

Lorsque la psychologie s’intéresse à l’équitation, il s’agit souvent de travaux en éthologie centrés sur le comportement de l’animal qui étudient les comportements sociaux des chevaux, leur tempérament, etc. Mais le versant psychologique de la la coopération entre l’homme et le cheval reste peu étudiée. Pourtant, tous les acteurs du monde équestre ont bien conscience de l’importance de la dimension psychologique du cavalier, et notamment de ses aspects émotionnels, tant sur le plan sportif que relationnel avec sa monture.
Le cheval, véritable éponge à émotion
Une étude, menée en 1995, s’est intéressée à l’expression employée dans le jargon des écuyers et des hommes de chevaux "avoir la fesse électrique". Cette expression laisse supposer que le cheval est capable de capter l’émotion de peur ressentie par son cavalier et de se laisser contaminer à son tour par cette même émotion.
Le protocole de recherche a consisté, d’une part, à mesurer de l’anxiété (état) du cavalier (débutants à compétiteurs) et d’autre part, à observer des comportements du cheval.
Or, l’étude a permis d’établir une forte corrélation statistique entre l’anxiété du cavalier et le comportement anxieux du cheval. Ainsi : plus le cavalier est anxieux, plus le comportement du cheval est intempestif, et plus le comportement du cheval est intempestif, plus le cavalier est anxieux…
Si la relation anxiété du cavalier et comportement anxieux du cheval est avérée, la voie de transmission de l’anxiété du cavalier vers son cheval n’a pas pu être établie.
Pour comprendre comment le cheval peut percevoir les émotions de son cavalier, il faut s’intéresser à d’autres études plus récentes.
Le cheval, capable de décrypter nos humeurs
Cette étude publiée par une équipe de psychologues de l'Université de Sussex confirme que le cheval est capable de "lire" nos expressions faciales et donc nos humeurs.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont montré à 28 chevaux des photographies représentant des visages humains avec différentes expressions. Chaque photo a été montrée aux chevaux 30 secondes durant lesquelles les chercheurs ont observé et analysé les réactions des équidés.
Face à un cliché montrant un homme exprimant une émotion négative, ils ont constaté que le rythme cardiaque des chevaux augmentait de manière significative. Dans ces cas-là, le cheval continuait à fixer la photo mais avec son seul œil gauche. Ce qui souligne une activité de l'hémisphère droit de leur cerveau, celui qui gère les émotions négatives. A contrario, face à une image suggérant une émotion positive, les chevaux regardaient de face la photo.
L'intérêt de cette étude est qu'elle met en lumière la capacité exceptionnelle qu'ont les chevaux de lire les émotions en dépit de la barrière de l'espèce. Amy Smith, la doctorante qui a codirigé l’étude publiée dans la revue The Royal Society, explique que depuis longtemps "nous savions que le cheval est une espèce socialement sophistiquée, mais c'est la première fois que nous voyions comment elle fait la distinction entre les expressions faciales humaines positives et négatives."
L’essentiel à retenir
Si les chercheurs se penchent sur la question de la communication entre l'humain et l'animal depuis une vingtaine d'années, les recherches sur la communication émotionnelle inter-espèce sont bien plus récentes. Elles ont clairement établi une communication inter-espèce des émotions.
Ainsi, les émotions peuvent jouer un rôle déterminant à la fois dans la performance en équitation mais également dans la relation nouée avec le cheval. Il est donc primordial d’être en capacité de reconnaître ses émotions afin qu’elles n’interfèrent pas dans la qualité de la relation homme/cheval et, in fine, qu’elle ne déprécie pas la performance du couple cavalier/équidé.
Bienvenue dans ce cours !
Il s’agit d’un programme "self help"(1), c’est-à-dire d’auto-supports, où se concentrent des interventions psychoéducatives qui permettent non seulement d’être sensibilisé à la préparation mentale et à la psychologie, mais aussi d’en cerner les fondements et ainsi qu’une application pratique sur le terrain.
Ce programme aborde des problématiques émotionnelles, comportementales et psychiques telles que la dépression, les troubles anxieux, l’insomnie, les troubles alimentaires, mais aussi des démarches et des outils permettant d’optimiser la performance ou encore de favoriser le bien-être du sportif cavalier. Ces interventions auto administrées incluent des informations psychoéducatives ainsi que des exercices physiques et psychologiques.
Les scenarii pédagogiques et contenus de formation sont coconstruits par les membres du réseau APSPM et les coordonnatrices du projet.
(1) Les self-help ou auto-supports sont des interventions psychosociales standardisées administrées par le support d'une plateforme Web ou d'applications mobiles.
Stéphanie CORNU
Cadre de la Direction technique nationale de la FFE et psychologue. Elle est titulaire d'un BEES 2° Equitation (Saumur), d’un Master 2 en psychologie sociale du travail et des organisations (Université d’Aix-Marseille) et d'un diplôme universitaire de psychologie du sport (Université de Reims).
Très investie dans la formation des cadres et dans l’accompagnement des sportifs et des staffs à la haute performance, Stéphanie assure également l'animation du réseau des intervenants en psychologie du sport et en préparation mentale mobilisé auprès des cavaliers-ères de haut-niveau (APSPM).
Marie CAUCANAS
Psychologue clinicienne et du sport, elle est titulaire du BPJEPS, d’un Master 2 en psychologie clinique et pathologique et psychologie option clinique sociale (Université d’Angers). Egalement préparateur mental et hypnothérapeute, grâce à sa pratique à haut niveau en CSO, elle crée sa propre méthode #LÊtreCavalier® en 2016 dédiée aux cavaliers et leurs chevaux de l’amateur à la haute performance. Marie est également expert fédéral et élue à la fédération. Son travail est reconnu et a été récompensé de la médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif. Enfin, Marie est diplômée de EM Lyon et accompagne les dirigeants d’entreprise vers une meilleure gestion et disponibilité de leur mental.
Marie Caucanas et Stéphanie Cornu forment un binôme d'animatrices du réseau des intervenants en psychologie du sport et en préparation mentale (APSPM).
Public et pré requis
Objectifs
Durée
Environ 10 heures de formation pour les deux premiers chapitres
Contenus
Certification des acquis