Dernière danse à Versailles pour Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE dans la finale individuelle
Clap de fin des épreuves olympiques de dressage dimanche 4 août, avec les danses des dix-huit meilleurs couples dans la finale individuelle “Freestyle”. Dans ce test où la musique et l’aspect artistique de la chorégraphie sont tout aussi importants que la technique pure, Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE étaient les seuls représentants français au départ. Le couple, détenteur du record de France sur ce test, a achevé ses premiers Jeux sur une bonne note de 79.118%. Une belle histoire pour ce petit cheval qui aurait pu ne jamais connaître le plus haut niveau !
Clap de fin des épreuves olympiques de dressage dimanche 4 août, avec les danses des dix-huit meilleurs couples dans la finale individuelle “Freestyle”. Dans ce test où la musique et l’aspect artistique de la chorégraphie sont tout aussi importants que la technique pure, Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE étaient les seuls représentants français au départ. Le couple, détenteur du record de France sur ce test, a achevé ses premiers Jeux sur une bonne note de 79.118%. Une belle histoire pour ce petit cheval qui aurait pu ne jamais connaître le plus haut niveau !
“Let’s dance” pour Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE
“Let’s dance” pour Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE
La “Freestyle”, finale individuelle en musique, a conclu les épreuves olympiques de dressage et ont été ouvertes, comme au théâtre, par trois coups de bâton donnés par Dominique D’Esmé, cinq Jeux à son palmarès et née, comme Pauline Basquin, à Rennes (35). Cette dernière, seule Tricolore qualifiée après avoir signé son record personnel (73.711%) dans le Grand Prix mercredi, a pris le départ en n°3 avec Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation, groom : Rodrigue Guyon) pour “danser le mia”. Sur un medley de musiques sur la thématique de la danse, le hongre de quatorze ans et sa cavalière de toujours ont été chaleureusement accompagnés par le public pour la fin de leur reprise et la musique de Stromaé, “Alors on danse”. “L’objectif de faire danser Versailles” est réussi !
Pour conclure ses premiers Jeux, le couple, sixième avec la France hier, termine avec une moyenne finale de 79.118% : une note technique de 73.607%, descendue après deux fautes dans les changements de pied au temps, et de 84.629% pour l’aspect artistique. À noter que le jury était présidé par le Mosellan Raphaël Saleh.
Détenteurs du record de France de la Libre avec un 81.120%, engrangé il y a quelques semaines au CDIO 5* d'Aix-la-Chapelle pour leur dernier concours avant les Jeux, Pauline Basquin et “Chouchou” achèvent leur troisième grand championnat consécutif sur une belle note et une seizième place encourageante pour la suite de leur carrière.
La belle histoire de Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE
Pauline Basquin a débuté l’équitation dans le poney-club familial de Shamrock, en Bretagne. Elle est l’une des quatre écuyères actuellement en poste au Cadre noir de Saumur (49), qu’elle intègre au départ en tant que cavalière de saut d’obstacles. Après une visite à Aix-la-Chapelle (GER), temple des sports équestres, elle se tourne vers le dressage en 2012.
Désormais installée en Maine-et-Loire, elle forme au sein de l’institution plusieurs chevaux, dont Sertorius de Rima Z*IFCE, son cheval de tête actuel. Ce dernier lui est confié depuis qu’il a trois ans. Elle a pris son temps avec lui et après une compétition lors de son année de quatre ans, ne le lance vraiment dans le bain des compétitions que deux ans plus tard. En 2017, le duo est champion de France des sept ans, puis est sacré en Pro 2, l’antichambre du Grand Prix, l’année suivante à Vierzon (18).
Sertorius de Rima Z*IFCE était à l’origine destiné à devenir un cheval de Gala du Cadre noir. Il a été éloigné deux ans des compétitions entre 2019 et 2020, souffrant de coliques puis de complications. Son tempérament de guerrier lui a permis de revenir encore plus fort !
