Les conférences et tables rondes seront prochainement disponibles en replay sur la chaîne YouTube de la FFE.

En préambule, Marie Benneteau, directrice-fondatrice de Citizen Kids, site de référence pour les sorties et loisirs en France, a présenté l’évolution des envies et des attentes des familles en matière de loisirs, et comment l’équitation peut répondre à ces attentes : “en 2023, le temps consacré aux loisirs, est en moyenne de 11h53 par semaine. Certaines tendances apparaissent clairement dans le choix des activités réalisées par les familles. Elles veulent déconnecter les enfants des écrans et les reconnecter à la nature. L’équitation est un sport pouvant totalement répondre à leurs attentes car elles souhaitent pratiquer une activité inclusive, flexible et accessible. Pour donner envie aux familles de franchir les portes des poney-clubs, vous pouvez diversifier les offres et les activités proposées, mettre en avant l’équitation comme un sport éco-responsable ou encore créer des expériences uniques parents/enfants.”

Le mot d’introduction est revenu à Audrey Poupardin, vice-présidente de la FFE en charge du poney et dirigeante du poney-club de Monteclin (91) :

“Le Congrès Shetland organisé au siège de la Fédération Française d’Équitation est l’occasion idéale pour se rencontrer entre professionnels, pour échanger sur nos difficultés et nos réussites dans nos poney-clubs et centres équestres. Chaque année, nous en ressortons avec de nouvelles idées à mettre en place dans nos établissements. Je ne peux vous donner qu’un conseil lors de ces deux jours : gardez l’esprit ouvert, inspirez-vous des bonnes pratiques et abordez ce congrès Shetland avec vos yeux d’enfants pour transmettre l’esprit poney.”

Miser sur les atouts du shetland

Audrey Poupardin a débuté cette première partie en exposant les nombreux atouts du shetland, poney iconique très apprécié des enfants comme des plus grands. Le shetland, petit et pourtant puissant, possède un physique rassurant. Il a un effet “peluche” auprès des enfants qui doivent tout de même garder à l'esprit qu’il s’agit d’un animal vivant et non d’un jouet. Il a directement un capital sympathie auprès de tout public. C’est un animal joueur qui s’intéresse à tout type d’activités et de disciplines (pony-games, balade, horse-ball, travail à pied). Son atout principal est sa polyvalence. De l’initiation à la compétition, le shetland sait s’adapter au niveau du cavalier qu’il rencontre. C’est un véritable couteau suisse au poney-club !

Neuf années pour faire grandir les enfants

Cette table ronde autour du développement des enfants grâce à l’équitation, était animée par Lydia Deret (docteure en sciences de l’éducation et de la formation, présidente de la commission Équitation scolaire au Comité Régional d'Équitation de Normandie), Alexandra Wertheim (psychanalyste spécialisée dans l'enfance), Marie Ravaillault (psychomotricienne et enseignante d'équitation) et Céline Scrittori (présidente du Comité Poney et dirigeante du Poney-club de Sardieu).

Les intervenantes ont commencé par poser plusieurs questions aux professionnels présents grâce au site Wooclap, avant de débattre autour des réponses. Tout au long du congrès, cet outil a été utilisé pour rendre les plénières interactives, permettant aux participants de partager leurs idées et faire ressortir des tendances grâce à des nuages de mots.

Lydia Deret et Alexandra Whertheim ont ouvert les échanges en évoquant les différents bénéfices de l’équitation à poney pour les enfants et leurs apprentissages. Elle permet aux bambins de se développer physiquement au niveau de la motricité et de l’équilibre, mais aussi d’un point de vue cognitif et sensoriel. L’équitation stimule notamment le langage des enfants en les amenant à s’exprimer et à communiquer avec de nouveaux mots et de nouveaux codes pour se faire comprendre des adultes et des poneys. Marie Ravaillault, psychomotricienne et enseignante d’équitation, a évoqué l’adaptation des séances et du matériel en fonction du développement psychomoteur de l’enfant. Elle a engagé le débat sur l’utilisation, ou non, des étriers pour commencer les premières séances à shetland. Céline Scrittori, a quant à elle, partagé son expérience sur l’utilisation de la musique lors de ses séances et d’un langage adapté à l’enfant pour faire comprendre ses intentions. 

L’aventure shetland, adapter son offre en fonction de son projet de club

Brigitte Rinaldi (dirigeante des écuries de Champlong) et Laurence Caupin (ex-dirigeante du Centre équestre de Vienne Le Couzon), ont partagé leur expérience sur la mise en place d’un projet de club unique avec des shetlands. Elles ont répondu aux nombreuses questions des congressistes et ont débattu avec des participants impliqués sur les différentes idées déployées dans leurs établissements équestres.

