Sixième, la France obtient son meilleur classement olympique en dressage depuis seize ans
Sur la splendide piste de Versailles, les obstacles ont laissé place aux lices de dressage ce samedi 3 août ! Les dix meilleures nations à l’issue du Grand Prix ont présenté aujourd’hui le Grand Prix Spécial, qui a permis de décerner les médailles par équipes. Les Bleus, sur une pente ascendante et dont l’objectif était de prendre part à ce test, ont savouré devant leur public et réalisé de belles prestations, terminant sixièmes. Une première depuis les Jeux de Hong-Kong en 2008 : “On a sélectionné les meilleurs couples et ils l’ont prouvé par leur classement”, confirme Jean Morel, sélectionneur national. On retrouvera demain Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE dans la finale individuelle.
Sur la splendide piste de Versailles, les obstacles ont laissé place aux lices de dressage ce samedi 3 août ! Les dix meilleures nations à l’issue du Grand Prix ont présenté aujourd’hui le Grand Prix Spécial, qui a permis de décerner les médailles par équipes. Les Bleus, sur une pente ascendante et dont l’objectif était de prendre part à ce test, ont savouré devant leur public et réalisé de belles prestations, terminant sixièmes. Une première depuis les Jeux de Hong-Kong en 2008 : “On a sélectionné les meilleurs couples et ils l’ont prouvé par leur classement”, confirme Jean Morel, sélectionneur national. On retrouvera demain Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE dans la finale individuelle.
Les Bleus sixièmes, à un rien du cinquième rang
Les Bleus sixièmes, à un rien du cinquième rang
Septième du Grand Prix et donc qualifiée, avec les dix meilleures nations, pour la finale par équipes de dressage, la France a vu son premier équipier entrer en piste à 10h30. Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier, groom : Livie Lamaury) ont réalisé une bonne entame avec une belle reprise malgré une faute dans la diagonale de changements de pied au temps. Les sept juges, dont le Mosellan Raphaël Saleh, a décerné au couple basé à Pamfou (77), qui participe à ses premiers Jeux, la moyenne de 71.748%.
À 12h25, Alexandre Ayache et Holmevangs Jolene (propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier, groom : Olga Guseva) ont, eux aussi, conclu d’une jolie manière leurs premiers JO communs. Le souriant cavalier de Lantosque (06) n’a pas commis d’erreur technique majeure aux rênes de sa jument de douze ans. Les deux complices ont quitté le rectangle avec 70.821%. Ces premiers résultats ont permis à la France de se placer au quatrième rang provisoire avant la dernière rotation, tandis qu’en tête, les scores étaient très serrés entre l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni.
Deux heures après, les derniers équipiers tricolores Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation, groom : Rodrigue Guyon) ont présenté leur reprise. Après un excellent début au-dessus des 78% et sur les bases de la leader du moment, l’Allemande Isabell Werth, le hongre de quatorze s’est défendu dans le deuxième piaffer puis a fauté dans la seconde ligne de changements de pied au temps. Une déception pour la cavalière originaire de Bretagne, créditée de 72.72% aux rênes de son fidèle “Chouchou”, tandis que les Bleus ont cumulé 215.289 points à l’issue des trois passages.
La France a ainsi pris la sixième place par équipes, un résultat qui n’avait pas été égalé depuis les Jeux de 2008 à Hong-Kong. L’Hexagone était alors représenté par Julia Chevanne, Marc Boblet et Hubert Perring. Ce classement tricolore, qui répond à l’objectif fixé par le sélectionneur national Jean Morel, confirme la progression des Français ces derniers mois sur la scène internationale. Il récompense l’investissement du staff fédéral, étoffé notamment avec l’arrivée de Jan Nivelle comme intervenant, ainsi que de tous les cavaliers, de leurs propriétaires et de la fédération, avec le soutien de son fonds de dotation EquiAction. Les Belges, pour seulement quatre dixièmes d’avance, ont pris le cinquième rang.
Pour l’or olympique, la lutte a été serrée entre l’Allemagne, tenante du titre, et le Danemark, champion du monde. Avantage aux Germaniques, qui s’adjugent leur quinzième titre olympique par équipes, avec 235.790 points et une avance de 0.121 point sur les Scandinaves ! Comme il y a trois ans au Japon, les Britanniques complètent le podium avec 232.492 points.
Place à la finale individuelle de dressage !
Place à la finale individuelle de dressage !
Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE ont obtenu mercredi leur ticket pour la finale individuelle et fouleront une ultime fois cette magnifique piste de Versailles dimanche pour la Reprise libre en musique. En vue de cette épreuve, qui débutera à 10h, une seconde inspection vétérinaire se tiendra le matin même de l’épreuve, afin de valider le bon état de forme des dix-huit chevaux au départ. Qui succèdera à l’Allemande Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB ?
