Les couples présents ont évolué sur les trois tests proposés en compétition - dressage, saut d’obstacles et cross - sous les yeux du staff fédéral, qui a pu réaliser une revue des troupes à quelques semaines de la reprise de la saison de concours. L’occasion également pour Gilles Viricel, nouveau sélectionneur et chef d’équipe Poneys, et son adjoint Romain Richomme, ainsi que pour Amélie Billard, adjointe chargée du dressage pour les Jeunes cavaliers, de faire la connaissance des couples qui composeront les équipes de France pour les championnats estivaux cette saison et dans les années à venir. Tous trois ont pris leurs marques et l’entente semble avoir été réciproque entre eux et les cavaliers. 
Catherine Kitten, vétérinaire, était présente pour checker les chevaux et s’assurer de leur bonne santé avant d’entrer dans le vif des compétitions.
Une partie en salle était également au programme : des ateliers de préparation mentale supervisés par Maxime Chataignier, de préparation physique en compagnie de Vincent Poulain, mais aussi des briefings pour échanger sur le programme de la saison et rappeler le fonctionnement et le positionnement de chacun - entraîneur national, entraîneur privé, de la famille, etc - au sein de l’équipe de France.
 

Le souhait de l’encadrement fédéral est d’organiser des semaines regroupant toutes les catégories Jeunes. “On s’enrichit des autres. Le monde du cheval est un milieu où l’on apprend constamment. Les échanges entre coachs peuvent paraître anodins, mais certains exercices ou solutions face à une difficulté peuvent servir plus tard à d’autres. Il est aussi important de créer des échanges, qui sont souvent riches, entre les cavaliers, qui apprennent ainsi à mieux se connaître. L’objectif pour ces trois tranches d’âge est une participation aux championnats d’Europe, avec le souhait du staff fédéral de maintenir le nombre de médailles obtenu ces dernières années. Entretenir l’esprit Bleu, qui est une marque de fabrique de la discipline, pour être solide en compétition et pendant les grandes échéances, est primordial”, explique Michel Asseray, directeur technique national (DTN) en charge du complet et présent pour observer les jeunes pousses.
Un autre stage de deux jours, avec un groupe plus restreint, sera programmé au cours de la saison, après quelques concours, le temps que certains chevaux aient le temps d’aller chercher leurs qualifications manquantes. “Il faut penser à l’échéance phare de l’année, mais aussi fabriquer des couples pour les saisons suivantes. Notre devoir à la fédération est de travailler sur du long terme”, appuie cependant Michel Asseray.

Michel Asseray, DTN en charge du complet

Mon rôle est d’accompagner les entraîneurs nationaux. Notre premier travail a été un travail de sélection, pour savoir qui convoquer selon les performances. Les Jeunes cavaliers sont suivis depuis plusieurs années, tandis que les cavaliers Poneys et Juniors arrivent sur le circuit pour certains. Nous avons déterminé une longue liste pour accompagner les cavaliers mais aussi leur entraîneur privé, dont la présence a été requise. Ce fil rouge du travail à la maison est essentiel. Tout le monde était impatient de se réunir à nouveau. Nous réunissons les trois catégories Jeunes avec cette volonté de créer un échange et un lien entre les différentes générations. Contrairement aux Seniors, qui ont été en stage au Pôle France FFE à Saumur (49), nous avons choisi de venir au Parc équestre fédéral avec les Jeunes. C’est la maison de la fédération, et on y bénéficie d’installations exceptionnelles. 

Gilles Viricel, sélectionneur et chef d’équipe Poneys

Ce stage a été une prise de contact avec les cavaliers et les douze meilleurs poneys du moment, choisis par la DTN. Je découvre les couples, l’idée était de les voir évoluer sur les trois disciplines. Il y a donc eu du travail sur le plat, un petit parcours de cross pour voir la qualité de saut et de galop et la manière dont les cavaliers abordent les obstacles. J’ai choisi cette même approche en saut d’obstacles, d’abord avec des petits enchaînements et de la gymnastique, puis avec une restitution globale sur un parcours afin d’observer leur réaction. Ce travail est préparatoire à la Super As de Cornillon (30), puisque les poneys présents pour ce stage fédéral ont été préservés et n’ont pas couru la première Tournée des As (TDA) de la saison, les 12 et 13 février à Saint-Mars-d’Outillé (72). Ces couples seront ensuite suivis sur le circuit des TDA, de façon à sélectionner les meilleurs pour les championnats d’Europe à Strzegom, du 3 au 7 août prochain. 

