C’était un véritable défi qui attendait Arnaud Serre ce dimanche matin, puisque James Bond de Massa (propriété de Françoise Niclaus et Isabelle Douce) prenait part pour la toute première fois de sa jeune carrière à un Grand Prix Spécial. Le couple a été régulier puisque, comme la veille dans le Grand Prix, il a été le seul à dépasser les 70% avec une note finale de 70.787%. Une prestation prometteuse pour l’avenir car l’étalon, formé depuis son plus jeune âge par l’Arlésien, n’a que neuf ans et court actuellement sa première saison à ce niveau.

Troisième titre Pro Élite pour Arnaud Serre, quatrième médaille d’or pour James Bond de Massa

Arnaud Serre avait déjà été sacré champion de France Pro Élite en 2010 et 2011 avec Hélio II, tandis qu’il était vice-champion de France en 2015 et 2018 avec Robinson de Massa et Ultrablue de Massa. Il retrouve ainsi la plus haute marche du podium grâce à James Bond de Massa dans la catégorie reine du dressage français. On notera que le couple était sacré champion de France en Pro 2 l’an passé.  

De son côté, le bai n’est pas en reste côté palmarès et s’octroie une nouvelle médaille – en plus de ses deux titres en Pro, il est vice-champion de France à 5 ans puis champion de France à 6 ans avec Arnaud Serre et champion de France à sept ans avec Laetitia Lorber…

La réaction d’Arnaud Serre

« Je suis très satisfait de James Bond, qui a été très disponible tout le week-end, même s’il était plus fatigué aujourd’hui. J’ai pris moins de risques, en passant avant-dernier j’ai vu le résultat de Stéphanie, qui a commis quelques fautes. C’était une très bonne chose pour la formation de mon cheval, dont c’était le premier Spécial. Il y a une vraie faute dans les changements de pied au temps, mais il s’est bien remis dedans ensuite. C’est toujours bien d’être champion de France Pro Élite, cela faisait longtemps ! C’est cool, et James Bond a aussi un parcours assez exceptionnel, chez les Jeunes chevaux puis dans le Petit Tour. Je pense que peu de chevaux ont réussi à faire la passerelle entre Pro 2 et Pro Élite en une année et être à chaque fois champion. Nous serons au CDI de Crozet début août puis nous ferons un point avec le staff fédéral. Mon ambition c’est de prendre part aux Jeux de Paris 2024 et donc que mon cheval soit au mieux de son état de forme pour pouvoir prétendre à une place en équipe de France. C’est la seule échéance qu’il me manque ! James Bond est encore un peu jeune pour les Européens cette année, même si c’est certain que je réfléchirai si on a besoin de moi.
Je viens à Vierzon depuis le premier championnat organisé en 2015, même si j’ai manqué une année quand je m’étais cassé l’épaule. Nous sommes toujours heureux d’être là.
Madame Niclaus est la propriétaire de James Bond, et nous avons encore deux autres chevaux ensemble. C’est important dans la carrière d’un cavalier d’avoir des propriétaires qui nous soutiennent et nous permettent de garder les chevaux. Cela permet de préparer les échéances plus sereinement. »

Deuxième du Grand Prix hier et troisième du Spécial ce matin avec Devonport (propriété de la SARL Chucky Feel Good), crédité de 67.723%, Stéphanie Brieussel est montée sur la deuxième marche du podium. Un retour encourageant pour le hongre de dix ans, absent des terrains depuis l’étape Coupe du monde de Lyon (69) à l’automne dernier. L’Écuyer du Cadre noir de Saumur, le Commandant Guillaume Lundy, s’est emparé de la médaille de bronze grâce à sa deuxième place dans le Spécial (68.830%), en selle sur Tempo*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation). Belle régularité pour le hongre de seize ans, en argent l’an passé !

La réaction de Stéphanie Brieussel, vice-championne de France

« Je suis très contente. Aujourd’hui Devonport était fatigué, nous sommes arrivés mercredi et il fait chaud depuis. C’est sa deuxième sortie de l’année, il n’est pas encore en condition optimale pour encaisser un championnat. Il faut lui laisser le temps de revenir, mais il est resté avec moi tout au long du Spécial. Il était en-dessous de ce qu’il peut faire habituellement, mais vice-champion de France reste un bon résultat ! Nous verrons comment il récupère avant de décider de la suite du programme, nous allons prendre notre temps. »

