En para-dressage, les masterclass évoluent pour porter l’équipe de France encore plus haut
Du 14 au 17 décembre, la première masterclass de l’hiver s’est tenue au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41). Fanny Delaval, conseillère technique nationale, a évoqué les nouveautés de ces rassemblements en vue des Jeux de Paris 2024. Céline Gerny, membre de l’équipe de France, a confié son état d’esprit avec Belle de Jour*IFCE, sa nouvelle jument de tête, tandis que Marie Vonderheyden, nouvelle venue dans le groupe France, a exprimé sa chance de bénéficier d’un tel dispositif.
Du 14 au 17 décembre, la première masterclass de l’hiver s’est tenue au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41). Fanny Delaval, conseillère technique nationale, a évoqué les nouveautés de ces rassemblements en vue des Jeux de Paris 2024. Céline Gerny, membre de l’équipe de France, a confié son état d’esprit avec Belle de Jour*IFCE, sa nouvelle jument de tête, tandis que Marie Vonderheyden, nouvelle venue dans le groupe France, a exprimé sa chance de bénéficier d’un tel dispositif.
Une fois encore et malgré le froid, entraide et bonne humeur ont été au rendez-vous à l’occasion de la première masterclass de para-dressage de l’hiver au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41). Le groupe France, élargi après les prestations de nouveaux couples ou chevaux lors des championnats de France le mois dernier, a continué à travailler avec sérieux, la base de ce rassemblement mêlant travail des chevaux et compétition, mis en place par l’équipe fédérale d’encadrement sportif depuis quelques années. Ces quatre jours ont aussi permis à Céline Gerny, Anne-Frédérique Royon, Vladimir Vinchon et Chiara Zenati, sixièmes par équipes lors des Jeux paralympiques de Tokyo cet été, de se retrouver, mais aussi de renforcer encore plus la cohésion existante entre tous les para-dresseurs.
Si les deux premiers jours ont été consacrés au travail des chevaux sous l'œil de Carlos Lopes, formateur FFE, d’abord avec les entraîneurs puis avec les cavaliers, les deux derniers jours ont permis aux huit couples présents de présenter les reprises Team et Individuelle devant la juge internationale suisse Geneviève Pfister. Un format qui, une nouvelle fois, a été un succès et offert des pistes de travail en vue des Mondiaux de Herning, cet été, mais aussi des Jeux de Paris 2024.
Fanny Delaval, conseillère technique nationale pour le para-dressage
Fanny Delaval, conseillère technique nationale pour le para-dressage
La première masterclass de l’hiver vient de se dérouler, en présence d’un groupe élargi comptant de nouveaux couples…
Tout le monde est content de se retrouver. Nous avons invité des couples que nous connaissons bien, dont les quatre qui étaient à Tokyo. Nous nous étions rendus au championnat de France à Saint-Lô, en novembre, et y avons rencontré de nouveaux couples. La qualité des reprises présentées nous a donné envie de les inviter sur une masterclass. Il y a du potentiel et nous estimons que nous pouvons les inclure dans un projet pour les emmener vers l’international. Après, certains sont absents, car malheureusement il y a des impondérables de dernière minute, ce qui a été le cas pour Laurine Jalibert et Alexia Pittier. Parmi les nouveaux venus, Marie Vonderheyen est Franco-américaine et a fait partie de l’équipe étasunienne de para-dressage. Elle a souhaité revenir en France, ce qui est super car nous estimons qu’elle a un vrai potentiel.
Pouvez-vous présenter les deux nouveautés de cette masterclass ?
La grande nouveauté est l’implication des entraîneurs, qui ont évolué sous l'œil de notre consultant formateur Carlos Lopez pendant la première journée, et ce en vue des Jeux de Paris. La performance va se construire à partir du trio cheval-cavalier-entraîneur personnel, et les progrès vont pouvoir être réalisés grâce à un travail suivi, régulier, quasi quotidien. L’idée n’est donc plus d’avoir un entraîneur national, mais d’être de plus en plus sur du sur-mesure. Les entraîneurs sont un maillon important en para-dressage, car ils montent beaucoup les chevaux. Carlos leur donne un regard extérieur, ce qu’ils n’ont pas toujours, avec des pistes d’optimisation. La seconde nouveauté est que l’on présente non plus une, mais deux reprises, ce qui s’approche encore plus d’un format de concours international.