Ils ont dit
Ils ont dit
Laurent Gallice, directeur de la discipline
“Ce classement par équipes est une première depuis seize ans et les Jeux de Hong-Kong et ce n’est jamais arrivé d’avoir tous les couples au-dessus de 70% dans le Grand Prix et le Spécial. On observe une progression assez forte en dix-huit mois, date à laquelle la fédération m'a confié avec Jean la direction de la discipline. On a essayé de mettre des éléments nouveaux en place pour aller chercher les quelques points qui nous manquaient et faire évoluer l'état d'esprit. Jean a tenu à ce que les cavaliers sortent en concours pour prendre de l’expérience. Les cavaliers français avaient besoin de plus se faire connaître. On a vu, même si sur la reprise de Pauline, le cheval a été un petit peu plus compliqué que d'habitude, qu'avant sa faute au piaffer, la note était très haute, 78% environ. On peut être déçu, mais c'est une bonne chose car on a, entre guillemets, un petit peu contre performé, alors qu'il y a quelques temps on se serait complètement satisfait de cela. L'état d'esprit des cavaliers français est plus combatif, ils ont envie de performer. C'est positif pour l'avenir et le fruit de tout ce qu'on a mis en place, notamment sur la cohésion d'équipe avec Julien Deville, l’analyse des datas avec Alexis Moreau, le travail conjoint avec l'IFCE pour le confort des chevaux ou encore la préparation physique avec Charles Le Navenec. On est content d'être sixièmes, on râle même un peu de ne pas être cinquièmes ! Cela va donner l’envie aux cavaliers de faire encore mieux. On est sur une pente ascendante. Il ne faut pas non plus oublier les chevaux qui sont restés à la maison pour différentes raisons. On construit un bon groupe de chevaux qui vont se battre pour participer aux championnats d'Europe à Samorin (CZE) en 2025.”
Jean Morel, sélectionneur national
“Aujourd'hui, il y a encore trois reprises à plus de 70%, cela me fait plaisir et ce n’est jamais arrivé aux Jeux. Il y avait des possibilités de faire plus un peu partout, mais aussi un peu moins. Quand on voit certaines prestations étrangères, ce n'est pas si simple que ça à faire. Il ne faut pas oublier que ce sont les Jeux olympiques et que ce n'est pas évident à monter. C'est un peu triste pour Pauline parce qu'elle avait très bien démarré. Maintenant, ce qui me fait plaisir et c’est ce qu'on a travaillé depuis deux ans, c’est qu'elle a pu gérer jusqu'à la fin de sa reprise. Elle a gagné en maturité et en expérience. On a formé les cavaliers pour l'avenir. Alexandre est une nouvelle fois au-dessus de 70%, il a bien monté, sans faute malgré la pression. Corentin est un peu en-dessous de ses performances, c’est propre mais cela manque parfois d’énergie. Je pense qu'on a choisi les bons chevaux au bon moment et que le travail a payé. J’espère que cela va motiver des investisseurs, les Français ont toujours bien monté. Ils méritent qu'on s'intéresse à eux. Ils ont une très belle équitation. On va continuer à travailler dans ce sens-là, montrer ce qu'on sait faire et monter tranquillement en puissance. Ils ont fait le boulot, les gars. Finir sixièmes aux Jeux Olympiques, c'est très correct. On peut les féliciter, ainsi que les propriétaires. La Fédération et son fonds de dotation EquiAction ont beaucoup investi également, on a pu aider les cavaliers à concourir à de nombreuses occasions. Je ne sais pas comment on va faire à l'avenir, mais on a besoin que ce soutien se poursuive. Il va falloir bien poser les bases pour savoir ce qu'on veut faire avec le dressage et où on veut l'emmener. On arrive dans une nouvelle olympiade. Alors, je sais bien que l'argent ne tombe pas du ciel et que c'est très compliqué, mais les JO ne se préparent pas en deux ans. Il nous a manqué une année, on a des chevaux en devenir pour lesquels cette échéance arrivait un peu trop tôt. Coup de chapeau à Anne-Sophie Serre, notre remplaçante, qui a été une super équipière. Elle méritait sa quatrième place et a été vraiment un soutien pour tout le monde. On s'est toujours focalisé sur les points, l'esprit de l'équipe et on n'a jamais changé notre fusil d'épaule. Je pense qu'on a sélectionné les meilleurs couples et ils l’ont prouvé par leur classement. Et maintenant, demain, il faut qu'on se fasse plaisir dans la Libre.”