Brigitte Rinaldi a présenté la mise en œuvre d’un projet compétition avec des cavaliers à shetland tandis que Laurence Caupin a évoqué les “mercredis Trop Top”, une offre inédite et flexible proposée aux plus petits chaque mercredi matin.  

Le projet Loupiots

Audrey Poupardin a présenté une étude de cas sur ce projet, instauré par ses élèves monitrices à l’issue du congrès fédéral Poney 2023 et inspiré des ateliers et bonnes pratiques découvertes. Ciblant les enfants de 2 à 3 ans, ce projet autour de séances thématiques en petit comité a rencontré un vif succès auprès des parents et les inscriptions sont au rendez-vous chaque mois. 

Le shetland, un médiateur

Le poney shetland a toute sa place dans les activités de médiation équine : equicoaching, para-attelage, accompagnement psycho-social, etc. Carole Yvon-Galloux, cadre de santé et référente nationale Cheval et Diversité à la FFE a débuté cette conférence par une présentation de ce qu’est la médiation avec les équidés puis a partagé le bilan du programme Cheval et Altérité.

Céline Scrittori, présidente du Comité Poney et dirigeante du Poney-club de Sardieu (38) ainsi que Florian Moschkowitz, dirigeant de Nancy Équitation (54) et ancien directeur d'une Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS), ont témoigné de leur expérience professionnelle avec le shetland comme médiateur : séance de médiation avec des enfants atteints du cancer ou pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE). “Nous avons constaté une vraie évolution des enfants placés. Le poney devient un outil de soin”, a témoigné Florian Moschkowitz. “Il est facile de réunir toute la famille autour du shetland. Même les parents ne connaissant pas l’équithérapie viennent naturellement interagir avec lui. C’est un super partenaire”, a ajouté Céline Scrittori, à l’origine du projet Arc-en-ciel.

À noter, la FFE organise une nouvelle formation Médiateur équin du 6 janvier 2025 au 2 avril 2026. La date limite d’inscription est fixée au 6 décembre 2024.

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Trois ateliers de mise en pratique

À l’issue des Assemblées générales de la FFE et du CNTE, le congrès fédéral a repris dès 16h par trois ateliers pratiques.

Le 1er atelier, animé par Lina Milliasson, responsable pédagogique du poney-club de Monteclin (91) et Anastasia Gekas, responsable pédagogique du poney-club de Rueil-Malmaison (92), était consacré au débourrage du poney de club. “La particularité du shetland, c’est qu’on ne peut pas monter dessus pour le débourrer, il faut le travailler différemment. Les longues rênes sont un outil très pratique”, a témoigné Lina. 

Place au spectacle pour le 2ème atelier avec Marie Desodt, artiste équestre, accompagnée de son fidèle shetland Willy. Elle a fourni aux participants de précieux conseils pour mettre en place un spectacle dans leur club et a notamment présenté des exercices faciles à réaliser avec des shetlands. “Créer un petit spectacle avec ses poneys est très accessible ! On peut faire une multitude de choses : dextre, longues rênes, figures à pied, carrousel, etc. C’est un beau projet de fin d’année pour les enfants, cela permet de développer leur imaginaire et d’impliquer toute la famille”, s’est réjouie Marie.

Lors du 3ème atelier, Beryl Florentin, experte fédérale en pédagogie et autrice du livre “Jeux de coopération et équitation”, a évoqué les bénéfices des jeux de coopération au poney-club. Elle a notamment fait participer les congressistes à un jeu interactif à l’aide de la plate-forme d’apprentissage Kahoot. “Les jeux de coopération sont essentiels pour créer un esprit d’équipe et renforcer les liens dans un groupe. Une fois que l’équipe est soudée et que l’enfant a trouvé sa place, nous pouvons les emmener en compétition et obtenir de beaux résultats”, a souligné l’intervenante. 

Proposer une nouvelle activité, l’exemple des sports équestres collectifs

Le lendemain, la journée a débuté par une table ronde animée par Alexandra Wertheim (psychanalyste spécialisée dans l'enfance), Martin Denisot (conseiller technique fédéral), Florian Moschkowitz (dirigeant de Nancy Équitation et entraîneur national de horse-ball), Jonathan Marion (co-dirigeant du centre équestre de Pessac Romainville et sélectionneur national de pony-games) et Brigitte Rinaldi (dirigeante des Écuries de Champlong).