En janvier et février, deux masterclass sont programmées, pour continuer le travail de fond des chevaux. Avec Carlos, nous devons trouver un moyen d’ouvrir encore plus les masterclass. A noter que certains ont été invités à nouveau pour janvier, mais ont déjà décliné, à l’instar de Vladimir Vinchon, qui va arrêter son cheval deux à trois semaines pour effectuer une batterie de soins.
L’objectif 2022 de l’équipe de France sera les Mondiaux de Herning ?
Tout à fait, avec quatre cavaliers. Notre souhait est de montrer que notre sixième place par équipes à Tokyo a une vraie valeur, et amener de plus en plus de cavaliers vers les podiums. Nous ne pouvons pas encore affirmer que nous obtiendrons un podium au Danemark, mais nous allons tout faire pour que les couples progressent encore et soient compétitifs. Comme en dressage, il est important de mettre les juges dans une appréciation positive, pour qu’ils s’autorisent petit-à-petit à mettre des points sur les échéances internationales, et ce jusqu’aux Jeux. Certains présents aux Mondiaux le seront certainement à Paris. Notre expression, en para-dressage, est “Never give up”, alors nous ne lâchons pas et travaillons.
Êtes-vous satisfaite de l’évolution du groupe et de leurs résultats ?
Je le suis, car de vrais progrès ont été effectués, et nous sommes de plus en plus compétitifs à l’international. Tout se construit et avance bien, même si en dressage ou para-dressage, ces constructions sont plutôt lentes, et il n’y a pas de hasard dans la notation des juges. De manière générale, la qualité des chevaux et la régularité du travail se sont améliorées. Les progrès sont acquis et durables ; les cavaliers présents lors des masterclass sont capables de reproduire les performances. De plus, il y a une vraie belle cohésion d’équipe, ce qui s’est notamment vu à Tokyo. L’équipe est soudée, et la performance passe par cet esprit d’équipe. Au-delà du sport, nous voulons véhiculer cet état d’esprit.
Céline Gerny, membre de l’équipe de France, Grade II
Céline Gerny, membre de l’équipe de France, Grade II
Comment vous sentez-vous à l’occasion de ce premier rassemblement hivernal ?
Je suis contente d’être présente pour cette masterclass,où nous nous retrouvons après les Jeux - même s’il y a eu les championnats de France, nous n’étions pas au complet. Puis Lamotte, c’est un peu notre maison ! Je suis contente aussi d’être là avec Belle de Jour*IFCE, que nous continuons de construire. Elle dispose de peu d’expérience en concours, donc l’idée est de réaliser beaucoup de déplacements avec elle. Et ce, afin qu’elle apprenne à gérer sa récupération après un transport, son arrivée sur un nouveau lieu, ses émotions, même si je sais qu’elle sera toujours irréprochable à cheval.
Quel a été l’axe de travail pendant ces quatre jours avec Belle de Jour*IFCE ?
Nadèje Bourdon l’a travaillée le premier jour, et Carlos lui a demandé d’aller chercher encore plus l’activité. Mercredi, c’était mon tour et nous avons cherché à la garder sur mon contact, pour lui donner l’envie d’être plus active. Lors de la reprise, sur un tracé imposé, je perds un peu cette d’activité. Pour nous, cela reste positif car nous connaissons les pistes de travail. Maintenant, nous arrivons à rester constantes pendant tout le test, ce qui est déjà une belle évolution. Et nous avons pour objectif de gagner encore en activité. Nous avons aussi travaillé la décontraction et l'engagement au pas.
Comment avez-vous vécu la transition entre Rhapsodie*IFCE et Belle de Jour*IFCE, désormais votre jument de tête ?
J'ai créé un lien très fort avec Rhapsodie. J’ai changé beaucoup de choses dans ma préparation mentale, mais à une période, je manquais de confiance et j’avais des appréhensions. Elle m’a aidé à dépasser cela. Je m'étais préparée à ce changement et à démarrer de nouvelles choses avec Belle qui devient ma jument de tête. Notre objectif sera de décrocher une sélection pour les Mondiaux. Mais Rhapsodie va très bien depuis son retour de Tokyo et elle restera mon deuxième cheval. Nous comptons d'ailleurs la présenter en plus de Belle de Jour lors de la prochaine masterclass. Si au printemps, tous les feux sont au vert concernant sa santé, elle prendra part au parcours de sélection, au cas où. Je suis ravie de pouvoir refaire une saison avec elle. Nous échangeons beaucoup avec le staff et l'objectif est vraiment de continuer notre progression avec Belle. C'est elle qui est en vue pour concourir aux Jeux de Paris. Nous avons trois ans pour prendre de l'expérience si nous voulons nous diriger vers notre objectif de médaille en 2024.