Pauline Basquin
“Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec cette défense. Sertorius n’a jamais fait cela, même à l’entraînement. Je me suis dit qu'il ne fallait pas lâcher. J’ai réalisé une belle ligne de quinze changements de pied au temps, celle de neuf changements de pied au temps était moche. C'est dommage parce que ce n'est vraiment pas une faute habituelle au piaffer. Le reste était assez facile. Je pense que l'ambiance le met aussi en avant. Il va bien en ce moment, il est souple. Je pense que cela se voit sur tout le début de la reprise où il est fluide et facile à monter. On pouvait jouer la cinquième place. Je pense que c'est vraiment pas de chance aujourd'hui. Je vais oublier ce coup de tête et me concentrer pour demain. L'objectif était d'être dans les six premiers, le bilan est positif même si on aurait pu faire mieux. C'est le sport.”
Corentin Pottier
“Je suis très content de ma reprise. C'est sûr que sans cette faute, j’aurais pu me rapprocher de mon record personnel. Je pense que le contrat est rempli, c'est aussi un job différent de partir en numéro un pour la reprise par équipes. Il faut aller chercher le plus de points possible, mais en même temps savoir rester raisonnable dans la prise de risques pour mettre mes deux autres coéquipiers dans les meilleures dispositions. Il y a beaucoup de pression et j'ai essayé de faire de mon mieux. Il y a un résultat en équipe à aller chercher. Je pense que la magie des Jeux est de réunir des personnes venues du monde entier, de toutes cultures, de toutes religions et dans un environnement festif et sportif. À un moment, la France est au-dessus de tout, surtout quand on voit la qualité de l'organisation et ce qui est proposé aux yeux du monde entier.”
Alexandre Ayache
“Jolène montre qu'elle répète ses reprises, qu'elle est toujours là. Aujourd'hui, l'idée était de montrer aux juges que c'était vraiment facile, je ne sais pas si cela s'est vu ou pas. Dans le dernier piaffer, je jette 1% bêtement, mais il n'y a pas de faute technique. Je crois que le passage est mieux qu'hier, plus dans l'axe derrière. Ce serait bien que notre sport soit plus médiatisé. On a du mal à trouver des sponsors sans cela. Et si on veut aller titiller les meilleurs au monde, il n'y a pas de secret, il va falloir qu'on ait un tout petit peu plus d'aide et il va falloir qu'on passe un peu plus à la télé. Si même Snoop Dogg vient nous voir, c'est bien la preuve que tout va bien. Je regrette un peu de ne pas dérouler ma libre ici, parce que je pense qu'il aurait mis le feu ! Mais voilà, on est super contents et on espère que le dressage va continuer à être tiré vers le haut. Une grosse partie du staff a été changé il y a un an et demi, et c'est très court pour préparer une telle échéance. J’espère que le staff sera maintenu pour préparer la suite sereinement. Si c’est le cas, je pense qu'à Los Angeles il y a moyen de faire autre chose que ce qu'on a fait là.”
Les trois chevaux de saut d’obstacles médaillés acceptés pour l’individuel
Les trois chevaux de saut d’obstacles médaillés acceptés pour l’individuel
À 14h s’est tenue l’inspection des chevaux de saut d’obstacles avant les épreuves individuelles. Une formalité pour I Amelusina R 51 (propriété de SA M.S.H, Pascale Bliscaux et Philippe Berthol), Dubaï du Cèdre (propriété de la Sarl Exceptionnal Horses S.L., Sylvain Pitois et Perrine Cateline), Dorai d’Aiguilly*GL Events (propriété de l’Ecurie Perreau et fils et d’Emilie Perreau), dont le jury a validé le bon état de forme. On les retrouvera donc dans l’épreuve qualificative, lundi 5 août (14h-18h), dans laquelle soixante-quinze couples s’élanceront. La finale, réservée aux trente meilleurs, se tiendra mardi 6 août dès 10h et viendra clôturer les épreuves olympiques des sports équestres.
Refusé lors de la première inspection vétérinaire mercredi, Viking d’la Rousserie (propriété de la SAS Finegal) va bien mais la décision a été prise de ne pas le présenter aujourd’hui. “Kevin Staut, en concertation avec les propriétaires et le staff fédéral, a fait le choix de ne pas présenter Viking d’la Rousserie à l’inspection. Viking va bien et a travaillé sous la selle de Kevin ce matin devant le staff et les vétérinaires FEI qui ont pu constater son bon état de santé. Nous souhaitons valoriser les trois équipiers français médaillés pour poursuivre l’aventure en individuel”, a expliqué Sophie Dubourg.