Les échanges ont porté sur les atouts des sports équestres collectifs, le développement de la compétition à shetland mais aussi sur la gestion et la communication auprès des parents de cavaliers.

Intégrer davantage de dimensions éducatives au poney-club

À la suite, Charlotte Closquinet, chargée de pédagogie et d’éducation à la conservation au Zoo de la Flèche (72), a évoqué le point commun entre les parcs zoologiques et les poney-clubs : deux lieux éducatifs où l’interaction avec les animaux joue un rôle central “nous prenons le temps de communiquer et de jouer avec nos animaux pour créer un lien avec eux”. Deux lieux qui permettent aussi la découverte de l’environnement et la sensibilisation à la biodiversité.

Elle a notamment présenté ce qui est mis en place pédagogiquement lors de l’accueil de publics scolaires et de centres de loisirs : ateliers scolaires avec un animateur, distribution de livrets pédagogiques à faire en autonomie, mallettes pédagogiques pour les élèves de maternelle, visites guidées personnalisées… Des événements thématiques sont également mis en place lors de journées mondiales identifiées (journée de la biodiversité, journée du lion) et de fêtes comme Halloween.

Elle a achevé sa conférence par quelques idées d’événements transposables dans les clubs (4 octobre : journée mondiale des animaux et des soigneurs, 31 octobre : à la découverte du squelette de mon poney) et des idées de fiches pédagogiques pour mieux comprendre et apprendre autour du poney. 

Comment utiliser le jeu dans ses séances ?

Faire du jeu un outil pédagogique, telle était la thématique de la conférence animée par Beryl Florentin. Elle a insisté sur l’importance de la positivité : “parler aux enfants de manière positive et formuler les demandes de manière positive également.” Parmi les jeux qui peuvent être des outils aux cours des séances d’équitation, ont été nommés : Chifoumi, Jeu du bonjour, Jeu des points communs, La Maison des besoins, La machine à gentillesse, Des lettres et des mots ou encore le rituel du “au-revoir”. 

Comment développer et promouvoir l’équitation à poney ?

Zoé Glévar, responsable du service communication de la FFE, a présenté les opérations de développement fédérales pour engager les écoles, Poney école et Graine d’artistes, pour imaginer un projet culturel. Ses propos sur l’équitation scolaire ont été appuyés par Lydia Deret : “il s’agit d’une affaire de co-enseignement où l’instituteur a un rôle clé pour aider le moniteur”.

L’occasion de rappeler aux dirigeants et enseignants qu’ils peuvent ouvrir leurs portes au grand public à des moments clés de l’année comme la Journée du cheval et la Fête du poney. La Fédération soutient également ses clubs grâce à une campagne de communication nationale à la rentrée, en 2024 autour des victoires aux poney-clubs.

La fidélisation des jeunes licenciés

Audrey Poupardin et Céline Scrittori ont conclu ce congrès en évoquant la fidélisation des jeunes licenciés : “Il faut donner du sens à la pratique à l’enfant et aux parents pour qu’ils aient envie de revenir au poney-club et de s’impliquer”. L’univers de Trop Top, avec sa plateforme et son actualité dédiée avant chaque période de vacances, permet de créer du lien avec les enfants lorsqu’ils ne sont pas au poney-club. Dans les clubs, nourrir l’envie d’une pratique régulière passe par un cadre ludique et accueillant tout en valorisant la relation avec le poney. Enfin, “matérialiser le projet pédagogique” est un incontournable, en proposant une pédagogie progressive qui commence par la découverte d’une diversité d’activités, le passage des Galops® Poneys pour ensuite trouver le projet que l’enfant souhaite développer dans son poney-club.  

“Nous venons de la MFR de Mornand-en-Forez dans la Loire (42). Je suis formatrice et à côté de moi, j'ai deux élèves en formation. J'ai décidé de les emmener à ce congrès parce que le thème du shetland est vraiment une part entière de leur formation et de leur enseignement. Le congrès était vraiment réussi ! J'ai vu plein de nouveautés à pouvoir leur enseigner avec des petits cas pratiques. Les ateliers de mise en pratique étaient importants pour mettre du concret à la théorie”, a témoigné Émeline Gady. 

“Nous sommes venues du centre équestre Equit’Astree à Saint-Etienne-le-Molard (42) avec les élèves animateurs d’équitation qui se forment en apprentissage dans notre centre de formation. Le Congrès Shetland est idéal dans leur cursus pour en apprendre plus sur le shetland et sur toute la pédagogie à mettre en place avec les enfants. La partie compétition était très intéressante, pour notre part, elle va encore se développer dans notre établissement. Nous avons découvert beaucoup de choses sur le loisir, sur la gestion du débourrage notamment. Nous sommes ressorties avec de nouvelles idées de disciplines à approfondir avec les enfants à shetland”, a ajouté Hélène Vavian. 

