Paris 2024, l’émotion des Jeux… Le mot des sélectionnés tricolores
Les Jeux de Paris débuteront vendredi 26 juillet avec la cérémonie d’ouverture puis les cavaliers de concours complet entreront en piste dès le lendemain à Versailles. À quelques heures du lancement de l’événement, retrouvez les impressions de tous les sélectionnés - dont neuf d’entre eux vivront leurs premiers Jeux - et d’une partie du staff fédéral.
Les Jeux de Paris débuteront vendredi 26 juillet avec la cérémonie d’ouverture puis les cavaliers de concours complet entreront en piste dès le lendemain à Versailles. À quelques heures du lancement de l’événement, retrouvez les impressions de tous les sélectionnés - dont neuf d’entre eux vivront leurs premiers Jeux - et d’une partie du staff fédéral.
Ils participent à leurs premiers Jeux…
Ils participent à leurs premiers Jeux…
Pauline Basquin, cavalière de Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation) - dressage
“Cette première sélection olympique, c’est beaucoup de fierté et une reconnaissance pour toute une équipe - celle qui m'entoure au quotidien, celle du Cadre noir de Saumur, mais aussi l'équipe de France avec Jean et Laurent à la tête du dressage. Avec Sertorius, on est un vieux couple maintenant, ça fait plus de dix ans que je m'occupe de lui. Cette sélection est la concrétisation d’un long travail. Sertorius est un petit guerrier, il a toujours tout donné pour être là, et il me le prouve encore aujourd’hui. L'objectif est d’entrer en finale individuelle. Après, il y aura toutes les têtes d'affiches, mais de pouvoir répéter la performance d’Aix-la-Chapelle aux Jeux, ce serait génial.”
Corentin Pottier, cavalier de Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier) - dressage
“Cette sélection est une suite logique après sept années d'entraînement, de perfectionnement avec ce cheval. L’heure n'est pas à la fierté ni à l'émotion même s’il y a quand même une petite hâte d'y être sur ce site de Versailles qui est super joli. J'essaie de rester très calme, de travailler comme si c'était un autre championnat. Je raconte toujours cette anecdote sur mes premiers championnats du monde à Herning : on m'a posé la question du ressenti de monter dans un si grand stade avec autant de public ; je me suis rendu compte du monde juste avant de lever la tête à la fin. C'est comme cela que je veux aborder les choses. Rester dans sa bulle, se concentrer, je pense que c'est le plus important. Oui, ce sont les Jeux d’une vie en France, mais in fine le but est de faire ce que nous savons faire, peu importe le monde autour.”
Stéphane Landois, cavalier de Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs (propriété de la S.C.E.A. Écurie du Cerisier Bleu) - concours complet
“Je suis très heureux, c'est un rêve qui se réalise. Depuis que je suis gamin, je rêve des Jeux olympiques. Je me lève tous les matins en me disant que je travaille pour y aller. Mais actuellement, je ne me rends pas vraiment compte que ça y est, on y va. Je prépare ma compétition, je prépare mon cheval pour qu'il soit bien et que tout se passe bien. Se détacher un peu de l'enjeu est quelque chose que j’arrive plutôt à faire. Je pense que je réaliserai quand on passera la ligne d'arrivée du saut d’obstacles. Avant, j'essaie de pas forcément trop y penser que ce sont les Jeux chez nous. C'est bien comme ça.”
Olivier Perreau, cavalier de Dorai d’Aiguilly*GL events (propriété de l’Écurie Perreau et fils et d’Emilie Perreau) - saut d’obstacles
“Être sélectionné pour les Jeux, en plus en France, avec cette jument que j’ai fait naître est un aboutissement. C'est le rêve. L’année dernière, les championnats d’Europe étaient mon objectif, je ne pensais pas aux Jeux olympiques. Mais après notre belle performance et la finale des Coupes des nations à Barcelone, les JO sont devenus l’objectif numéro un. C’est très satisfaisant et un passage important notamment dans l’histoire de l’élevage familial. J’ai encore plein d’autres projets et de rêves à accomplir dans mon sport. Ces Jeux sont un tremplin, ils vont me servir à continuer à évoluer.”
