Portés par un excellent esprit d’équipe, les Bleus du saut d’obstacles en bronze
À l’issue d’une finale par équipes de très haut niveau, avec un parcours exigeant mais juste pour les chevaux, les Bleus du saut d’obstacles se sont adjugés une belle médaille de bronze ! Devant le président de la République Emmanuel Macron et la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra, Simon Delestre, Olivier Perreau et Julien Epaillard, respectivement associés à I Amelusina R 51, Dorai d’Aiguilly*GL Events et Dubaï du Cèdre, ont ramené à la délégation tricolore sa vingt-neuvième médaille de ces Jeux olympiques, et la deuxième pour les sports équestres après l’argent du complet plus tôt dans la semaine.
À l’issue d’une finale par équipes de très haut niveau, avec un parcours exigeant mais juste pour les chevaux, les Bleus du saut d’obstacles se sont adjugés une belle médaille de bronze ! Devant le président de la République Emmanuel Macron et la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra, Simon Delestre, Olivier Perreau et Julien Epaillard, respectivement associés à I Amelusina R 51, Dorai d’Aiguilly*GL Events et Dubaï du Cèdre, ont ramené à la délégation tricolore sa vingt-neuvième médaille de ces Jeux olympiques, et la deuxième pour les sports équestres après l’argent du complet plus tôt dans la semaine.
Vingt équipes de trois cavaliers ont pris le départ de la première épreuve qualificative hier et neuf nations - le Mexique étant finalement non-partant - se sont retrouvées ce vendredi 2 août pour la finale, dont la France. Tous les collectifs sont repartis sur un pied d’égalité sur le nouveau tracé proposé par les co-chefs de piste, le Mosellan Grégory Bodo et l’Espagnol Santiago Varela, puisque les scores ont été remis à zéro.
Quatorze obstacles à 1.65m étaient à franchir, soit dix-huit efforts avec deux doubles en n°4 et n°13, un triple en n°10 ou encore une triple barre, aussi appelée spa, en n°12. Une nouvelle fois bien décorés, la décoration des obstacles rendait hommage à la France, ses monuments et lieux emblématiques (la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, la Provence, la Dune du Pilat…), ses traditions (les bistrots parisiens, la Haute Couture…) et son histoire (le cinéma et les frères Lumière…), sans oublier une petite touche pour le prochain pays hôte des Jeux, les États-Unis en 2028, avec la Statue de la Liberté. “Aux Jeux olympiques, on dispose du panel complet de ce qu'on peut proposer en termes de profil d'obstacles. Les chevaux peuvent respirer pendant le parcours mais les cavaliers doivent toujours penser au temps accordé de 79’’. Il va falloir rester vigilant et concentré jusqu'à la fin”, a exprimé Grégory Bodo lors de la reconnaissance.
Henk Nooren, sélectionneur national, a fait le choix de conserver l’ordre de départ des Bleus. Simon Delestre et I Amelusina R 51 (propriété de SA M.S.H, Pascale Bliscaux et Philippe Berthol, groom : Margaux Guilluy) puis Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly*GL Events (propriété de l’Ecurie Perreau et fils et d’Emilie Perreau, groom : Coraline Michaud) ont pris le départ en troisième position lors de leurs rotations respectives.
Sept points au cumul de cette finale et le bronze pour la France
L’expérimenté cavalier lorrain, déjà trois sélections aux Jeux olympiques à son actif, et son étalon de onze ans, qui sautait mieux qu’hier, ont réalisé un parcours sans faute sur les barres mais pénalisés de trois points de temps dépassé - un point par seconde dépassée - avec un chronomètre de 81’’59. De quoi mettre en confiance le clan tricolore pour cette finale, puisque seul le Britannique faisait mieux sur cette première rotation avec un point de temps dépassé.
