Les Comités départementaux d’équitation de la FFE impliqués pour l’équitation scolaire
Proposer l'équitation dans le cadre des activités physiques et sportives mises en place par l'école est un enjeu majeur pour le développement des activités équestres. Cette pratique dans le cadre scolaire permet de faire venir dans les clubs FFE un public très large qui n'aurait pas nécessairement poussé la porte du club par lui-même. Tour d'horizon de quelques initiatives des Comités départementaux d'équitation en faveur de cette pratique.
Proposer l'équitation dans le cadre des activités physiques et sportives mises en place par l'école est un enjeu majeur pour le développement des activités équestres. Cette pratique dans le cadre scolaire permet de faire venir dans les clubs FFE un public très large qui n'aurait pas nécessairement poussé la porte du club par lui-même. Tour d'horizon de quelques initiatives des Comités départementaux d'équitation en faveur de cette pratique.
L’importance de l’équitation scolaire
L’importance de l’équitation scolaire
L'équitation scolaire permet un accès à la découverte de la pratique de l'équitation pour tous ! Elle permet d'ouvrir les portes des poney-clubs et centres équestres au plus grand nombre.
Que ce soit à travers une initiation ou un cycle scolaire complet, les élèves qui bénéficient de l'équitation ont un accès aux bienfaits du contact avec les chevaux et la nature.
Outre l’ouverture de la pratique pour tous et la découverte des différentes disciplines, l'équitation scolaire est un réel atout de développement pour les clubs. À travers les opérations à destination des publics scolaires, les enseignants et professeurs des écoles trouveront un projet qui les intéressent : une visite du poney-club ou centre équestre, initiation, développement d’un cycle scolaire complet ou de projets de médiation équine pour le décrochage scolaire ou le harcèlement scolaire, etc. En fonction des sensibilités, les projets peuvent être orientés sports, éducation civique et morale, sciences naturelles, histoire ou géographie ou encore psychologie et développement de l'enfant.
Dans le cadre de ces activités en lien avec l’école, la FFE a mis en place depuis 2014 l'opération Poney École. Aujourd'hui, plus de 200 000 élèves ont pu bénéficier du dispositif. Poney École permet aux écoles primaires et maternelles de réaliser une séance de découverte gratuite au sein d'un poney-club labellisé Poney Club de France. Cette opération de découverte conduite en partenariat avec le ministère de l’Education nationale conditionne plus largement la place des activités équestres et leur pratique dans l’environnement scolaire.
Quelques exemples d’initiatives en lien avec l’équitation scolaire mises en place par les Comités départementaux d’équitation
Quelques exemples d’initiatives en lien avec l’équitation scolaire mises en place par les Comités départementaux d’équitation
Dans la Manche
La Manche est un département avec une forte culture du cheval et qui s’investit pour soutenir la filière équine. Le Conseil départemental a mis en place un dispositif spécifique qui insuffle une dynamique autour de l’équitation scolaire : “Culture Cheval”. Le leitmotiv des élus est que tous les enfants du département aient au moins réalisé une séance à poney ou cheval. L’opération comporte deux volets : le premier concerne six séances d’équitation dans un club et le deuxième une découverte de la filière équine dans sa globalité (rencontre avec des professionnels, visite de haras et autres structures, etc.) L’opération s’inscrit dans un véritable projet pédagogique proposé par les professeurs mais également pour les clubs qui choisissent d’accueillir les classes. “Le CDE est impliqué depuis la création de cette initiative. Nous sommes un acteur reconnu par le département et dans notre rôle d’expertise locale”, explique Julie Petit, présidente du CDE 50 et dirigeante du centre équestre Le Picotin.
Septembre 2022 marque la troisième rentrée du dispositif “Culture Cheval”. Pour l’année scolaire précédente, sur 100 dossiers ont été déposés, 53 classes ont été acceptées, soit 1132 élèves. La subvention départementale de 94 000 euros permet notamment de payer le transport, coût important pour les sorties scolaires. Le CDE 50 intervient pour accompagner une partie des classes non retenues, à hauteur de 12 450€.
Lors de l’année scolaire 2021/2022, ce sont ainsi 498 élèves de primaire qui ont bénéficié de ces fonds. Les classes profitent de 6 séances d’équitation. Motivées pour proposer de l’équitation scolaire, les écoles trouvent le reste des financements auprès de leur commune, de la coopérative des parents d'élèves, etc. “Il y a un très bon accueil des poney-clubs et centres équestres, ravis d’accueillir des classes. Ils comptabilisent des inscriptions liées à cette venue. Depuis deux ans, nous connaissons une hausse du nombre de licenciés dans le département et ce dispositif n’y est sûrement pas étranger”, explique Julie Petit.
Les accompagnateurs doivent être formés, conformément aux attentes du ministère de l’Éducation nationale. Le Comité départemental souhaite valoriser ces formations (présentation des différents ateliers, des attitudes à avoir, rappel du rôle de chacun pour ne pas interférer avec celui de l’enseignant, etc) qui sont dispensées gratuitement.
Le bilan du dispositif “Culture Cheval” sera fait à la fin de sa troisième année d’existence. Pour Yann Adam, directeur du Pôle hippique de Saint-Lô et membre du CDE 50 depuis 5 ans, “c’est un dispositif à maintenir. Le lien avec l’Éducation nationale est essentiel pour nos clubs et cette initiative est une très bonne prospection. La cible est cohérente, les enfants en primaire sont demandeurs. Il y a un enjeu de bien accueillir ces classes car si elles sont enchantées, elles reviendront.”
