Conseils de pro pour préparer le Generali Open de France
À quelques jours du coup d’envoi de l’édition 2022 du Generali Open de France, Kevin Staut, champion olympique par équipes de saut d’obstacles, Corentin Pottier, champion de France Pro Élite de dressage en titre, et Gwendolen Fer, championne de France Pro élite 2022 de concours complet, livrent quelques conseils pour aborder au mieux l’édition 2022 des Championnats de France Poneys et Clubs.
À quelques jours du coup d’envoi de l’édition 2022 du Generali Open de France, Kevin Staut, champion olympique par équipes de saut d’obstacles, Corentin Pottier, champion de France Pro Élite de dressage en titre, et Gwendolen Fer, championne de France Pro élite 2022 de concours complet, livrent quelques conseils pour aborder au mieux l’édition 2022 des Championnats de France Poneys et Clubs.
Comment organiser les dernières semaines avant les championnats ?
Comment organiser les dernières semaines avant les championnats ?
Faire un rétroplanning et le partager avec ses cavaliers.
“Le plus important quand on se prépare pour un championnat, c’est de faire un rétroplanning”, explique Gwendolen Fer. “Généralement c’est le coach qui s’en charge, il détermine les concours préparatoires et les dates clés pour les chevaux et poneys. Par exemple, il faut organiser le planning pour que les poneys et chevaux qui vont faire les championnats ne soient pas en fin de ferrure pour l'événement de l'année. Et bien sûr, pour la cavalerie de club, le coach adapte le rythme des séances avec les cavaliers du club pour que les chevaux arrivent en pleine forme à Lamotte-Beuvron. On peut tout à fait partager cette organisation finale avec l’équipe concours qui part au championnats, ça leur permet de mieux comprendre et de les inclure dans la préparation d'un championnat.”
Le dernier mois permet de peaufiner sa préparation, comme l’explique Corentin Pottier : “Ce n’est pas à ce moment que l’on va réinventer sa façon de monter. Il ne faut pas tomber dans cette pression, mais au contraire se rassurer et rassurer son poney ou son cheval. J’aime beaucoup travailler ma reprise de dressage par petits morceaux, pour peaufiner plus spécifiquement un mouvement ou un enchaînement qui ne serait pas maîtrisé à 100%.”
Chaque cheval est différent et a besoin d’un programme qui lui est adapté. Pour Kevin Staut, “certains chevaux ont besoin de maintenir de l’intensité dans le travail ou dans la fréquence des séances d’obstacles jusqu’à l’événement, car leur caractère s’y prête ou que la technique de saut doit être travaillée régulièrement pour arriver prêt à un championnat. Pour d’autres chevaux, souvent plus âgés ou avec plus d’expérience, il faut gérer et alterner le travail. Pour le fond, en faisant des galops et du fractionné, idéalement en extérieur, c'est bon pour le moral du cheval et de son cavalier. Pour le travail technique, quelques séances de gymnastique seront parfaites pour varier les séances, cela évite de mettre les chevaux à l'effort ou de répéter trop souvent des parcours entiers. Ce qui est bien, c’est d’avoir au minimum les dix jours qui précèdent le championnat sans compétition, pour arriver frais et avec le maximum de chance.”
Le conseil de Gwendolen Fer pour le dernier entraînement de cross
Bien que cela dépend du couple et des besoins des chevaux, Gwendolen Fer conseille d’effectuer le dernier galop “dix jours avant le championnat, au plus tard une semaine avant. Mes élèves ne vont pas forcément en concours quinze jours avant, en revanche ils refont à l’entraînement des petits directionnels, des éléments techniques de cross, mais plutôt en carrière.”
L’astuce de Corentin Pottier pour réviser sa reprise de dressage
“Il y a quelques outils de préparation mentale qui, s’ils n’ont pas été mis en place plus tôt dans la saison, peuvent tout de même aider dans les dernières semaines. La visualisation est un outil très performant. S’imaginer sur son cheval présenter la reprise, passer tous les mouvements en revue en se les imaginant réussis et les aides à utiliser. Je pense que c’est une bonne méthode car elle permet d’économiser le cheval et de booster la confiance du cavalier. L'idée est d'avoir un maximum d'occurrences positives sur les mouvements. Le jour J, le corps et le cerveau du cavalier garderont en mémoire tous ces souvenirs positifs et les automatismes se mettront en place. C’est un bon outil pour gérer la pression d’un championnat.”