Pour ses premiers Jeux, Olivier Perreau et sa jument de douze ans, qu’il a fait naître et formée, n’ont pas tremblé pour signer le premier sans-faute ! Le Roannais a laissé exprimer sa joie en fin de parcours, chaleureusement applaudi par un public tout acquis à sa cause. Une excellente prestation, tout en maîtrise, qui a placé la France au deuxième rang provisoire et procuré son lot d'émotions au cavalier, devenu titulaire après le refus de Viking d’la Rousserie (propriété de la SAS Finegal), monture de Kevin Staut, lors de l’inspection vétérinaire.
À l’issue des passages des deux premiers équipiers de chaque nation, les troisièmes couples se sont élancés dans l’ordre inverse du classement provisoire. Ainsi, Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre (propriété de la Sarl Exceptionnal Horses S.L., Sylvain Pitois et Perrine Cateline, groom : Caroline Belouet) se sont élancés en avant-derniers. Les Pays-Bas et les États-Unis, qui sont restés à sept et quatre points, ont mis la pression sur les médaillés de bronze des derniers championnats d’Europe. Après une caresse à sa jument de onze ans, le Normand s’est élancé tandis que le public a intensément chaque saut. Faisant face à sa destinée, le duo n’a pu répéter son sans-faute de la veille, fautant sur l’oxer 9 “Jardins à la Française”. Avec cinquante-trois centièmes d'avance sur les Pays-Bas, le numéro cinq mondial et sa pétillante alezane ont assuré le bronze à l’équipe de France, qui a cumulé sept points lors de cette finale. Un beau résultat alors que se fête aujourd’hui, comme un clin d'œil, la Saint Julien !
Les Britanniques ont tenu la pression et avec un seul petit point, deviennent champions olympiques, comme à Londres en 2012. Ils réalisent pour l’heure un sans-faute puisque le titre en complet était déjà revenu aux cavaliers d’Outre-Manche. Les États-Unis, dont Karl Cook aux rênes de l'ancienne monture de Julien Epaillard Caracole de la Roque, double sans-faute, se sont intercalés au deuxième rang.
Cette médaille de bronze est la vingt-neuvième médaille pour la France de ces Jeux olympiques et la deuxième pour les sports équestres, après le titre de vice-champions olympiques de concours complet lundi. Cet excellent résultat d’équipe vient consacrer toute la préparation des couples “À cheval pour Paris”, l’investissement des propriétaires et les moyens exceptionnels mis en place pour la performance par la fédération, avec le soutien de son fond de dotation EquiAction.
Rendez-vous lundi pour l’épreuve qualificative individuelle
Rendez-vous lundi pour l’épreuve qualificative individuelle
Samedi 3 août, inspection des chevaux pour le championnat individuel, pour lequel soixante-quinze couples prendront le départ lundi 5 août pour l’épreuve qualificative (14h-18h). La finale, réservée aux trente meilleurs couples, se tiendra mardi 6 août dès 10h et viendra clôturer les épreuves olympiques des sports équestres.
Ils ont dit
Ils ont dit
Serge Lecomte, président de la Fédération Française d’Équitation
“Nous observons une vraie cohérence de l'ensemble de l'équipe, de Sophie Dubourg, la directrice technique nationale, et de toutes les compétences qu'elle rassemble autour d'elle. Tous ont œuvré dans le même sens avec professionnalisme et passion. Ce point fort permet d'aller au résultat. Que ce soit pour la médaille d'argent en complet ou celle de bronze en saut d’obstacles, c’est un travail bien fait, c'est à souligner parce que les parcours ont été remarquables. Ces médailles sont méritées. Maintenant, on a de l'argent, on a du bronze, alors on attend bien sûr le doré pour la semaine prochaine ! La suite, en tribunes et sur le terrain, dès demain et jusqu’à mardi.”