Une progression constante
En 2021, Pauline s’adjuge un nouveau titre national, cette fois en catégorie Pro 1, avec Sertorius. Ils intègrent l’équipe de France en 2022 puis deviennent champions de France Pro Élite, le plus haut niveau national, cette même année. À la suite, ils participent aux championnats du monde à Herning (DEN), puis aux championnats d’Europe en 2023, où ils signent la meilleure performance tricolore : treizième de la finale en musique avec plus de 79.5%. La Française fait forte impression à Riesenbeck (GER) en raison de son équitation légère et harmonieuse et de sa complicité avec celui qu’elle surnomme “Chouchou”.
Pauline est accompagnée par le staff fédéral - le sélectionneur national Jean Morel, Jan Nivelle, intervenant technique, Alexis Moreau pour l’analyse de données, Julien Deville pour la cohésion d’équipe, Charles Le Navenec en préparation physique - mais également par ce dernier au quotidien au Cadre noir à Saumur, ainsi que par Anne Le Coniat en préparation mentale.
Découvrez en vidéo l'histoire de Sertorius de Rima Z*IFCE
Apprenez-en plus sur le parcours du Pauline Basquin au travers de cette vidéo dédiée
Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB conservent leur titre
Les premiers en piste, à 10h, ont été le Suédois Patrik Kittel et Touchdown, couple vainqueur de la finale de la Coupe du monde FEI de dressage au printemps. Par ailleurs, trois nations ont vu leurs trois couples qualifiés pour la Libre : l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni, médaillés dans cet ordre par équipes le samedi 3 août.
Avant-dernières au départ, les tenantes du titre, l’Allemande Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB, ont tenu leur rang en étant les seules à franchir la barre des 90%. Avec 90.093%, elles ont conservé leur titre devant leur compatriote Isabell Werth. Associée à Wendy de Fontaine, la cavalière la plus médaillée de tous les temps, avec désormais quatorze médailles à son palmarès, a terminé en argent (89.614%). Le bronze est revenu aux champions du monde, la Britannique Charlotte Fry et Glamourdale (88.971%).
Ils ont dit
Ils ont dit
Laurent Gallice, directeur de la discipline
"On est un petit peu déçu des erreurs de Pauline, hier et aujourd'hui, mais on est quand même déçus d'avoir un cavalier qui n'a que 79% dans une Libre ! Elle aurait pu avoir plus de points, mais il y a quelque temps, on aurait fait des sauts périlleux en arrière de joie en obtenant ce résultat. Cette petite déception est la preuve de la progression des cavaliers français, qu'ils sont plus exigeants vis-à-vis d'eux, qu'ils peuvent et vont faire mieux. On a certainement des choses à analyser. Cependant, le contrat est rempli avec l'équipe sixième hier. Et même si Pauline avait terminé deuxième, elle aurait été déçue. C'est le propre de tout compétiteur et on a besoin de cavaliers avec cet état d'esprit. Cela nous encourage pour l'avenir, parce qu'on a encore des chevaux derrière, avec des cavaliers motivés qui commencent à s'aguerrir en compétition.
Jean a été chercher Pauline il y a deux ans, aux Mondiaux de Herning en 2022. Cela doit être l'œil du photographe. Il a dû voir un potentiel, comme il l'a vu en Corentin, Alexandre et d'autres cavaliers qui ne sont pas là. C'est certainement son expérience d'ancien cavalier de dressage et d'une personne qui sait voir l'indicible à travers une optique. Les cavaliers ont su le comprendre et travailler. Il faut sortir en concours, qu'on se pose les bonnes questions, qu'on apprenne à travailler ensemble et à être professionnels."