Anticiper trois jours de championnat
Anticiper trois jours de championnat
Les épreuves des championnats vont se dérouler sur plusieurs jours. Une organisation à prendre en compte, les chevaux pouvant réagir différemment par rapport à un concours sur une journée. “À l’obstacles, ils vont peut-être être plus frais, différents. Il faut penser à anticiper cela, bien connaître son cheval pour bien gérer les détentes, prévoir des sorties supplémentaires dans la journée, travail à pied, marche en main, séances de broutage ou stretching léger. Il faut aussi faire attention au climat, le mois de juillet est un peu chaud, donc il faut penser à aider les chevaux à rester bien hydratés avec de l'eau fraîche à volonté et pourquoi pas des produits comme les électrolytes”, conseille Gwendolen Fer.
Ce que confirme Corentin Pottier, qui ajoute : “Si un cheval est correctement entraîné, il n'aura aucun problème à concourir pendant trois jours d'épreuves. Il ne faut pas non plus oublier le temps entre les épreuves. Les chevaux sont des athlètes, ils ont besoin de marcher longtemps, plusieurs fois dans la journée. Il s’agit d'une des clés d’une bonne récupération, pour éviter trop de courbatures et rafraîchir les chevaux physiquement et mentalement. Il faut être à l’écoute de son cheval, de l’environnement et faire des petits ajustements si nécessaire par rapport au fonctionnement durant la saison.”
Le mot de la fin…
Le mot de la fin…
Les trois cavaliers s’accordent à dire que le plus important, même lors d’un championnat, est de se faire plaisir ! “L’équitation reste une passion, celle du cheval. Même dans un championnat, où les enjeux dépassent un peu cette notion, où lorsqu’on est compétiteur on a envie de gagner. Les plus grands cavaliers le diront, leur meilleur championnat est celui où ils ont quand même réussi à prendre du plaisir pendant les parcours, à trouver une osmose qui n’existe dans aucune autre épreuve. L’intensité et l’enjeu permettent d’atteindre avec son cheval des niveaux que l'on n'aurait jamais cru atteignables. Un championnat transcende les gens qui se mettent dans le bon état d'esprit”, témoigne Kevin Staut.
Gwendolen Fer pointe l’importance de “se fixer les bons objectifs. S’ils ne sont pas réalisables, on risque d’être déçu ou frustré. On peut courir un championnat pour obtenir un podium, pour préparer la saison suivante, ou pour pleins d’autres raisons.” Dans le même état d’esprit, Corentin Pottier conclut : “Un championnat, ce n’est que de deux ou trois épreuves à la suite, comme cela est le cas plusieurs fois dans la saison. Il faut essayer de l’aborder le plus sereinement possible et avec l’envie de s’amuser, de profiter et de faire ce que l’on sait faire, sans chercher à trop en faire et en restant honnête avec soi-même. Avec cet état d’esprit, on s’amuse plus avec son cheval et c’est indispensable.”
Le conseil de Kevin Staut pour aborder le plus sereinement possible un premier championnat
“Quel que soit son niveau, le cavalier a besoin d’être au maximum de la complicité avec son poney ou son cheval. Un championnat c’est long. On peut subir une contre-performance le premier jour puis remonter dans le classement, ou inversement. La régularité est le maître-mot de n’importe quel championnat. Ce qui me semble très important, c’est de se concentrer sur sa propre équitation, sa complicité avec son poney ou son cheval, sur ce qu’on peut encore apporter en piste ; le résultat viendra ou ne viendra pas. Ne pas se laisser démonter par le stress et au contraire, arriver à se concentrer sur l’équitation et surtout être très attentif aux conseils de son coach.”
Alors… “Que le meilleur gagne”, dixit le champion olympique par équipes de Rio !