Le Parc équestre fédéral accueille chaque hiver des masterclass de para-dressage, discipline sous l’égide de la Fédération Française d’Équitation (FFE) depuis 2017. Ces stages fédéraux, mis en place après les Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016 à l’initiative de Carlos Lopes, consultant formateur, mettent les couples en situation de compétition. Des juges étrangers sont présents lors de chaque rendez-vous - ce fut le Danois Jan Olsen du 12 au 14 mars - pour évaluer les Tricolores avec le staff fédéral. Un format qui a grandement œuvré à la progression des couples de l'équipe de France ces dernières années. “Les jugements lors des masterclass sont un peu sévères mais cela est volontaire, afin de ne pas mettre les couples en sur-confiance”, confie Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge de la discipline. “Cela permet d’identifier les points à retravailler pour continuer à évoluer.”

Pour la dernière masterclass avant le lancement de la saison 2024, en présence des entraîneurs privés et school-riders de chaque cavalier, les couples ont présenté les trois reprises internationales, à savoir le Para Grand Prix A, le Para Grand Prix B et leur Reprise libre en musique.

Les couples “À cheval pour Paris” présents : 

• Lisa Cez et Stallone de Hus, propriété de sa cavalière, de Jérôme Cez et de Marylène Cez - Grade V
• Vladimir Vinchon et Pégase Mayenne, propriété de son cavalier et de Maud Vinchon - Grade IV
• Chiara Zenati et Swing Royal*IFCE, propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation - Grade III

Alexia Pittier, cavalière en Grade IV, a présenté sa seconde monture, Frauenheld (propriété de sa cavalière). Son cheval de tête Sultan 768 (propriété de sa cavalière, Sylvie Pittier et Arthur Boutron, liste “À cheval pour Paris”) bénéficiait d’un week-end de repos bien mérité après sa victoire et ses deux autres podiums au CPEDI 3* d’Ornago (ITA) au début du mois. 

Ont également été convoqués Chiara Zenati avec sa seconde monture Zeus de Malleret*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation) et deux cavalières évoluant en Grade V, Marion Chaussonnerie avec Djin'ka (propriété de Sandrine Clément) et Peggy Neger avec Bretzel des Féeries (propriété de sa cavalière). De leurs côtés, Anne-Frédérique Royon et Céline Gerny ont fait le déplacement sans monture, en raison des besoins spécifiques de récupération de leurs chevaux respectifs.

Au-delà du travail technique à cheval avec Carlos Lopes et David Amager, consultants formateurs, le staff fédéral met en place lors de ces rassemblements fédéraux un complément d’accompagnement et de suivi des cavaliers. Ces derniers, tout comme leur entourage et le staff fédéral, bénéficient de l’expertise de Flore Tairraz en préparation mentale. “Elle nous épaule sur le travail du collectif, du relationnel, en fonction des profils des uns et des autres afin que nous avancions mieux ensemble, en harmonie, et ainsi aider à la gestion d’éventuelles tensions qui pourraient apparaître à l’approche des Jeux paralympiques”, détaille Fanny Delaval. “Manon Noël, ancienne voltigeuse de l’équipe de France et désormais kinésithérapeute, a accepté de nous accompagner pour réaliser une meilleure évaluation des problématiques physiques qui affectent la performance. Je pense que nous avons mis en place un accompagnement qui est excellent. Nous essayons de balayer tous les aspects de la performance et ainsi faire en sorte de ne rien oublier.”

Pour s’assurer du bon état de forme des chevaux avant la reprise des compétitions, Emmanuelle Druoton et David Germain, respectivement vétérinaire fédérale et maréchal-ferrant des équipes de France, étaient présents.

Sur le chemin menant les cavaliers de l’équipe de France aux Jeux paralympiques à domicile, le staff fédéral a identifié des compétitions de référence : 

• Fontainebleau du 22 au 24 avril (test event technique pour les équipes de GL events) ou Waregem (BEL) du 19 au 21 avril
• Stadl Paura (AUT) du 30 mai au 2 juin
• Hagen (GER) du 06 juin au 09 juin
• Deurne (NED) du 18 juillet au 21 juillet

Les sélections - quatre titulaires, un remplaçant - seront annoncées avant le 9 juillet prochain. Les épreuves de para-dressage auront lieu du mardi 3 au samedi 7 septembre 2024 dans le parc du château de Versailles.