Julien Epaillard, cavalier de Dubaï du Cèdre (propriété de la Sarl Exceptionnal Horses S.L., Sylvain Pitois et Perrine Cateline) - saut d’obstacles
“Avec les chevaux, il peut toujours y avoir un petit pépin. Mais bon, après tous les check-up de la jument, les derniers parcours qu'elle a fait, j'étais assez optimiste sur le fait d'être sélectionné. Quand cela devient officiel, c'est un moment sympathique. Ce seront mes premiers Jeux, je n'ai jamais participé à une cérémonie d’ouverture, mais j'imagine que cela mettra déjà bien dans l'ambiance, le fait d'être avec d'autres athlètes aussi. Je suis très content d'y participer. Le site de Versailles a l'air magnifique. Nous avons vu dernièrement pas mal de photos, cela nous permet un petit peu de savoir où nous allons. En plus, nous serons en France, chez nous, on ne peut pas être trop perdu !”
Anne-Sophie Serre, cavalière de Jibraltar de Massa (propriété de la Sarl Serre Dressage et de Mathilde Juglaret) - dressage (réserviste)
“Cette première sélection est une surprise, bien sûr. Elle représente la réalisation de beaucoup de choses, que ce soit personnellement ou professionnellement. Les Jeux olympiques sont un objectif que nous avons tous dès qu'on commence la compétition. Mon mari Arnaud était en lice avec James Bond de Massa et c'est vrai que ce n'était pas ce à quoi nous nous étions préparés initialement. Les sélections pour les Jeux sont particulières et réservent toujours des surprises ; nous en l'occurrence. J’aborde les Jeux d'une manière, je pense, encore un peu plus dénuée de pression, parce que je savoure une sélection à laquelle on ne pouvait pas forcément penser il y a encore quelques semaines. Les chevaux nous réservent toujours des surprises. Nous avons acquis Jibraltar dans l’objectif de le préparer pour Paris, mais pas forcément avec moi. Nous espérions pouvoir le passer à m fille Mathilde assez rapidement. Or il s'avère qu'il est très sensible et qu'il avait besoin de prendre de l'expérience en concours, ce qui explique le fait qu'il soit resté finalement sous ma selle. Mais il n'est pas exclu effectivement qu'à un moment donné, il vienne servir Mathilde. C'est quand même le cheval avec lequel elle a fait son premier championnat d'Europe en Jeunes cavaliers l'année dernière et là il est à Versailles. C’est une belle histoire familiale, de formation.”
Gireg Le Coz, cavalier de Aisprit de la Loge (propriété de Frédérique et Augustin Grand) - concours complet (réserviste)
“Je suis très heureux d'avoir été sélectionné pour les JO. C'est vrai que c'était un objectif majeur, bien sûr, et un travail que j'ai mis en place depuis des années. Donc c'est une satisfaction pour l'ensemble de mon équipe et une grande fierté. Aisprit va très bien, je le trouve calme, relâché, décontracté, il est comme je voudrais qu'il soit. Tous les feux sont au vert, je suis très content de sa préparation.”
Lisa Cez, cavalière de Stallone de Hus (propriété de Marylène et Jérôme Cez et de sa cavalière) - para-dressage
“Mes parents sont venus avec moi pour attendre l'appel. On nous a dit à partir de 16h. Donc à partir de là, j'avais mon téléphone dans la main et j'ai attendu 40 minutes. C’était vraiment une grande joie, un honneur de pouvoir représenter mon pays dans la plus grosse compétition mondiale, d'autant plus cette année en France, à Versailles. C'est aussi la réalisation de tout le travail effectué durant trois ans.C'est une vraie récompense pour toute l’équipe qui m’entoure. Je veux être à 100% le jour J. Je pourrais pas faire plus, mais je ne veux surtout pas faire moins. C'est mon objectif principal. Au cours de différents projets, j'ai déjà rencontré quelques athlètes paralympiques dont j'ai eu la joie de voir qu'ils étaient sélectionnés également. Je ne pense pas avoir le temps d'aller les voir mais je regarderai le replay de leurs épreuves et nous ferons la fête tous ensemble lors de la cérémonie d'ouverture.”
Alexia Pittier, cavalière de Sultan 768 (propriété de Sylvie Pittier, Arthur Boutron et de sa cavalière) - para-dressage
“La première sélection c'est forcément de la joie, du bonheur, de la fierté, de voir que le travail paye et qu'on en est arrivé là. J'étais au sport et j'ai fait ma petite pause pour recevoir mon appel. En fait, le sport, c'est une façon de dire que je me concentrais sur autre chose le temps de savoir si j’étais sélectionné… Maintenant, nous allons continuer à travailler et aborder tout cela sereinement et prendre le temps qu'il faut pour préparer tout ça.”