Sophie Dubourg, directrice technique nationale
“C'est vraiment une très belle médaille d'équipe. C'est toujours des scénarios assez stressants, avec un format pensé pour cela. On avait espéré une plus jolie couleur à un moment et avec la petite faute de Julien, on est resté en bronze. Il s’en est voulu puis il a compris que c’était une médaille que nous étions venus chercher, il a toujours des prétentions en individuel. Les points de temps de Simon étaient pour se préserver de la faute, avec des choix de distance très réfléchis. Cette médaille, après celle du complet, est une vraie satisfaction. On a mis les bouchées doubles sur l'accompagnement des couples et de leur entourage, pour les mettre dans le confort. La fédération a déployé beaucoup de moyens. Tout ce qu'on a construit depuis 18 mois est dirigé vers des couples peut-être encore un peu fragiles il y a un an, mais des cavaliers sur lesquels on sentait que la pression n'était pas un problème. Aujourd'hui cet accompagnement porte ses fruits. Olivier Perreau n'a jamais montré de signes de fébrilité, c'est aussi pour cela qu'ils ont été choisis.
On va savourer cette médaille. Demain matin, on fera un point sur la santé des chevaux et l’inspection pour l’individuel sera un bon test pour vérifier que tout le monde va bien. On peut présenter quatre chevaux, Kevin Staut pourrait revenir car le cheval est vraiment à 100% aujourd’hui et il n’y a pas de raison de ne pas le présenter. Après, seulement trois couples pourront concourir.
Le duo de chefs de piste est formidable. On a vu aujourd'hui du très grand sport, des résultats dans un mouchoir de poche et aucun mauvais parcours. Déjà hier avec des nations qui sont un petit peu plus en retrait le reste de l'année, on n'a pas vu de tours difficiles. Grand coup de chapeau à eux ! Les obstacles étaient magnifiques, c'est un voyage touristique. Tout était léger, il n'y a pas d'impact pour le cheval. Soulignons l’excellente organisation de GL events, tant pour les chevaux que pour les délégations françaises et étrangères. Et les cavaliers, en entrant sur cette piste-là, se sentaient portés par le public.”
Henk Nooren, sélectionneur national
“Hier, on aurait signé pour une médaille. Les cavaliers ont fait un très bon travail. Toute la compétition était merveilleuse. Bravo à tous et notamment aux deux chefs de piste qui ont fait un travail incroyable. Il y a eu du suspense à la fin, c'était un grand jour. On avait toujours l'espoir de faire mieux que du bronze, mais une médaille est toujours une médaille, c’est pour cela que l’on vient. C'est une bonne chose sachant que deux de nos cavaliers vivent leur première sélection olympique. Kevin est là, il fait partie de l’équipe et donne tout le temps des informations importantes.”
Simon Delestre
“Forcément, avec cette ambiance, c'est quelque chose d'incroyable. Après, ça rajoute encore de la pression supplémentaire. Maintenant, voilà, on est ici en France. On ne s'attendait pas à moins. Hier, ce qui comptait, c'était de se qualifier pour la finale. C'était aujourd'hui qu'il fallait sortir ce parcours et il l'a fait. Il a prouvé qu'il était là, qu'il était solide. Hier le temps était vraiment confortable, aujourd'hui il est serré et c’était vraiment une difficulté supplémentaire le temps.
À force, j’ai finalement réussi à gagner une médaille olympique ! On a été tellement portés par le public. C'est aussi un moment qu'on ne revivra jamais dans notre vie, qu’il faut apprécier. Il n'y a pas de mots pour décrire le fait d’obtenir une médaille ici en France. C'était un rêve qui s’est concrétisé. Ce qu'on a vécu là, c'est vraiment le Graal. Je remercie tout le monde. On a réalisé un boulot d'équipe formidable. On est aussi des amis dans la vie. Et de pouvoir partager ça avec un groupe comme ça, c'est quelque chose d'incroyable. Le staff a vraiment fait un boulot formidable depuis plusieurs mois. On prépare cela depuis des années. Cela s'est joué en piste aujourd'hui. On a été au bout de tout ce qu'on pouvait donner et ça a fonctionné. Olivier, pour ses premiers Jeux olympiques, a monté de manière remarquable. Grand coup de chapeau à ce couple ! Ce que vit Kevin, malheureusement, je l'ai vécu à Rio. C'est vraiment un moment très difficile quoi qu'il arrive. Il a été là toute la journée, proche de nous, il nous a soutenus, il a fait toutes les détentes. Il a vraiment été de bons conseils comme il l'est toujours. Merci à lui, malgré sa déception, d’avoir été plus que là.”
