Neige, pluie, gel… Comment le cheval s’adapte pour affronter l’hiver
C’est l’hiver et ce début d'année alterne entre conditions climatiques rigoureuses tantôt grand froid, tantôt pluie et vent. Pour nous, cette saison est un casse-tête vestimentaire : doudoune chaude, manteau imperméable, superposition des deux… Si l'humain est naturellement assez mal équipé pour lutter contre les offensives de l'hiver, les équidés sont eux tout à fait adaptés à la vie en extérieur. Au fil des saisons, comme les chiens ou les chats, les poneys et chevaux adaptent l'épaisseur de leur toison pour se protéger efficacement de l'humidité, du froid et du vent. Il n'est pas rare de voir des chevaux au pré rester sous la pluie plutôt que se mettre à l'abri. Mais alors comment les chevaux vivent-ils en hiver ?
C’est l’hiver et ce début d'année alterne entre conditions climatiques rigoureuses tantôt grand froid, tantôt pluie et vent. Pour nous, cette saison est un casse-tête vestimentaire : doudoune chaude, manteau imperméable, superposition des deux… Si l'humain est naturellement assez mal équipé pour lutter contre les offensives de l'hiver, les équidés sont eux tout à fait adaptés à la vie en extérieur. Au fil des saisons, comme les chiens ou les chats, les poneys et chevaux adaptent l'épaisseur de leur toison pour se protéger efficacement de l'humidité, du froid et du vent. Il n'est pas rare de voir des chevaux au pré rester sous la pluie plutôt que se mettre à l'abri. Mais alors comment les chevaux vivent-ils en hiver ?
La Fédération Française d'Equitation (FFE) donne les clés pour mieux comprendre comment les chevaux s'adaptent durant l'hiver, pour profiter pleinement de la saison, sans tomber dans l'anthropomorphisme.
Des mécanismes physiologiques naturels efficaces
La zone de confort thermique du cheval au naturel se situe en moyenne entre 5°C et 25°C (variable selon l’âge, la race de l’individu…), quand celle de l'humain se situe entre 22 et 25°C. Une différence à prendre en compte pour mieux comprendre le mode de vie idéal de nos animaux. Dès la fin de l'été, les équidés commencent à préparer leur corps au changement de saison. La baisse de luminosité avec les jours qui raccourcissent et les températures plus fraîches, sont autant de signes environnementaux qui indiquent au cheval que le temps est venu de faire pousser sa toison. Ainsi au fil des semaines, la robe des poneys et chevaux change d’aspect, elle devient plus dense et fournie avec des poils plus longs et drus, donnant à certains individus des allures d'ours. Ils sont alors prêts à affronter l'hiver.
En dessous de 5°C, pour faire face au froid, l'organisme produit de l'énergie pour maintenir la température interne du corps, en bougeant davantage ou en augmentant la quantité d'énergie consommée. Les frissons sont un mécanisme réflexe de contraction des muscles qui permet également de produire de la chaleur pour lutter contre le froid. Autre technique réflexe de protection, le hérissement des poils… équivalent pour nous à "la chair de poule". Si elle est devenue peu utile à l'humain au fil de l'évolution, elle est extrêmement efficace chez les chevaux car elle augmente l'effet isolant du poil – jusqu'à +30% d’épaisseur – et lui permet de rester au chaud et au sec.
En dessous de -15°C pour les adultes en bonne santé et 0°C pour les poulains, on aide le cheval à faire face au froid en lui apportant des sources d'énergie supplémentaires, une couverture ou l'accès à un abri plus efficace.
Une alimentation riche et de l’eau à disposition
En hiver, l’herbe est bien moins nutritive qu’au printemps ! Or le cheval peut utiliser jusqu’à 80% de son énergie juste pour se réchauffer. Il a donc, comme nous, besoin de plus d’énergie dans son alimentation pour se maintenir au chaud. C’est pourquoi il doit avoir accès en continu à du fourrage de qualité, c'est-à-dire facilement digestible et à haute valeur énergétique, pour lui fournir l’énergie supplémentaire nécessaire au bon fonctionnement de son organisme. C’est pour cette raison qu’on peut voir des chevaux au pré regroupés autour des râteliers à foin : ils mangent pour se réchauffer !