Jean Morel, sélectionneur national pour le dressage
“Ce seront mes premiers Jeux en tant que sélectionneur, je sais que je vais vraiment souffrir quand mes cavaliers seront sur le rectangle, c'est comme s’ils étaient mes enfants ! Toute l'année, ça a été ça, et là je pense que ça va être décuplé avec l'enjeu. J'ai été à leur place, je sais ce que c'est. Les Jeux sont le Graal. Ils n'ont qu'envie, c’est de bien faire. On croise les doigts pour que ça se passe du mieux possible. Après, cela reste que du sport. Il y a des grands champions qui sont passés à côté des Jeux. C'est un moment, une seconde, un moment donné. Il ne faudra pas leur en vouloir si ça ne fonctionne pas. De toute manière, ils ont mérité leur place et ils donneront leur maximum.”
La passion des Jeux
La passion des Jeux
Nicolas Touzaint, cavalier de Diabolo Menthe (propriété de Mézard Sports et Françoise Niclaus) - concours complet
“J’ai la chance d’avoir deux cracks chevaux. À la fin, c’est le choix de l’entraîneur. Avec ces Jeux à domicile, ce qui change c’est que si tout se passe bien, je verrai le film du lundi soir de chez moi. Je serai dans mon canapé à 21h, la particularité est là ! Je concourrai devant ma famille, devant mes amis. Après, je le répète, avec Versailles on s'attend à quelque chose de grandiose. Moi, je n'y vais pas pour visiter ni le château, ni les jardins. J’ai la chance d'avoir fait d'autres échéances, je sais un peu à quoi m'attendre. Je suis vraiment concentré sur mon cheval, ma compétition.”
Karim Laghouag, cavalier de Triton Fontaine (propriété de Philippe Lemoine, Guy Bessat, Sarl Ecurie Karim Laghouag et Camille Laffite) - concours complet
“Avec l’annulation de Vittel, l’attente a été allongée de quelques jours. L’annonce de la sélection a été une libération. J'ai beaucoup et très bien dormi le soir de cette annonce. J'ai toujours dit, et je le pense sincèrement, que la première victoire est la sélection. Sans cela on ne peut aller aux Jeux. Je trouve que c'est même plus dur d'être sélectionné que de faire les Jeux, l’attente n’est pas toujours agréable. Participer aux JO est un plaisir, sincèrement. Moi, j'attendais qu'un truc, c'est d'arriver au stage de préparation à Granville, parce que je sais qu'ici, il y a une sorte de switch. C'est beaucoup de pression toute l'année, de la part du staff et nous-mêmes. Et là, on y est, et c'est cool, quoi. Je suis déjà dans le kiff avant même Versailles. Je me vois déjà là-bas, dans le sens libéré, c'est tellement joli, historique. Pour moi ce n'est pas un poids, c'est un tremplin.”
Alexandre Ayache, cavalier de Holmevangs Jolene (propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier) - dressage
“C’est ma troisième sélection consécutive pour les Jeux, la première avec Jolene. Bien sûr qu'en année olympique, quand tu cours pour une sélection, le coup de fil d’officialisation, tout le monde l'attend. Quand on sait qu’on est dans l'équipe, cela fait toujours les mêmes émotions. La grande différence avec les fois précédentes, c'est que cette fois on est en France. Courir le Jeux devant son public, à domicile, aura un goût particulier. À chaque échéance avec l'équipe de France, j’ai à cœur de tout donner, parce que je représente mon pays, je ne suis pas là pour moi. À Versailles, je donnerai mon maximum tout en respectant ma jument. Tous les voyants sont au vert, elle commence à avoir un peu d’expérience maintenant.”
Kevin Staut, cavalier de Viking d’la Rousserie (propriété de la S.A.S. Finegal) - saut d’obstacles
“Cette sélection a une saveur particulière, pas tellement parce que c'est à Paris, mais parce que le chemin a été compliqué pour ramener Viking à ce niveau-là. Il y a eu énormément de sacrifices. Henk Nooren a mis un plan de concours en place en m'expliquant qu'il ne fallait absolument pas s’en détourner si on voulait avoir une chance d'amener Viking à un niveau olympique. D'avoir eu cette rigueur récompensée, c'est plutôt agréable. Les Jeux olympiques, on n'a de cesse de le répéter, reste l'étape ultime dans la carrière d'un sportif. Une fois l'euphorie de l’annonce de la sélection passée, on reste concentré sur la mission qui nous est attribuée ; une sélection, c'est bien, mais maintenant il faut tenir notre rang. À nous de montrer qu’on peut délivrer ce qu'on attend de nous. Nous allons participer à la cérémonie d’ouverture. On ne l’avait pas faite à Londres et on avait été nuls, mais à Rio on y avait pris part et cela s'était mieux passé. S’il pouvait y avoir un tout petit peu de superstition autour de cette cérémonie d’ouverture, cela pourrait être pas mal !”
