UNE VIE DE CHEVAL
La mère est un modèle pour le poulain. ©Budimir Jevtic
Avant de pouvoir être monté, de nombreuses étapes jalonnent l’évolution d’un cheval. L’Homme doit respecter certaines règles cruciales dans son éducation. La qualité des interactions futures en dépend.
De la naissance au débourrage
Une relation de confiance entre un cheval et l’Homme se construit dès la naissance. L’Homme doit veiller à ne pas trop interférer dans la relation entre le poulain et sa mère. Jusqu’au sevrage, l’Homme devra privilégier les contacts avec la mère qui est un modèle pour le poulain. Manipuler la jument avec son jeune poulain évoluant autour d’elle en liberté le rend curieux et lui apprend à se familiariser peu à peu avec la présence humaine.
Utiliser la jument comme médiateur permettra d’apprivoiser progressivement le poulain à travers des interactions positives.
Le sevrage correspond au moment où le poulain arrête de téter et va être séparer de sa mère. Cette étape intervient entre 4 et 6 mois en élevage, un peu plus tard dans la nature. Elle peut provoquer du stress chez les poulains. Il existe différentes façons de limiter ce stress comme par exemple les maintenir en groupe le plus longtemps possible et effectuer une séparation progressive avec la mère.
Ces premières étapes sont essentielles dans une recherche de relation privilégiée entre l’Homme et le cheval. Si elles doivent restées mesurées, les manipulations effectuées par l’Homme à cette période peuvent être bénéfiques pour plus tard. En effet, si le ressenti est positif, le cheval en gardera de bons souvenirs et ne sera pas méfiant au contact de l’Homme.
Transition vers l’âge adulte
Peu à peu l’Homme rentre en contact plus direct avec le jeune cheval avec par exemple la mise du licol (harnachement se plaçant sur la tête de l’animal permettant d’avoir une prise et de le conduire en main). Vient la période des premiers apprentissages et notamment le débourrage. La qualité des contacts établis avec lui sont prépondérants pour la réussite de cette étape cruciale de son évolution.
Le débourrage consiste à amener le jeune équidé à accepter une selle, un filet (harnachement en cuir ou en synthétique servant à maintenir le mors en place dans la bouche du cheval afin de le conduire) puis un cavalier sur son dos voire à accepter de tracter un attelage. Il se déroule en moyenne vers 3 ans. Comme toujours, l’Homme doit rester attentif et doit s’adapter à chaque cheval et à chaque situation.
Le débourrage ne s’improvise pas. Il est important de rassurer le jeune cheval dès que l’exercice est compris. Il ne faut pas aller trop vite et savoir écouter l’animal. Comme pour les enfants, chaque expérience est source d’apprentissage pour le jeune cheval. « Demander souvent ; se contenter de peu ; récompenser beaucoup », disait François Baucher, célèbre écuyer français.
Une fois le débourrage réussi, le jeune cheval est en général remis au pré avec ses congénères. Il poursuit ainsi sa socialisation et sa croissance comme c’est le cas en milieu naturel.
Le travail monté
Les chevaux de sport ou les chevaux d’école commencent réellement le travail monté à partir de 4 ans. Dès lors, le cavalier devient le garant de la qualité de la relation qu’il entretient avec son cheval.
L’adage « à jeune cheval / vieux cavalier » et inversement se confirme. Pour bien éduquer un cheval, on privilégie un cavalier expérimenté qui saura lui apprendre les bases. Plus tard, les chevaux d’expérience peuvent à leur tour former les cavaliers débutants, d’où l’expression un cheval « maître d’école » que l’on entend souvent dans les poney-clubs et centres équestres.
Le cheval est un véritable sportif, il est essentiel de le muscler et d’entretenir sa condition physique. Cela permettra d’améliorer ses qualités : souplesse, force, vitesse, endurance. La musculature du dos par exemple est primordiale.Lors des séances de travail, le cavalier doit garder à l’esprit que tout exercice doit être effectué dans le but d’apporter du confort et du bien-être à son monture. Si certains exercices peuvent être complexes au départ, c’est en les répétant que le cheval les assimilera. Il sera de plus en plus à l’aise, progressera et prendra même du plaisir. On peut comparer cette progression à un coureur qui au fur et à mesure de ses sorties prendra petit à petit de l’endurance et pourra ainsi améliorer ses performances appréciant cette activité.
Le cheval de sport
Comme n’importe quel athlète, le cheval peut présenter des aptitudes physiques le prédisposant à la compétition. Ils ne sont pour autant pas tous destinés à atteindre le haut niveau.
Un certain nombre de facteurs entrent en compte : les capacités physiques mais aussi l’entraînement, l’entente avec le cavalier et le mental. C’est un savant mélange de tous ces ingrédients qui permettra à un cheval de progresser et d’évoluer en compétitions. Le cavalier ou le coach devra toujours veiller à laisser l’animal à son niveau d’épreuves afin de le laisser dans sa zone de confort.
Une carrière de cheval de sport s’arrête en moyenne vers 16 ans. Les chevaux prennent la direction des prés où ils profitent d’une retraite paisible avec leurs congénères.
Source sevrage progressif : http://www.phase.inra.fr/Toutes-les-actualites/separation-progressive-poulain-mere