Frédéric Bouix, délégué général de la FFE

Le Parc équestre fédéral est la maison de famille de tous les cavaliers et les para-dresseurs y ont élu domicile depuis plusieurs hivers, saison pendant laquelle ils enchaînent les masterclass. Cela vient compléter l’offre sportive du Parc équestre fédéral, qui au-delà des championnats de France, des stages, des formations des officiels et autres activités autour du cheval, accueille du sport de haut niveau. Les équipes de France de dressage et de concours complet viennent également s’y entraîner l’hiver en vue des plus grandes échéances internationales. C’est un véritable outil de préparation et près de 30 ans après sa création, le Parc équestre fédéral remplit pleinement ses objectifs.

Sophie Dubourg, directrice technique nationale 

Ces regroupements sont l’occasion d’effectuer une revue des troupes. La fédération a mis en œuvre de moyens humains et financiers afin d’optimiser la performance, avec le rassemblement des couples identifiés “À cheval pour Paris” au sein de pôles d’entraînement à Saumur et Champcueil, le soutien d’entraîneurs de renommée internationale, etc. Tout cela paye car, à chaque échéance, les notes obtenues par les Français grimpent. Nous avons aujourd’hui des espoirs de médailles paralympiques individuelles, ce qui montre que nous sommes sur la bonne voie. L’héritage des Jeux se fait en deux temps. Tout d’abord, la création d’un collectif étoffé, où tout le monde est motivé et adhère au programme et à la préparation. Dans un second temps, au-delà des quatres couples qui seront sélectionnés, les enjeux sont de pérenniser l’élan et la structuration, la professionnalisation de tous les nouveaux couples.

Olivier Klein, président d’EquiAction, fonds de dotation de la FFE

EquiAction se réjouit d’être présent à cette deuxième journée de la masterclass de para-dressage et de voir les couples chevaux-cavaliers évoluer en situation de compétition. Le soutien au haut niveau, à la performance et au bien-être de nos athlètes est un engagement fort et une priorité de notre fonds de dotation. Rendu possible grâce à nos mécènes, ce soutien et la promotion de la discipline du para-dressage est d’autant plus crucial que l’échéance internationale majeure de 2024 approche.

Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge du para-dressage

Tout le monde est au travail et concentré. Il faut rester rigoureux, ne rien lâcher et surtout que l’équipe reste unie et solidaire. La sélection n’est pas faite. L’ambition pour les Jeux paralympiques est d’aller chercher une médaille individuelle. Si nous en obtenons plus, ce serait fantastique et une belle récompense de tout le travail accompli. Il faut rester “focus” car la concurrence est rude. Rien n’est fait et nous allons donner le maximum. La fédération a mis en œuvre des moyens supplémentaires et nous avons le feu vert pour mettre en place ce dont nous avons besoin. 
Nous remercions les partenaires qui nous soutiennent, dont EquiAction et la fédération française de la maroquinerie et son consortium. Les moyens financiers alloués permettent la mise en place de moyens logistiques, matériels et humains. Nous remercions également l’IFCE. Si nous performons, c’est aussi grâce à eux.

Carlos Lopes, consultant formateur

L’idée des masterclass est de donner des axes de travail et de contrôler le travail effectué à la maison. Les couples progressent mais ce n’est pas fini, le chemin est encore long. Nous sommes optimistes pour cette saison mais restons néanmoins réalistes. Je transmets le message que les masterclass sont importantes pour tester des réglages en vue des compétitions internationales. Le calendrier de saison est bien défini, nous serons présents pour suivre les couples. Le rôle du staff fédéral est de mettre les couples sur le droit chemin, la performance finale sera réalisée le jour J par le couple cavalier-cheval. Tous sont très engagés, c’est motivant car tout le monde est à fond.