Un dispositif en faveur des classes ULIS/IME dans les Hauts-de-Seine
Le Comité départemental des Hauts-de-Seine est partie prenante d’un projet financé par le département, qui permet à des groupes de huit élèves issus de classes ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire, qui permettent la scolarité d’enfants porteurs de handicap) ou d’IME (Instituts Médico-Éducatifs) de participer à un cursus d’équitation scolaire adapté sur quatre mois ou un an. Le département finance chaque groupe à hauteur de 137€ pour une séance de 1h30 à 2h. Chaque semaine, le Club Hippique Départemental des Chanteraines - UCPA accueille 19 classes et le poney-club de l'Ile Saint-Germain et le Haras de Jardy une dizaine chacun. Pour Hassan El Alaoui, président du CDE 92, “ce projet a une véritable utilité sociale, c’est un geste citoyen. Il est éducatif et permet l’éveil des jeunes, tout en apportant une aide au corps enseignant et médical pour les faire évoluer. L’objectif est de brasser large pour rendre la pratique de l’équitation accessible. Ce projet aide à l’émancipation de ces jeunes. Nous évoquons avec eux les débouchés dans le monde du cheval, les métiers, et cela leur donne parfois des projets de carrière.”
Le projet s'appuie sur un support pédagogique intitulé “Mon carnet poney”. Cet outil permet aux élèves de découvrir à travers des questions et des jeux l’environnement du poney-club, des poneys, les métiers autour du cheval, tandis qu’ils peuvent retranscrire leurs ressentis et émotions dans la dernière partie. Ce support a été élaboré par un groupe de travail regroupant le Comité départemental des Hauts-de-Seine - DSDEN 92 et la FFE, notamment à partir des supports fédéraux “cahier des cavaliers”.
Les séances sont progressives et pensées pour amener les élèves à évoluer à leur rythme : promenade en main, voltige pour prendre confiance en soi, de l’attelage, des séances en carrière ludiques, etc. Le moniteur encadrant est un véritable référent, en contact avec les instituteurs pour savoir si ce qui est proposé correspond aux besoins, il peut également être amené à se rendre dans les classes, à des réunions avec le ministère, etc. Les jeunes peuvent aussi compter sur du matériel adapté qui leur est mis à disposition par les clubs qui les accueillent.
Cette initiative s’inclut dans un projet plus global, le “programme Cheval et Altérité”, qui a obtenu le soutien du Fonds de dotation Impact 2024 pour l'année 2022-2023. Il mobilise les activités équestres pour favoriser l'inclusion, la pédagogie et la pratique sportive des personnes accompagnées en Établissement sanitaire, social et médico-social (ESSMS) et classes ULIS. La finalité est d’aboutir à une pratique de ces dernières avec les valides. “Ce projet apporte aussi aux moniteurs, il est formateur et les emmène vers une approche différente, puisqu’il leur permet de percevoir les choses différemment avec leurs élèves”, souligne Hassan El Alaoui.
Dans le Loiret
Bruno Hebert, impliqué au sein du CDE 45, a mis en place une initiative originale, “symbiose entre l’école rurale et le poney-club”, en amenant les poneys directement dans le grand jardin accolé à l’école de son village. “Emmener les enfants dans un poney-club à un coût pour les écoles puisque le transport en bus se chiffre en centaines d’euros. Faire venir les poneys du club le plus proche à l’école permet de contourner ce frein. En moyenne, il y a un club tous les 13 kilomètres, ce qui fait que cette idée est facilement adaptable”, présente-t-il.
Les séances se sont déroulées en mai et juin 2022, ce qui correspond à un cycle sportif lors de la période météorologique la plus propice de l’année, le mardi et le jeudi dans l’après-midi, période creuse d’activité pour le club. Les élèves de moyenne et grande section ont pu profiter des cours en compagnie d’une motrice diplômée. Cette dernière est venue avec six poneys, et la classe de vingt-quatre élèves a été divisée en deux groupes de douze, chaque poney étant entouré d’un cavalier à pied et un à cheval. “L'objectif donné était de savoir faire un tour de piste de manière autonome et de manière sécuritaire au quatrième cours. Cela a été atteint pour tous les élèves, on observe une progression similaire à celle réalisée au poney-club”, commente Bruno Hebert. La motivation de toutes les parties a permis de mener à bien le projet, puisque la directrice de l’école s’est chargée de la partie administrative en lien avec l’Éducation nationale. “Cette activité a un coût relativement faible pour l’école, en étant “gagnant-gagant”, pouvant dynamiser les écoles rurales et les poney-clubs. Cette opération a permis de booster la notoriété du club”, analyse Bruno Hebert.
Ce projet a été financé en partie par le CDE 45, pour un budget de moins de mille euros par cycle, mais un système de financement pérenne est à trouver. “Le club a accepté de baisser ses prix, cela a fonctionné car je connais les différents acteurs et que j’ai pu les mettre en relation”, précise cependant Bruno Hebert. Si des ajustements restent à trouver pour permettre une meilleure rentabilité de l’opération, les premiers retours sont positifs et les liens entre l’école et le club se retrouvent renforcés.
Promotionnelle pour les clubs, l'équitation scolaire permet dans tous les cas de mettre des sourires sur les visages et de donner de beaux souvenirs aux élèves !