Pascal Forabosco, sélectionneur et chef d’équipe Juniors et Jeunes cavaliers

Le bilan du stage est positif. Nous disposons d’une bonne équipe chez les Jeunes cavaliers, avec des complétistes expérimentés et l’arrivée de cavalières Juniors comme Lisa Gualtieri, Charlotte Bordas ou Margaux Lemiere, qui s’est imposée dans le CCI 3*-S du Pouget (34) en novembre dernier. Amélie Billard a fait la connaissance de leurs chevaux et le courant semble être bien passé. Il y a eu un travail de stretching et de préparation de la reprise. Je suis satisfait de ce que j’ai vu en saut d’obstacles, et nous avons conclu par une session de cross qui s’est bien déroulée. Du côté des Juniors, il s’agit d’une équipe en reconstruction avec beaucoup de nouveaux couples. C’est un bon début, sachant que pas mal de jeunes sortent en Amateur 1 et vont découvrir le niveau Élite. Il y a du travail pour être au niveau européen en dressage, mais nous avons encore six mois pour progresser. Les chevaux ont du potentiel, ce qui est important. Un stage de détection avait été organisé à Noël. Ici, le niveau technique des exercices est monté d’un cran sur le cross et l’hippique, et nous avons augmenté notre niveau d’exigence. Nous leur avons bien expliqué ce que nous attendions et qu’il fallait continuer à travailler. D’autres stages leur seront proposés, mais cela se présente bien. Nous avons souvent obtenu des médailles avec les Juniors, mais dans un processus de reconstruction comme celui-là, il faut être patient et ne pas brûler d’étape. Il faut solidifier les bases, car ce sont des jeunes que nous allons suivre pendant 4 à 5 ans.

Amélie Billard, adjointe au dressage pour les Jeunes cavaliers 

Il s’agit d’une première prise de contact, je découvre les couples et m’inspire de leur niveau à l’instant T, pour voir ce que nous pouvons améliorer et de quelle façon. Je trouve qu’il y a un bon niveau et des chevaux qui présentent de belles qualités. Les cavaliers sont à l’écoute et ont envie de bien faire, c’est très agréable ! 

Zoé Ballot, championne d’Europe Poneys par équipes en titre avec Voltair de Lalande et licenciée au Haras de la Jonchère (77)

Tout s’est bien déroulé et mon poney était top. Le premier jour, nous avons réalisé des exercices d’assouplissement sur le plat, pour que les poneys se sentent bien après le voyage de la veille, avant de présenter les reprises le deuxième jour. L’après-midi, de la gymnastique sur les barres était programmée, nous devions ajouter une foulée tout en gardant le même rythme de galop. C’était un exercice intéressant pour Voltair, qui est plus à l’aise sur des distances longues et pour enlever une foulée. Lui demander de se rapprocher et de bien revenir lui a fait du bien. La séance de préparation physique m’a permis de voir de nouveaux exercices, en plus de ceux que je fais à la maison, donc c’était un bon complément. La saison va redémarrer dans deux semaines lors de la TDA de Cornillon, puis chaque poney aura son propre planning, avec au moins un concours international. L’objectif des douze cavaliers présents est d’être sélectionné pour les championnats d’Europe ! J’ai fait partie de l’équipe l’année dernière, et j’ai envie d’y retourner, pour mieux faire. J’ai commis quelques petites erreurs que j’aimerais corriger, et encore améliorer le résultat, qui était déjà très bon.

