Cette année, ces stages fédéraux étaient orientés autour du renforcement du dos. “En endurance, le cheval doit porter son cavalier pendant une longue durée, tandis que la vitesse pendant les courses est de plus en plus rapide. Une ligne du dos avec beaucoup d’équilibre est importante, cela influence la locomotion. Il y a des contrôles vétérinaires après chaque boucle, tout au long de la journée, mais aussi un trotting final qui valide ou infirme le résultat. C’est donc essentiel que les chevaux conservent une tenue musculaire jusqu'à la fin et des allures présentables”, expose Jean-Michel Grimal, sélectionneur national. “Nos cavaliers sont de très bons préparateurs physiques, c'est-à-dire qu'ils préparent leurs chevaux à l'effort. Ils peuvent parfois un peu oublier ces fondations-là qui sont essentielles, donc nous les accompagnons pour qu’ils ne perdent pas de vue la différence entre le travail à l'entraînement ou sur les courses de préparation et l'utilisation le jour de la course. Bien souvent, surtout les jeunes, sont plus dans l'utilisation même à l'entraînement.”

Des points avec les vétérinaires fédéraux étaient également programmés, afin de s’assurer du bon état de forme de chaque cheval avant le top départ de la saison.

Dix-neuf couples ont été convoqués pour une revue des troupes les 24 et 25 février derniers à Saint-Etienne-de-Tulmont (82). Un premier rassemblement qui a permis de préparer le début de la saison, dont les championnats d’Europe le 21 juin à Castiglione del Lago (ITA) seront l’objectif majeur. “Nous disposons d’une bonne équipe. Nous essayons d’ouvrir les portes de l’équipe de France à un maximum de personnes mais nous ne disposons pas d’énormément de ressources en termes de chevaux. Cela m’inquiète un tout petit peu et j'espère que nous pourrons compter sur ces couples-là à l’issue de toutes les courses de préparation et des entraînements planifiés en vue des Européens”, exprime Jean-Michel Grimal.

Tous ont évolué sous les yeux de ce dernier, mais également d’Olivier Hénocque, expert fédéral investi de longue date auprès de l’équipe de France et, pour la première fois, de Philippe Limousin. Entraîneur adjoint chargé du dressage pour les Seniors du concours complet, il est intervenu pour faire travailler les couples sur le plat. Les cavaliers ont également fait la connaissance de Clémentine Puret, conseillère technique nationale en charge de la discipline, qui succède à Martin Denisot.

“Le travail avec Philippe Limousin a été apprécié. Il est arrivé avec toute sa passion des chevaux et de leur travail et s’est très bien adapté à la discipline. Cela a bien fonctionné avec Olivier Hénocque, ils ont démarré ensemble et Philippe a repris par la suite. Il a axé le travail sur le fonctionnement du cavalier et la locomotion du cheval, avec des exercices pour améliorer la rectitude. Cela a sensibilisé tout le monde sur l'importance du travail du dos du cheval. Les cavaliers d'endurance sont très ouverts sur tout ce qui peut les aider à améliorer leur technique à cheval. Ce travail était dans la continuité de ce que fait Olivier sur les stages depuis plusieurs années et son objectif d'optimiser la pratique de l’endurance”, détaille Clémentine Puret. 

Quatorze couples ont répondu présent à la convocation du staff pour un stage de fin d’hiver, organisé à Lamotte-Beuvron (41). L’occasion d’effectuer un état des lieux avant le retour en concours, avec au menu des séances de travail sur le plat avec Olivier Hénocque et sur la piste de galop avec Jean-Michel Grimal. Tous ont les yeux rivés vers les championnats du monde Jeunes, organisés à Buftea, en Roumanie, le 21 septembre. “Pour nous, il va falloir gérer le voyage, qui sera un peu la compétition avant la compétition. Ceux qui viennent du sud-ouest auront trois mille kilomètres à parcourir…”, anticipe le sélectionneur national.

Des sessions de préparation mentale se sont déroulées avec Franck Larrey, membre du réseau APSPM de la FFE. “Cela est mis en place pour les Seniors depuis que je suis en poste en 2019 et les apports ont été bénéfiques. Nous en faisons donc également profiter les Jeunes”, précise Jean-Michel Grimal.

Des réveils musculaires et temps de préparation physique avec Charles Le Navenec, préparateur physique des équipes de France et réathlétiseur, ont également été intégrés : “La préparation physique répond à trois objectifs : la santé, la performance et le bien-être animal. Nous avons effectué une batterie de tests pour évaluer leurs qualités physiques et pouvoir les rediriger vers des professionnels si besoin. La discipline demande une certaine endurance musculaire et au niveau cardio, il faut être capable de rester lucide durant toute la course pour gêner son cheval le moins possible et le laisser faire son effort qui va être long et intense. À la fin,  les cavaliers sont repartis avec plusieurs protocoles pour qu'ils puissent travailler chez eux en autonomie.”