

La Halle Saint-Jacques de Bâle (SUI) a été le théâtre d’un nouvel exploit de Quentin Jabet, qui a ajouté à son palmarès, déjà bien fourni, une première victoire en finale de la Coupe du monde de voltige. Ce dimanche 6 avril, le voltigeur tricolore a largement remporté le test libre avec une note globale de 9.306 points, dont un 10 pour le volet artistique, dominant pleinement la compétition avec un cumul de 9.18 points.
Quentin Jabet entre dans le cercle des voltigeurs tricolores qui ont remporté une finale de la Coupe du monde, comme Nicolas Andreani trois fois avant lui ou Manon Moutinho, aujourd’hui présente en tant qu’entraîneure nationale, chez les Femmes en 2022.
Engagé pour sa première finale chez les Hommes avec Goldjunge (propriété de Jacqueline et Falko Schönteich), le vice-champion du monde a dominé la compétition, prenant le large dès hier dans le test technique (8.990) et conservant son avance sans trembler en ce dimanche matin dans le programme libre, dont la note compte pour 60% de la note finale. Le trio, qui vivait sa première compétition, a ébloui avec un excellent libre, récompensé de 9.306 points par les quatre juges, dont un 10 pour l’aspect artistique. Sur une musique mélangeant rap et jazz, tous trois ont emporté le public déjà présent à cette heure matinale.
Le format du test libre
En 1’10, le voltigeur réalise autant de figures qu’il le souhaite, un enchaînement original en musique dont l’expression artistique est évaluée par le juge en C. Le juge A note le cheval, ceux en B et le D évaluent à la fois la difficulté de l'élément et son exécution, la manière dont l'élément est réalisé en lien et en rythme avec l'allure, le cheval et dans le respect du bien-être animal. Au sein du staff fédéral, Romain Bernard accompagne les athlètes sur la chorégraphie : “Avec Romain, c'est une de nos valeurs fortes et de nos principes de proposer un objet artistique global. C’est l’un de nos points forts sur lequel Romain nous accompagne depuis près de vingt-cinq ans. Il fêtera d’ailleurs son quart de siècle d’investissement auprès de la voltige française l’an prochain à l’occasion des Mondiaux d’Aix-la-Chapelle (GER). Quentin est un vrai artiste, complet, et c’est très riche de le voir travailler avec Romain. Tous deux confrontent leurs idées, leurs perceptions, leur sensibilité, c’est très fructueux”, partage François Athimon, conseiller technique national en charge de la discipline.
Avec un cumul de 9.18 points à l’issue des deux épreuves, Quentin Jabet a devancé deux voltigeurs allemands, Julian Wilfling (deuxième, 8.683) et Thomas Brüsewitz (troisième, 8,671). Une satisfaction pour le voltigeur, qui s’entraîne au Pôle France FFE sur le site de l’Institut français du cheval et de l’équitation de Saumur (72) et qui avait manqué l’édition précédente sur ce même piste en raison d’une fracture des côtes - finale dont son compatriote Théo Gardies, sur Sir Sensation (propriété de Noely Thibaudat, Mathieu Gardies et son voltigeur) longé par Sébastien Langlois, avait terminé deuxième Quentin Jabet s’attèle désormais à former Othello van't Laarhof (propriété de l’association Quentin Voltige) en vue des championnats du monde 2026 à Aix-la-Chapelle (GER).
Le palmarès international de Quentin Jabet, vingt-deux ans :
Ils ont dit
Quentin Jabet, vainqueur de la finale de la Coupe du monde
"J’ai un vrai sentiment de réussite, nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là. J'attendais depuis longtemps de participer à une finale de la Coupe du monde ; l'année dernière, je me suis fracturé les côtes avant de venir, ce n'était pas de chance, cette année j'ai pu mettre les bouchées doubles. Goldjunge est un cheval qui me correspond bien, nous nous sommes bien préparés avec le staff fédéral notamment, nous avons déroulé et le technique comme le libre étaient propres. Cela fait aussi un moment que j’attendais cette note de 10 en artistique, cela va faire plaisir à Romain Bernard notre chorégraphe ! Je me suis fait plaisir sur ce libre, c'est un programme que j'ai beaucoup travaillé en 2023 et qui m'a permis d'être champion d'Europe. J’ai pu le dérouler au mieux, en aménageant un peu pour le cheval et cela s'est vu sur la piste. J'ai réussi à bien regarder les juges, le public. Je pense que le maître-mot de ce programme, c'est le partage. L’émotion que j'essaie d'amener derrière, c’est ce côté posé, chaleureux, où on est content d'être là. Je souhaite vraiment que le public ait autant de plaisir à le regarder que moi à le dérouler. Aujourd’hui, j’ai bien capté leur énergie. C’est un plaisir, quand on rentre sur une piste aussi belle et grande, de voir que le public est là. J'espère gagner une nouvelle fois la finale l’an prochain, mais avec mon cheval Othello van't Laarhof cette fois !”
Manon Moutinho, entraîneure nationale
“C’est énormément de satisfaction, en sachant qu'on essaie toujours de ne pas être trop porté que sur la médaille, sans trop y penser pendant l'année, pour garder les athlètes concentrés sur leurs objectifs de réussite. Ce résultat fait du bien au moral. Quentin a terminé vice-champion du monde l’été dernier, c'est un compétiteur, donc il était très motivé par la victoire. Il a fait preuve une nouvelle fois de professionnalisme. Il est impressionnant parce qu'il peut intégrer des figures très difficiles et il va être capable de les sortir sur le moment présent. Avec le stress, la pression, la médaille, etc., on peut se dire “j'en fais un peu moins”. Quentin, lui, fait ce pourquoi il s'est entraîné tout l'hiver, jusqu'au bout. Nous sommes ravis aussi car la compétition s’est bien passée avec le cheval, sa longeuse a été très professionnelle et rigoureuse. Chacun peut ainsi s'occuper de sa performance, nous la remercions pour son investissement.”
Sophie Dubourg, directrice technique nationale
“C’est une très belle victoire de Quentin Jabet, qui a vraiment dominé la compétition. Je suis impressionnée par sa capacité à se concentrer et à performer dans ce contexte-là. Il dégage beaucoup d'assurance et montre qu'il est très fort mentalement, en plus d'être fort techniquement. Il peut compter sur un staff très présent, sa famille aussi qui a fait le déplacement. Ce dimanche, c’est une belle ouverture avec un podium pour les Français. Tout le monde se supporte, le staff de saut d’obstacles était présent, c’est une belle dynamique pour lancer la journée.”
Un Français remportera-t-il la finale en saut d’obstacles, ce qui serait une première depuis 2004 ?
Un seul Tricolore s’est imposé dans une finale de la Coupe du monde : Bruno Broucqsault, en 2004, avec Dilème de Cèphe. Julien Epaillard, actuellement leader provisoire avec Donatello d’Auge (propriété de Hello Holdings 31 Slu et son cavalier, groupe 1 FFE, groom : Caroline Belouet), et Kevin Staut, quatrième avec Visconti du Telman (propriété de Françoise Sanguinetti, groupe 1 FFE, groom : Engla Ring) sont, avant les deux dernières manches aujourd’hui dès 14h, bien placés pour lui succéder.