Simon Delestre, cavalier de I Amelusina R 51 (propriété de SA M.S.H, Pascale Bliscaux et Philippe Berthol) - saut d’obstacles
“La sélection est une chose mais ce n'est rien par rapport à ce qui nous attend. C'est un passage. Bien sûr, je suis ravi d'être sélectionné, mais il ne faut pas s'arrêter là. J'ai fait depuis longtemps, avec mes partenaires, la concession de garder ces trois chevaux listés “À cheval pour Paris” parce que je voulais absolument en avoir au moins en forme au bon moment pour Paris. Pour un sportif, avoir les Jeux dans son pays est quelque chose d'incroyable et pour beaucoup d'athlètes, cela n'arrivera jamais.”
Chiara Zenatti, cavalière de Swing Royal*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation) - para-dressage
“Entre Tokyo et Paris, ce n'est pas la même chose au niveau sélection. À Tokyo, ce n'était pas prévu qu'il y aille, je ne m'y attendais pas. Alors que là, je me suis préparée pour cet événement. Le fait que ce soit à Paris est stressant mais j'y ai hâte d'y être. À Tokyo, il n'y avait personne en raison du Covid. Là, c'est un peu plus impressionnant et il va falloir que je reste dans ma bulle pour performer. Le monde m’avait déstabilisée aux Mondiaux à Herning et cela m’a fait prendre conscience que je devais progresser sur ce point. Je me suis installé à temps plein à Saumur pour me préparer mentalement. Je travaille depuis mars 2023 sur le fait de faire abstraction du public, me concentrer uniquement sur mon cheval et moi. Cela a payé aux championnats d’Europe en 2023. Maintenant, l’objectif est de décrocher une médaille aux Jeux, pour Swing et une personne à qui j’ai fait une promesse.”
Vladimir Vinchon, cavalier de Pégase Mayenne (propriété de Maud Vinchon et de son cavalier) - para-dressage
“Il y a toujours autant d'émotions avec cette deuxième sélection consécutive aux Jeux avec Pégase Mayenne. Il prend toujours de plus en plus d'expérience, cela va être un atout. Les Jeux, chez nous, auront une saveur supplémentaire. Je ne les vivrai pas comme j'ai pu vivre les Jeux de Londres ou ceux de Tokyo ; il va falloir se préserver encore plus qu'à l'autre bout du monde, rester concentré. Mon épouse et mes enfants seront dans les tribunes, tout comme des partenaires, mais je vais vraiment prioriser le village paralympique et n'en sortir que pour les épreuves. J'ai cette image à Londres qui m'a marqué, de se rendre compte qu’en fin de reprise de tout le monde présent.”
Sophie Dubourg, directrice technique nationale et cheffe de mission pour Paris 2024
“Il va y avoir une ferveur supplémentaire. C'est vraiment quelque chose que, personnellement, j'attends avec beaucoup d’impatience. J'ai vécu une première candidature et puis une deuxième, celle de Paris 2024. Donc oui, c'est quelque chose de particulier. L’un de mes meilleurs souvenirs sportifs sont les championnats du monde en 2014 à Caen, sûrement parce que c'était en France. On a tous hâte d'y être, on a une superbe équipe de France unie, soudée. C'est un symbole fort d’avoir une seule et même équipe olympique et paralympique.”
Michel Asseray, directeur technique national adjoint en charge du complet
“Après avoir connu les deux derniers JO à l'autre bout du monde, Rio et Tokyo, nous allons être devant notre public. Il y aura beaucoup d'attentes du public français qui va nous porter. Nous avons beaucoup travaillé pour que les cavaliers soient bien dans leur tête et ne cèdent pas à la pression. Nous espérons que ce public nous aidera à aller chercher une médaille !”
Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge du para-dressage et cheffe d’équipe
“Ces Jeux auront une saveur particulière parce qu'on va être à domicile, chez nous à Paris. Ils seront beaucoup plus intenses d'un point de vue émotionnel, c'est évident. Nous avons beaucoup travaillé depuis plusieurs années et les Jeux paralympiques de Rio en 2016 avec en ligne de mire Paris 2024. Nous avons construit une équipe et espérons que cet investissement sera récompensé avec de belles performances."