La Fédération Française d’Équitation accompagne ce développement de la médiation avec les équidés et plusieurs de ses Comités départementaux s’impliquent à travers différentes initiatives. Tour d’horizon de quelques projets dans la Nièvre, le Cher et le Doubs !

Une pratique en expansion

L'utilisation du cheval à des fins d'insertion et de soins est aujourd'hui une réalité quotidienne - et en plein essor - dans nombre d’établissements. Les bénéfices de la médiation animale, et en particulier avec les poneys et chevaux, sont reconnus par les professionnels de santé. Au contact de cet animal calme, ancré dans le présent et non jugeant, les patients améliorent leur condition au fil des séances.

La FFE, par la création d’un service dédié Cheval et Diversité "cheval handicap, soins et inclusion" depuis 2017, favorise la mise en réseau, rapproche les différents acteurs, développe et valorise l’ensemble des activités, fluidifie le parcours des personnes en situation de handicap ou en difficultés psycho-sociales.

Une formation qualifiante FFE pour devenir Médiateur équin

Le cursus de formation Médiateur équin permet d’assurer une complémentarité professionnelle entre le domaine du sport et celui du secteur sanitaire, social et médico-social. Plus de 500 heures de formation sont réparties sur 16 mois, incluant 140 heures de stage. Deux mentions sont proposées : activités équestres (pour les enseignants d’équitation) et équithérapie/hippothérapie (pour les professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social). Retrouvez tous les détails de cette formation diplômante sur le site metiers.ffe.com.

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Les Comités départementaux d’équitation (CDE) impliqués 

Plusieurs CDE ont développé ces dernières années des projets liés à la médiation avec les équidés. Les thématiques sont diverses, s’axant parfois sur les personnes âgées, celles atteintes d’Alzheimer ou encore d’un handicap, que ce soit des enfants ou des adultes. Des initiatives qui leur permettent de promouvoir l’équitation comme facteur de bien-être physique et psychique et valoriser l'image positive du poney et du cheval auprès de la population et des pouvoirs publics.
 

Des journées équi-handi dans la Nièvre 

Il y a quelques années, le Comité régional d’équitation Bourgogne-Franche Comté a lancé une journée équi handi à destination des adultes dans plusieurs départements. Cette dernière a connu dès la première année un grand succès dans la Nièvre et a donc été reconduite avec une forte implication du Comité départemental, comme l’explique la vice-présidente Anne Pinet des Écots : “Nous avons développé en plus une journée dédiée aux enfants.” L’évènement a déjà eu lieu pour 2022 les 12 et 13 mai derniers au sein de son centre équestre à Sauvigny-les-Bois. Les Écuries des Écots, affiliées au Comité départemental handisport de la Nièvre, ont été choisies car elles disposent de matériel adapté à ce public spécifique (lève-cavalier, selles etc), tandis que l’un des moniteurs, Yann, est impliqué sur ce sujet et est l’un des deux enseignants du département à disposer du Brevet Fédéral d’Encadrement équi-handi. 

Lors de ces journées, quatre ateliers sont proposés : pansage et soins, attelage en calèche, voltige et parcours de maniabilité en main ou à poney. Le midi, un pique-nique a été pris en commun. Une douzaine d’équidés et tout autant de personnes sont mobilisés le matin et l’après-midi, puisque les équipes tournent à la mi-journée. Et chacun repart avec sa photo souvenir ! Ce projet rencontre un franc succès, et crée même parfois un peu d’attente aux ateliers ! “L’idéal serait de proposer plusieurs journées, mais cela à un coût”, pointe Anne Pinet des Écots. Au total, 86 personnes, majoritairement issus d’établissements de soins, ont participé à l’édition 2022. “Les enseignants d’autres clubs accompagnent leur groupe lors de ces journées, cela participe à créer des liens au sein du département”, précise la présidente du CDE.

En dehors de ces deux journées, le Comité de la Nièvre est impliqué tout au long de l’année pour rendre l’équitation accessible aux personnes en situation de handicap. “Nous organisons également une journée découverte équi handi en partenariat avec le comité handisport. Et lors du concours officiel du 19 juin organisé aux écuries des Écots, nous avons ajouté au programme un entraînement de para-dressage. L'objectif est de pérenniser cela et d’organiser une compétition officielle !”, précise Anne Pinet des Écots. “Quelques jours après, le 29 juin, nous avons accueilli sous l’impulsion d’une association des enfants aveugles et malvoyants avec leur famille. Tout le monde a été mis à égalité, avec des exercices les yeux bandés pour les voyants. Tout le monde a été satisfait. C’était impressionnant à voir et ces initiatives sont très enrichissantes personnellement.”