Jean Morel, sélectionneur national
“L'élan est positif. Ce qu'on avait rêvé et espéré, on l'a réalisé avec trois cavaliers, ce qui est parfait. Ils ont tous compté à un moment ou à un autre dans le résultat. C'est super. Ce qui fait plaisir, c'est que Pauline est arrivée en finale olympique après deux ans de compétition. On aurait aimé qu'elle ne fasse pas de fautes mais cela reste agréable. On va revenir l'année prochaine aux championnats d’Europe et corriger le tir. Tous les efforts de la fédération, du staff, des propriétaires et de l'entourage pour en arriver là sont récompensés. La sixième place par équipes, il y a deux ans, tout le monde aurait signé pour. Je pense qu'aujourd'hui, on a prouvé que les Français étaient bons et que tout le monde parle un peu de nos performances. Maintenant, il faut consolider la chose. Et comme je l'ai dit à mes cavaliers, ce n'est pas la première page qui est difficile, c'est la deuxième. On a pris des leçons sur la manière de gérer l’équipe de France, on a mûri pour l'avenir. Maintenant, ce qu'ils ont réussi à faire en deux ans, je les en remercie. Il y a encore des chevaux qui vont arriver, cela crée une vraie dynamique. Sur le circuit du Grand National FFE - AC Print, il y a eu plus de soixante chevaux de Grands Prix différents. Tous ne concoureront pas à l’étranger mais cela forme les cavaliers. On a eu vingt chevaux en internationaux, c'est la première année où on fait deux équipes de France entre les Coupes des nations d’Aix-la-Chapelle et de Falsterbo (SWE). J'espère que l'année prochaine, on aura huit chevaux et qu'on sera embêté de choisir parce qu'ils sont tous bons... Après, ce sera comme cette année, il y aura des déçus et des heureux. Mais malheureusement, c’est aussi mon rôle de choisir, et ce n’est pas simple.”
Pauline Basquin
“Je suis contente, l'objectif était d’être là et de faire danser Versailles. On l'a fait ! On sort à 79%, un peu moins qu'à Aix-la-Chapelle mais ce qui est normal avec les fautes dans les changements de pied. J’ai essayé de bien les préparer, j’aurais peut-être dû le mettre encore plus devant mes jambes. Je pense que mon cheval est un peu plus fatigué aujourd'hui, mais ce n’est pas une excuse car cela est le cas pour tous les chevaux. Tout le travail au trot était bien. Après la fin de la pirouette au piaffer et que le public a commencé à applaudir, je savais que cela devenait plus facile. Serto s’est dit “hop, c'est pour moi ça” donc il était en avant tout seul. La fin était géniale !
Le bilan reste super positif car prendre part à la finale des Jeux de Paris devant son public, c'est assez extraordinaire. Je ne serai pas dans le top quinze, que je visais avec 80%, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ça qu'il faut regarder mais le fait d'être là en finale et de savoir qu'on a encore une énorme marge de progression. On peut encore aller accrocher, peut-être pas les meilleurs, mais le top dix.
L’expérience de vivre ces Jeux est exceptionnelle, incroyable. En étant là, j’engrange énormément de confiance. Le format olympique est un peu particulier, il a fallu réussir à gérer les deux jours de repos entre le Grand Prix et le Grand Prix Spécial. C'est comme cela et c'était génial de pouvoir participer à la finale par équipes hier. Cette dernière sur la piste de Versailles avec ce public, cela donne envie de revenir pour recommencer !”
En route pour les épreuves individuelles de saut d’obstacles
En route pour les épreuves individuelles de saut d’obstacles
Hier, I Amelusina R 51 (propriété de SA M.S.H, Pascale Bliscaux et Philippe Berthol), Dubaï du Cèdre (propriété de la Sarl Exceptionnal Horses S.L., Sylvain Pitois et Perrine Cateline), Dorai d’Aiguilly*GL Events (propriété de l’Ecurie Perreau et fils et d’Emilie Perreau) ont été acceptés à l’inspection des chevaux. On les retrouvera avec leurs pilotes respectifs Simon Delestre, Julien Epaillard et Olivier Perreau dans l’épreuve qualificative, lundi 5 août (14h-18h), dans laquelle soixante-quinze couples s’élanceront. La finale, réservée aux trente meilleurs, se tiendra mardi 6 août dès 10h et viendra clôturer les épreuves olympiques des sports équestres.