À l’issue des assemblées générales ordinaires de la FFE et du CNTE, quatre personnalités du milieu équestre ont été honorées. La médaille d’honneur de la FFE est venue mettre en lumière et récompenser l’implication et l'investissement de Valérie Dalodier, Emmanuelle Schramm-Rossi, François Emery et Jean-Marc Lassus.

Leur présentation

Valérie Dalodier est diplômée de l’ATE en 1995 et Guide 3 ans plus tard. Également enseignante depuis 2006, elle intervient en tant qu'Experte fédérale TREC et Tourisme équestre, cheffe de piste national Élite PTV et POR, formatrice et jury de formation ATE et BPJEPS. Pilier du développement de la discipline du TREC, et après avoir été cavalière du groupe France, elle a contribué activement à la conception du Guide fédéral TREC publié en 2015 et du Guide fédéral Galops® de Pleine nature 1 à 4, ainsi qu'à la création des Rencontres du TREC. Engagée au sein du Comité national de Tourisme équestre (CNTE), organe dédié au sein de la FFE, depuis 2016, elle en est devenue la première Présidente en 2021. À l’écoute de chacun, elle est investie dans son rôle d’ambassadrice de première ligne du Tourisme équestre au national.

Emmanuelle Schramm-Rossi passe son monitorat en 1983 et complète sa formation en intégrant STAPS Poitiers. Elle obtient son diplôme de professeur d’EPS puis rejoint Saumur pour passer son instructorat. Elle va enseigner l’EPS pendant quatre ans à Dunkerque. En parallèle, elle monte et entraîne quelques cavaliers. En 1993, elle réalise son projet professionnel initial en montant son poney-club à côté de Poitiers et prend la présidence de la Délégation régionale d’équitation sur poney (DREP). En 2000, elle se voit proposer l’opportunité de rejoindre la FFE comme conseillère technique nationale. Elle va notamment s’occuper de la compétition Poneys et Clubs et du management des équipes de France Poneys toutes disciplines. En 2007, elle participe à la rénovation du règlement et contribue à créer le nouveau projet sportif : “Un projet sportif adapté à chaque compétiteur et des circuits d’excellence aux meilleurs”. DTN adjointe en charge du dressage de 2013 à 2022, elle participe également à la conception et à l’écriture des guides fédéraux. Depuis, elle est impliquée aux côtés de son époux Philippe dans le développement du Pôle européen du cheval au Mans.

François Emery débute son activité professionnelle d'architecte à l'Île de la Réunion en 1972, île qui l'adopte et qu'il habite depuis un demi-siècle. En 1976, il participe à la création de la Ligue Réunionnaise d’Équitation. En 1990, il installe à la Réunion la Délégation Régionale de l’Équitation sur Poney puis en 2000, sous l’impulsion de la FFE, il met en place le Comité Régional d'Équitation de la Réunion. En 2004 et jusqu'en 2020, il est élu membre du Comité de la FFE, préside la Commission DOM-TOM qui devient en 2021 la Commission des Territoires ultra-marins. En 2005, il est élu membre du Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) de la Réunion. Il est élevé au grade de Chevalier dans l'ordre du Mérite agricole et reçoit la médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports.

Jean-Marc Lassus, pilier du Poney Club de France, puis du GHN, est de ceux qui ont secondé Serge Lecomte pour faire entrer l’équitation française dans un XXIème siècle cavalier. Homme de terrain et de dossiers, il s’engage d’abord comme bénévole puis devient permanent concentré sur des dossiers structurants. Il fait partie, à 18 ans, de la première commission pédagogique du Poney Club de France qui invente la pédagogie par le jeu et le brevet d’animateur poney. Assistant social de formation, titulaire du diplôme N°1 du BAP, il passe le BEES 1 à Saumur en 1982, enseigne l’équitation à poney et coache à cheval et à poney dans les trois disciplines olympiques. En 1986, il devient directeur du Poney Club de France. En 1990, il quitte ses fonctions, crée les premières formations pony-games et crée le Poney Club d’Orléans. En 1994, il devient délégué général du GHN jusqu’en 2010. La médaille d’honneur de la FFE récompense une vie au service du développement pédagogique et économique des poney-clubs et plus généralement des établissements équestres en France.