

Année après année, le succès du Printemps du Style et de l’Équitation, organisé par la Fédération Française d’Équitation au Parc équestre fédéral, ne se dément pas. Cet événement permet aux passionnés de hunter de se perfectionner, et à de nombreux cavaliers de découvrir la discipline, à travers des stages encadrés par des experts et des compétitions. Ce moment est également un support de formation précieux pour les officiels de compétition. Retour sur la huitième édition, qui s’est tenue du 05 au 10 avril 2025.
Un format unique mêlant stage et compétition
Du travail technique et une application en compétition
Le Printemps du Style et de l’Équitation est le rendez-vous incontournable des passionnés de hunter au Parc équestre fédéral, mais également de tous ceux qui souhaitent découvrir la discipline auprès d’experts. Organisé en deux modules de trois jours, du samedi 05 au lundi 07 puis mardi du mardi 08 au jeudi 10 avril, cet événement unique permet aux couples de réaliser des exercices spécifiques le matin avant de mettre les enseignements en application l’après-midi lors de compétitions officielles de niveau Club ou Amateur. Les pistes étaient dessinées par Marie-Christine de Saint Vaast, Pierre Salaün et Yves Lavarec, tandis que les concurrents classés ont été récompensés par la marque norvégienne Kingsland, partenaire.
Mélina Manusset, licenciée au Jump à Essouvert (17), a participé pour la première fois au Printemps du Style et de l’Équitation avec Good Boy Pilatière. La jeune cavalière de seize ans a bénéficié d’une invitation après les championnats de France Amateur 2024, où elle a terminé deuxième de l’épreuve en musique. “À la base, je suis une cavalière de saut d'obstacles et cela va faire trois ans que je me suis vraiment mise au hunter. L’événement est très agréable, surtout avec cette météo, et il y a une très bonne ambiance. Le stage le matin est très bien pour préparer les chevaux à la compétition de l'après-midi. Nous pouvons à ce moment mettre notre travail en application. Je suis ravie de participer. Les enseignants ne nous connaissent pas, ils découvrent nos chevaux et nous, leurs méthodes de travail. C’est un nouvel environnement de travail qui apporte des axes d’amélioration pour la suite.” Un moment qui permet au couple de parfaire sa préparation en vue des championnats de France en Amateur 2 et 1 !
Parmi les cavaliers présents, de nombreux habitués reviennent d’une année sur l’autre. “Il y a aussi beaucoup de personnes qui découvrent à la fois le Printemps du Style et de l’Équitation et la discipline, ce qui est très favorable dans le cadre du développement du hunter. Il y a peut-être aussi un effet d'aubaine lié aux clubs qui sont présents au Parc équestre fédéral pendant cette semaine de vacances scolaires. Ils découvrent un petit peu la discipline, en profitent pour participer aux compétitions et même parfois d’inscrire les élèves sur les stages”, présente Stéphane Tardif, conseiller technique national (CTN) en charge du hunter.
Des nouveautés appréciées
Plusieurs modifications ont été apportées cette année. “Le bilan 2025 est très satisfaisant et nous n’avons eu que des retours positifs sur les évolutions”, précise Stéphane Tardif. Tout d’abord, les sessions de stage ont été rallongées d’1h15 à 1h30, laissant plus de confort aux stagiaires comme aux intervenants. Le nombre de cavaliers par groupe a aussi été réduit, en limitant les inscriptions (415 en 2024 contre 319 cette année). “Malgré cela, nous avons quand même autant d'engagés sur les compétitions, sinon un peu plus que l’an passé. L’événement est bien ancré, tant sur le volet compétition que formation”, observe Stéphane Tardif.
En parallèle, plusieurs niveaux d'intervention ont été proposés, avec plusieurs packages disponibles : participer uniquement au stage ou y inclure un coaching de l'intervenant du matin lors de la compétition l'après-midi, à la fois pour la reconnaissance, la détente puis un débriefing.
Enfin, la partie dédiée aux jeunes chevaux a aussi évolué. Comme d'habitude, les jeunes chevaux ont été regroupés ensemble, avec en plus un stage découpé en trois parties : une première journée d’entraînement, une warm-up sur le terrain de compétition le deuxième jour, puis le dernier jour, le coaching avec la compétition.