L’eau aussi est primordiale. Si les chevaux transpirent moins et ont une sensation de soif moins forte qu’en été, un accès permanent à l’eau reste indispensable à leur bien-être et bonne santé. C’est d’ailleurs la même chose pour nous… Hiver comme été nous continuons à boire, eux aussi !
On peut aussi penser les espaces de vie extérieurs des chevaux pour stimuler les déplacements, en positionnant les zones de nourrissage à distance des abreuvoirs et des abris. Les chevaux sont ainsi enjoints à multiplier les déplacements pendant la journée et la nuit.
En cas d’intempéries
Le froid, le vent, la neige, la pluie… sont autant d’éléments naturels hivernaux auxquels le cheval doit faire face. Il doit disposer d’un abri – construit ou naturel comme des arbres par exemple – pour s’y abriter. Les abris sont généralement dotés d’une litière épaisse l’isolant de l’humidité, du froid et de la boue.
Et pourquoi certains chevaux ont des couvertures alors que d’autres sont juste « à poils », sous la pluie ? Le choix de couvrir un cheval dépend de plusieurs critères. Son âge est une indication sérieuse car les très jeunes chevaux comme les vieux s’adaptent moins bien aux intempéries et au froid que leurs congénères en pleine fleur de l’âge. On tient compte aussi des caractéristiques propres à chaque individu. Certaines races sont particulièrement bien adaptées aux climats rudes, comme le célèbre poney shetland, originaire du nord de l'Ecosse. Avec son poil long et très fourni et son petit gabarit limitant les déperditions de chaleur, il est parfaitement à son aise en hiver. Les propriétaires et gardiens de chevaux adaptent donc les conditions de vie en fonction de l'âge, de l'état de santé et des préférences de chaque individu. Comme chez l'humain où il existe des frileux qui empilent les pulls et grosses chaussettes et d'autres parfaitement à l'aise pour sortir en chemise, la seule recette miracle : bien connaître son cheval et être attentif lorsqu'il exprime ses besoins pour lui offrir le cadre de vie qui lui convient le mieux.
L’activité physique en hiver
Lorsque le cheval fait de l'exercice, il faut, comme pour l'humain, débuter par une phase d'échauffement. Plusieurs points sont donc à considérer pour adapter au mieux les séances de chaque cheval, tels que la température extérieure, la densité de son poil ou encore le temps disponible à consacrer à la récupération après l'effort.
Tout d’abord, plus il fait froid, plus l'activité doit monter progressivement en intensité. La phase d'échauffement, souvent appelée "détente", sera allongée pour permettre aux muscles froids de s'échauffer. Un grand nombre d'écuries de haut niveau disposent même d'un solarium. Ce dispositif composé d'une sorte de plafonnier de lampes chauffantes est utilisé pendant le pansage avant et après la séance. En amont, la chaleur des lampes échauffe naturellement et en douceur le corps et après la séance, elle permet au cheval de sécher plus rapidement s'il a transpiré. La chaleur a, comme pour l'humain, un effet remarquable sur les muscles en favorisant leur détente, prévenant ainsi les courbatures liées à l'exercice.
Pour limiter la sudation des chevaux et réduire le temps de séchage après la séance, on peut aussi tondre toute ou partie du corps du cheval. On ajoutera alors une couverture adaptée pour compenser la perte de ce manteau naturel. Après le travail, on sera attentif à bien prendre le temps de laisser le poil du cheval sécher avant de lui remettre sa couverture et de le reconduire dans son pré ou au box.
Le cheval est donc parfaitement apte à affronter l'hiver s'il dispose de bonnes conditions de vie et si l'on prend soin, en le connaissant parfaitement, d'adapter son environnement à ses besoins propres.