La réaction de Guillaume Lundy, médaillé de bronze

« Je venais avec l’envie de monter sur le podium. La première place était intouchable pour Tempo et moi, mais je suis déçu de la prestation hier car je n’ai pas réussi à monter le cheval comme d’ordinaire. Il y a eu deux fautes inhabituelles, que j’ai analysées. Ce que je retiens, c’est la reprise du jour, comme nous savons les faire, avec de la régularité. Tempo a été avec moi, au rendez-vous, sans-faute. C’était satisfaisant et cela nous permet de monter sur le podium. Pour la suite, nous verrons avec le staff fédéral ce qui est stratégique de faire. Vu son âge, je souhaite gérer sa carrière au mieux pour finir de belles manières sur de beaux concours qui le mettent en valeur et continuer à prendre de l’expérience. Mon souhait sera de calquer l’hiver à venir sur celui qui s’est écoulé, avec des participations au circuit Coupe du monde. Derrière Tempo, la relève se met en place avec ma jument de neuf ans Zarkahn, en laquelle je crois dur comme fer. On commence à mettre en place les mouvements du Grand Prix et elle a le potentiel pour prendre la suite. Je compte également sur une jument de cinq ans, venue de l’élevage Massa. »

• Le classement complet

« James Bond a été au-dessus du lot mais pas sans-faute, il a cependant montré de belles choses. Il a obtenu de belles notes pour son passage, son piaffer, les changements de pied. Il y a encore des ajustements à effectuer. Il est encore très jeune et a été vu par Stéphane Fresnel, vétérinaire fédéral, et il est en excellent état de forme. Il a progressé dans son physique, ce qui est important pour nous car c’est un cheval d’avenir. Nous sommes satisfaits du travail d’Arnaud et nous réjouissons de son titre de champion de France. Devonport, qui revient après un premier concours il y a deux semaines, prend toujours des points et est assez exceptionnel dans ses allures, le passage et le piaffer. Aujourd’hui, il a besoin de tourner en concours car il n’est pas encore dans les mêmes dispositions entre la détente et le rectangle. C’est également un cheval d’avenir. Ces deux couples devront confirmer, mais les cavaliers sont expérimentés et ont pris part à de grands championnats.
Je suis content pour Guillaume, car même si Tempo n’est pas un cheval d’avenir, cela fait toujours plaisir quand tout fonctionne.
On a également vu des chevaux d’avenir dans les autres catégories. Aujourd’hui, ce qu’il manque à ces cavaliers-là, c’est de la technique. Il va falloir trouver un système afin de mieux les accompagner car les chevaux ont vraiment évolué, ce qui fait plaisir. On a bien vu ces dernières semaines qu’en France, nous ne sommes pas plus mauvais que les autres.
Concernant l’organisation, la famille Cambourieu sait recevoir. Le terrain a été énormément amélioré. Qu’ils ne changent rien, ce sera parfait ! »

Le championnat de France Pro a conclu l’édition 2023 du Master Pro. Trois étapes ont permis de départager les trente et un concurrents en lice. En tête après la Pro 2 A et le Grand Prix Pro 2, Alexia Stullein et Bella Josi L (propriété des écuries Black Waterfield Heritage) ont pris la huitième place de la Reprise libre avec 69.405%. Disposant d’une avance confortable, le duo s’est tout de même emparé de la médaille d’or, une première pour la cavalière haute-savoyarde qui était en bronze l’an passé de ce même championnat avec Wild Dakota. Lauréate de la Libre avec la belle moyenne de 72.545%, Virginie Kriegel s’est placée au deuxième rang final avec Spécial Agent du Hans (propriété de Virginie Gauthier). Ce sont Claire Gosselin et Forever de Lauture (propriété de l'EARL Haras de Lauture) qui ont complété le podium. 

La réaction d’Alexia Stullein 

“Je suis très heureuse d’être là pour ce championnat d’autant plus que c’est la première saison à ce niveau pour ma jument Bella. Je suis très fière d’elle car elle a assuré les deux premiers jours avec de belles moyennes. Aujourd’hui, c’était plus compliqué, je l’ai sentie fatiguée et certainement impressionnée par le monde autour de la piste. Je suis ravie d’être championne de France, c’est une belle récompense et un rêve qui se réalise. J’ai acheté Bella quand elle avait trois ans, elle était tout juste débourrée. Je l’ai formée moi-même, ce qui a pris un peu de temps. Elle a énormément de qualités, elle est généreuse, a beaucoup d’énergie et veut trop parfois donner. Je suis contente de son évolution, je pense qu’il y a encore de belles choses à venir. Elle fera ses premiers pas internationaux normalement en août au CDI de Crozet, et en parallèle à la maison nous allons continuer à travailler en vue du Grand Prix.”

Rendez-vous l’an prochain pour le Master Pro 2024, toujours à la Picardière !