Des actions à destination des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer dans le Cher 

Le souhait est de promouvoir l'équitation comme facteur de bien-être physique, moral et psychique à destination des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. “Le projet a débuté il y a plus de deux ans”, raconte Jean-Philippe Guertault, président du CDE 18. “Il a fallu une bonne année pour la mise en place, rencontrer des directeurs d’EHPAD et rechercher des financements. L’idée est d’offrir les séances, nous avons limité à six interventions gratuites. Cela a bien fonctionné car aujourd’hui 20 EHPAD travaillent avec nous”, se satisfait-il, alors que le Comité s’attendait au départ à l’implication de 7 ou 8 EHPAD maximum ! 

Après une formation avec les services de la fédération en 2021 à destination des enseignants d’équitation intéressés, ces derniers se déplacent désormais dans les établissements de soins. Chaque club intervient dans le même EHPAD : les gens attendent un poney ou un cheval en particulier ! Les interventions durent entre une heure et une heure et demie, avec plusieurs groupes différents. “C’est extraordinaire, l’équidé fait le travail”, confie Jean-Philippe Guertault, qui a assisté à quelques séances. “Nous sommes un département rural, et beaucoup de gens ont eu dans leur jeunesse un contact avec les chevaux. L’animal leur apporte un bien-être visible. Parfois, les personnes sont près de l’équidé et échangent entre elles sur leurs souvenirs liés au cheval, sans pour autant le toucher.” 

Toutes les parties prenantes sont satisfaites de cette initiative. Les enseignants découvrent une autre facette de leur métier, certains se sont passionnés et ont ensuite décidé d’obtenir un diplôme d’équithérapeuthe. “En dehors du bien-être qu’on apporte aux résidents, la vision des institutionnels sur l’équitation a changé”, ajoute le président du CDE 18. “Le Conseil départemental nous regarde d’un autre œil. Le plus difficile est de pérenniser ce dossier, mais je pense que cela va se faire, notamment grâce à notre partenaire privé Groupama qui s'est intéressé à ce projet et en finance une partie.” À noter que le Comité départemental a travaillé avec l’association France Alzheimer, en rencontrant à plusieurs reprises les équipes du Cher.

Le cheval comme aide intergénérationnelle dans le Doubs  

L’objectif est de “montrer les bienfaits de la médiation équine sur les pensionnaires de maison de retraite.” Comme l’explique Daniel Laurent, président du CDE 25, l’idée est venue lors de la crise Covid : “Pour aider à la reprise dans les clubs et remercier les soignants, nous avons souhaité leur offrir des bons de 3h d’équitation. Ces bons ont été achetés par le Conseil départemental et distribués. Puis nous nous sommes dit ‘Pourquoi ne pas proposer cela aussi aux personnes âgées ?’. C’est une opportunité pour nos clubs de développer une nouvelle activité en semaine, sur une demi-journée, qui leur demande de se déplacer avec un ou deux poneys.” Les clubs souhaitant proposer des séances de brossages, caresses et balades aux résidents âgés ont été invités à entrer en contact avec les établissements proches de chez eux. La première séance est offerte par le CDE, puis les clubs sont libres de signer un contrat avec les maisons de retraite ou EHPAD. Le but est de créer un partenariat régulier avec plusieurs déplacements dans l'année, afin de créer une continuité dans la relation entre les résidents et les équidés, voire de déplacer les résidents dans le club.

En place depuis 2021, l’initiative “fonctionne bien”, de l’aveu de Daniel Laurent, avec six clubs actuellement investis et plusieurs autres “intéressés”. Clara Rambaud, dirigeante des Écuries des Cottards à Bonnétage, va même plus loin en proposant aux résidents de la maison de retraite située à 1,5 km de son établissement des promenades en calèche, accompagnée de sa jument comtoise. Cette initiative plaît au département du Doubs et l’objectif du CDE est désormais de pérenniser le projet. Parmi les idées à potentiellement développer dans les prochains mois, Daniel Laurent évoque également l’organisation d’une journée de formation à la médiation avec les équidés à destination des soignants et personnels médicaux de son département. 

Que ce soit Anne Pinet des Écots, Daniel Laurent ou Jean-Philippe Guertault, tous ont noté le bien-être apporté par les poneys et chevaux aux personnes qui entrent en contact avec eux. S’investir en faveur de l’inclusion de tous les publics est valorisant, émouvant, et apporte son lot d’histoires poignantes et de rencontres inoubliables !