Olivier Perreau
“C'est le parcours, je crois, le plus important de ma vie. J'ai donné mon maximum et ma jument aussi, je suis resté dans ma bulle pour délivrer le sans-faute. Elle était parfaite au paddock. Je l'ai vraiment sentie très bien, mieux qu'hier, plus dans le coup. Le bon tour de Simon m'a motivé et tout s'est bien enclenché. Je suis ravi, c'est beaucoup d'émotions. On est une vraie équipe, avec un gros soutien de Kevin que je remercie énormément pour tous les conseils qu’il m’a donnés. Je remercie tout le monde de leur soutien, ma famille, tous ceux qui travaillent avec moi... Il y a beaucoup de pression. C'est la récompense pour tout le monde, le résultat d’années de travail. Et voilà, aujourd'hui on est ici à Versailles avec cette jument que j’ai fait naître. En entrant en piste, le public est une force. Le parcours est très technique, mais il suffit d'avoir un crack cheval et de bien monter. Il n'y a pas de piège, mais tout est délicat. Un grand bravo aux chefs de piste, un grand bravo à l'organisation. On a vécu un grand moment de sport aujourd'hui. Cette médaille est fantastique. Avec Dorai, on a gravi tous les échelons jusqu'aux derniers championnats d'Europe qui se sont bien passés. Et depuis, c'est vrai que c'était un objectif de venir ici. On a travaillé pour, je suis très satisfait de cette médaille.”
Julien Epaillard
“En entrant en piste, je pensais à mon parcours, à me concentrer le plus possible pour répéter le plan que j'avais en tête. Je voulais vraiment soigner le mur et je suis retombé vraiment très près derrière. J'ai relancé un peu trop fort mes quatre foulées. Il y a une faute de postérieur sur la première barre de l’oxer, ce qui peut arriver avec Dubaï quand je suis trop ouvert. Je dois vraiment arriver avec la jument tendue avec moi. C'est dommage d'avoir fait la faute ici, il y avait tellement d'autres difficultés techniques. Là, je m'en veux quand même un petit peu. Mais ce sont des parcours qui ne laissent pas la place à la moindre petite erreur. Je suis fier de ma jument, super fier de tous mes coéquipiers, de ce qu'on a fait aujourd'hui. Il y avait une pression incroyable, mais encore une fois une pression positive. On s'est tous battus, on s'est serré les coudes, on a beaucoup échangé, c'était des moments inoubliables. On peut regretter la faute, mais aussi on aurait pu, pour quelques centièmes de plus, passer quatrième. On voulait une médaille, on l'a. Ces moments vont rester gravés à vie dans une carrière.”
Place au dressage samedi et dimanche
Place au dressage samedi et dimanche
Les obstacles vont laisser place aux lices de dressage samedi 3 et dimanche 4 août ! Demain se jouera la finale par équipes à l’occasion du Grand Prix Spécial. Qualifiée, la France verra ses équipiers entrer en piste à 10h30 pour Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier), 12h25 pour Alexandre Ayache et Holmevangs Jolene (propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier) puis 14h25 pour Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation). Ces derniers ont également obtenu leur ticket pour la finale individuelle et fouleront une ultime fois cette magnifique piste de Versailles le lendemain pour la Reprise libre en musique. En vue de cette épreuve, une seconde inspection des chevaux se tiendra le dimanche matin.