Lisa Cez

Depuis les championnats d’Europe, nous avons bien compris ce que les juges recherchaient chez Stallone : plus de rassemblé dans les allures, ce qu’on nous demande surtout en Grade V. Nous avons donc axé notre travail d’hiver là-dessus. Cela a été très bien reçu et pour cette dernière masterclass, je trouve Stallone très apaisé, il se donne aisément dans son corps. Nous sommes très contents et allons poursuivre le travail dans ce sens avant d'attaquer la saison. Concernant les Jeux, le temps va passer très vite, septembre c’est demain ! Psychologiquement, je fonctionne compétition après compétition, je ne me projette pas du tout aux Jeux même si cet objectif est dans un coin de ma tête. Je me concentre sur la mise en route internationale afin de voir où je me situe par rapport à mes concurrents. Connaître les points qu’ils obtiennent en ce début d’année me permet de me donner un axe de performance dans mon travail, pour me dire que je peux potentiellement terminer parmi les huit meilleurs et entrer en finale. Ce regard donne une bonne perspective d’évolution. Au fur et à mesure des mois, nous allons encore progresser, grappiller des points. Nous verrons la sélection au moment venu et intensifierons le coaching mental si besoin !

Alexia Pittier

Sur les deux premières masterclass, j’avais pris Sultan, qui était en compétition avant la dernière masterclass. Cela nous a montré que nous avions bien travaillé les points qui le nécessitaient ! En Italie, on a pu mettre des choses en place et c’était très intéressant. Pour continuer à travailler sur ma précision, j’ai donc amené mon deuxième cheval, ce qui permet aussi de le préparer pour la saison à venir. Pendant ces regroupements, on se retrouve tous ensemble, on apprend à mieux se connaître. Pour se préparer physiquement, les séances de kiné sont un sacré avantage. Le planning est chargé, avec des réunions de débriefing et de préparation mentale également. Concernant les Jeux en France, parfois je ressens de la pression comme lors de ma première compétition cette année, et des fois l’enthousiasme prend le dessus, je me dis “wahou, c’est chez nous, à Versailles !”. C’est un mélange des deux, le temps passe très vite et on y est bientôt ; en même temps il y a cette envie de tout donner pour y aller. Aujourd’hui, nous avons de la chance car la fédération met beaucoup de choses en place pour préparer ces Jeux et nous le ressentons. C’est très chouette et une véritable opportunité de pouvoir vivre tout cela.

Chiara Zenati

L’équipe est soudée, nous vivons la masterclass tous ensemble. Cela renforce nos liens. La période hivernale est longue, ces rassemblements mis en place par le staff fédéral leur permettent de voir l’évolution des chevaux. Après les reprises, qui sont filmées, nous avons des débriefings, notamment avec le juge international présent. C’est très intéressant car ce n’est pas quelque chose que nous avons l’opportunité de faire en concours. Cela donne des pistes de travail pour s’améliorer. On ne prend pas leurs conseils à la légère, on les applique ! Il y a deux mois, j’étais plus posée par rapport aux Jeux de Paris, là le stress commence à monter. Beaucoup de gens me demandent quand je vais être sélectionnée, je leur réponds que rien n’est joué car nous sommes quand même beaucoup, personne n’a la garantie d’y aller. De plus, présenter les reprises à la maison ajoute une pression supplémentaire. J’ai quand même hâte de retourner en concours ! Le staff nous apporte énormément, ces masterclass sont excellentes pour lancer la saison.

Vladimir Vinchon

Cela fait du bien que le travail d’hiver touche à sa fin et de retourner bientôt en concours ! J’ai beaucoup apprécié, sur ce premier trimestre 2024, d’être venu une fois par mois aux masterclass pour nous permettre de rester dans le bain, avec la présence de juges de renommée internationale. Nous avons pu aussi reprendre le travail des bases avec Pégase Mayenne et Marina Caplain Saint-André. Je vois maintenant la valeur ajoutée de tout ce travail. Cela nous permet aujourd’hui d’être prêts à démarrer la saison. Nous allons continuer à affiner les choses pour connaître une montée en puissance dans les prochains mois. La saison est bien planifiée. Les Jeux en France amènent une pression supplémentaire, mais je vais m’effacer doucement de mes réseaux sociaux à titre personnel pour rentrer dans ma bulle. J’ai essayé d’anticiper la création de contenus pour mes partenaires et me suis entouré de professionnels pour la gestion de ma communication. Je suis concentré sur mon objectif et la saison 2024, il va falloir être à l’écoute de Pégase Mayenne. C’est cependant une motivation supplémentaire et je vois que le cap que j'avais l’année dernière en termes de pourcentage se maintient. On prendra les risques au moment voulu !