Marie Vonderheyden, Grade I
Marie Vonderheyden, Grade I
Vous vivez votre première masterclass à Lamotte-Beuvron. Que pensez-vous de ce concept ?
Ce système de masterclass est hyper positif, et permet d’être plus à l’aise. C’est une opportunité extraordinaire pour progresser, j’ai la chance d’en faire partie et j’espère être invitée à nouveau. Je rencontre aussi les autres cavaliers, que je ne connais pas trop, même si je les avais vus aux championnats de France à Saint-Lô (50).
Pouvez-vous évoquer Bombastic d’Arion, huit ans, avec lequel vous avez pris part à votre premier concours à Saint-Lô en novembre dernier ?
Le couple Favereau, chez qui je suis installée, a été l’intermédiaire dans ma rencontre avec Bombastic d’Arion. Quand je l’ai essayé il y a deux ans, cela a tout de suite fonctionné entre nous ! Malheureusement, avec la pandémie de Covid, nous n’avons pas pu le rapatrier aux Etats-Unis, où je vivais alors, donc il est resté en Gironde. Cela fait six mois que je le monte régulièrement, depuis mon retour en France. C’est un cheval qui a des allures assez incroyables et qui est confortable. Il est très gentil et s’adapte bien à moi, son tempérament est vraiment excellent. Ici, le travail nous permet de mieux nous connaître et d’être de mieux en mieux ensemble. Il faut qu’il s’adapte à mes pertes d'équilibre, et trouver la parfaite connivence demande du temps. Je suis contente de la reprise que nous avons présentée jeudi. J’avais pour consigne de me concentrer sur ma précision.
Vous avez vécu aux États-Unis plusieurs années, et avez concouru en para-dressage sous les couleurs américaines. Pourquoi avoir fait le choix de courir à nouveau pour la France ?
J’ai concouru en concours complet en France, et j’ai même obtenu un titre de championne nationale en 2008, avec Granit de Magrin en Amateur Élite. J’aime la France, je m’y sens plus intégrée socialement, et je maîtrise aussi mieux la langue. Avec mon traumatisme crânien et l’aphasie consécutifs à mon grave accident en 2015, cela n’a pas aidé pour l’Anglais. De plus, l’environnement aux États-Unis est plus superficiel, j’y ai moins d’amis et de famille. Tout cela mis bout à bout a motivé ma décision, c’est comme un retour aux sources. Cela me fait extrêmement plaisir de retrouver les personnes que je connais en France, et d’en rencontrer de nouvelles. Mon ambition est maintenant d’intégrer l’équipe de France, avec comme objectif ultime de prendre part aux Jeux de Paris 2024.
Le regard de Geneviève Pfister, juge internationale de niveau 3*
Le regard de Geneviève Pfister, juge internationale de niveau 3*
Jeudi et vendredi, les huit couples ont présenté les reprises Team et Individuelle, utilisées à l’international et en grand championnat, devant l'œil expert de la juge suisse Geneviève Pfister. Une chance pour l’équipe, qui a pu bénéficié ensuite d’un débrief vidéo et d’un temps d’échange privilégié avec la juge, afin de repartir chez eux avec les meilleures pistes d’optimisation possibles. “Pour les couples que je connais, j’observe de nets progrès, surtout dans la façon de présenter les chevaux ou les transitions. Comme je ne les avais pas vus depuis quelque temps, cela fait plaisir. Concernant la notation, des points se perdent dans les transitions, qui pourraient être encore plus marquées, ou dans la précision. Ces dernières années, on remarque que l’équipe de France a travaillé. Et cela a continué malgré la pandémie de Covid, ce qui est important”, témoigne Geneviève Pfister.
Couples présents et résultats (Team + Individuelle)
Couples présents et résultats (Team + Individuelle)
- Anne-Frédérique Royon - Quaterboy LH (70,178% + 67,678%)
- Marie Vonderheyden - Bombastic d’Arion (68,214% + 68,928%)
- Céline Gerny - Belle de Jour*IFCE (72,727% + 71,176%)
- Cloé Mislin - Fellini de Malleret (66,818% + 63,823%)
- Chiara Zenati - Swing Royal*IFCE (73,676% + 73,235%)
- Vladimir Vinchon - Fidertanz for Rosi (70,75% + 74,024%)
- Adib El Sarakby - Superman Majishan (65,909% + 63,088%)
- Auxence Kerzerho - Fiderglanz (présents les deux premiers jours seulement)
- Johanna Zilberstein - Sir Swarovski II V (67,558% + 66,784%)