Des intervenants experts
Claude Lanchais, à l’origine de la création de l'évènement et déléguée technique, a réuni douze intervenants reconnus dans le milieu du hunter :
Carine Madec Labrousse, venue de Nouvelle-Aquitaine, pratique le hunter depuis plus de 30 ans. “C'est une discipline qui me passionne et qui est, pour moi, l'avenir de l'équitation. Je choisis les exercices que je propose à mes élèves tous les jours, en fonction de l'épreuve qui va être courue. Si ce sont par exemple des figures imposées, je mets en place des exercices spécifiques, par indice, qui peuvent être demandés sur les parcours. Nous mettons cela en application l'après-midi lors de la compétition. Ce suivi nous permet de voir une vraie évolution et d’accompagner les cavaliers sur des difficultés qu'ils n'arrivaient pas à résoudre par eux-mêmes. Je trouve que c'est très formateur pour eux”, confie-t-elle, avant d’évoquer le développement de la discipline dans sa région : “Je suis référente pour le hunter en Nouvelle-Aquitaine. Depuis quatre ans maintenant, nous avons réussi à développer l'activité par de nombreux stages à destination des enseignants, en faisant venir des intervenants de renom comme Claude Lanchais. Former nos enseignants est essentiel pour qu’ils puissent eux-mêmes former leurs élèves ensuite. Cette dynamique porte ses fruits, avec des résultats obtenus aux différents championnats de France.”
De la formation pour les officiels
L'une des particularités du Printemps du Style et de l’Équitation est d’offrir aux officiels en formation un terrain de jeu grandeur nature pour parfaire leurs connaissances théoriques. Ainsi, 49 officiels venus de toute la France sont venus bénéficier de séances en salle et ont pu appliquer les enseignements reçus l’après-midi lors des compétitions. Juges et chefs de piste, du niveau Club à National Élite, ont pu maintenir leurs acquis ou valider leur promotion. Les trois formatrices étaient Maud Juvin, Céline Marche et Caroline Ravel-Thers.
Là aussi, des évolutions ont été apportées au format existant. “Pour la formation des officiels et notamment des juges, jusqu'à maintenant, les formateurs étaient aussi les juges des compétitions. Cela créait un certain nombre de problèmes logistiques. Les formateurs étaient concentrés sur la compétition, ils avaient du mal à donner des indications et des conseils à leurs stagiaires. Cette année, nous avons donc dissocié la formation et le jugement des épreuves. Les formateurs sont présents pour faire juger leurs élèves à blanc. C’est ainsi plus fluide et engendre moins de pression pour les formateurs”, détaille le CTN.
Pierre Salaün, cavalier, enseignant et dirigeant en Vendée, mais aussi chef de piste, intervient lors du Printemps du Style et de l’Équitation pour former les futurs constructeurs de parcours. Il présente les avantages de cet événement pour la formation : “Il existe en région des formations sur une journée, mais nous n’avons pas forcément le support des compétitions l'après-midi pour mettre en pratique la théorie. Cet événement est donc très bénéfique avec la mise en situation, c'est vraiment une bonne formule. Nous sommes très contents de pouvoir le faire au sein du Parc équestre fédéral, lieu de regroupement de tous les équitants français et siège de la FFE. Nous avons aussi la chance d’avoir une fédération qui a mis des moyens en œuvre pour bénéficier d’un superbe site où nous pouvons regrouper plein de publics différents.”
“Je suis juge-référent pour les juges en formation, c'est-à-dire que mes notes vont servir de référence”, débute François Gentil, présent depuis plusieurs années et qui occupe pour la première fois ce rôle. “De mon côté, je juge les concurrents comme lors de tous concours et mes notes vont permettre de réaliser le classement de l'épreuve. Les formateurs vont reprendre mes notes et mes protocoles, débriefer avec chaque élève les notes qu'ils ont mises par rapport aux miennes. Cela permet de voir les écarts, d'échanger et d'expliquer l’attribution de la note.”
Le Printemps du Style et l’Équitation 2025 en chiffres