Alizée Bourguet, première année chez les Juniors et licenciée aux Écuries d’Euzet (30)

Ce stage s’est très bien passé et j’ai beaucoup aimé ce qui nous a été proposé. Il s’agit d’une très bonne préparation et j’ai appris plein de choses. L’ambiance était chouette et j’ai bien apprécié les intervenants. Mon cheval, César des Hauts Crets, s’est très bien comporté dans les trois disciplines. La transition à cheval n’est pas trop compliquée pour moi. Cette saison, nous allons d’abord évoluer en épreuves As Jeunes 1, puis As Jeunes Élite. J’ai les championnats d’Europe dans un coin de ma tête, même si ce n’est pas grave si nous ne sommes pas sélectionnés cette année au vu de notre expérience. En tout cas, je suis déjà pressée d’être au prochain stage fédéral !

Lisa Gualtieri, membre de l’équipe de France Juniors avec A d’Aunis en 2021, première saison chez les Jeunes cavaliers et licenciée MC Sporteam (77) 

Nous avons eu plusieurs séances de dressage avec Amélie Billard. Elle connaît bien mon deuxième cheval, également présent pour ce stage, Vendée Globe Jac. Elle l’a monté et c’était intéressant d’avoir son point de vue. Elle a également pu découvrir nos chevaux, qu’elle ne connaissait pas encore. Nous avons travaillé des exercices adaptés à chaque cheval le premier jour, puis des éléments de la reprise que nous avons plus ou moins enchaînés le lendemain. C’est intéressant d’être regroupés pour des stages fédéraux en début de saison. Cela nous permet d’apprendre à nous connaître, ainsi que le staff, car nous n’avons pas tous le même programme de concours. C’est plus sympa ensuite de nous retrouver en championnats d’Europe dans ces conditions ! Ce rassemblement me permet de préparer le Grand National FFE de Saumur début mars, tandis que l’objectif de la saison pour A d’Aunis sera les Européens Jeunes Cavaliers à Hartpury, du 25 au 31 juillet prochain. Avec Vendée Globe Jac, ce sera de nous faire plaisir !

Camille Collet, collectif Jeunes cavaliers et licenciée à l’IFCE Saumur (49)

Nous sommes arrivés mercredi et avons commencé le travail dès le jeudi avec Amélie Billard, pour voir la locomotion des chevaux. Elle a vite remarqué les points à améliorer. La séance de préparation physique était intéressante, pour nous faire comprendre les mécanismes et quels muscles renforcer spécifiquement. Pour la préparation mentale, c’était une première pour moi et Maxime Chataignier était super, j’ai trouvé ça génial. C’est ma troisième année en complet et mon cheval, Ulman, à mes côtés depuis 2015, est passé des épreuves Amateurs 3 aux CCI 3*. Je pratique aussi les courses hippiques en plat, ce qui me permet de ne pas appréhender la vitesse. Ainsi, je sautais déjà des haies à l’entraînement à plus de 50km/h, ce qui est différent des concours où l’on reste dans un rythme assez correct. J’adore le saut d’obstacles, et quand j’ai découvert le complet je me suis dit que c’était vraiment ce que je voulais faire, un mélange entre les deux, avec un cheval à chouchouter toute l’année tout en ressentant de vraies sensations sur le cross. Après avoir obtenu une cravache de bronze en 2019, j’ai levé le pied sur les courses pour me concentrer sur le complet, tout en continuant à monter à l’entraînement le matin chez Philippe Cottin, à une heure de Saumur. Je fais aussi partie du Pôle France FFE, donc j’ai la chance de disposer d'installations de qualité pour m’entraîner toute l’année, et de pouvoir compter sur l’hippodrome de Verrie juste à côté. Nous sommes suivis au quotidien par Philippe Mull, des séances de sport sont programmées le matin avec un coach, il y a une nutritionniste, une psychologue… Cette saison est ma dernière en Jeunes Cavaliers, donc je vais tout donner pour aller aux championnats d’Europe, mais la concurrence est rude ! Mon cheval en a les capacités, donc nous allons travailler avec assiduité. Il nous manque une qualification en CCI 3*-L, donc nous irons à Vairano (ITA), et notre programme de concours nationaux ira crescendo.