mondial FEI. Corentin Pottier s’élancera le premier jour dans le groupe A, à 12h16. Les deux autres Français passeront le second jour du Grand Prix, dans le groupe E pour Alexandre Ayache (12h57) et dans le groupe F pour Pauline Basquin à 15h11, en avant-dernière, juste avant la championne olympique en titre Jessica von Bredow-Werndl.
Le mot de Jean Morel
“Les groupes sont faits et nous ne choisissons pas l’ordre de départ de nos cavaliers. Cependant, Corentin passe en premier, ce qui le motive et ce qu’il a déjà connu à deux reprises cette saison. En passant en deuxième avec Alexandre, Jolene est préservée. Et comme lors de toutes les Coupes des nations cette année, Pauline passe en dernière. Nous avons eu une alerte vétérinaire avec Gotilas qui a été représenté, c’est toujours embêtant mais il a été accepté et il n’y a plus de débat. La chaleur fait son retour, pour l’instant on ne s’en était pas trop préoccupé, donc nous allons adapter le travail de nos chevaux en conséquence.”