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Soixante-cinq partants au départ de la première manche du Master Pro Élite de saut d’obstacles ce vendredi 21 avril à Fontainebleau (77), et un seul objectif pour tous : devenir le nouveau champion de France et ainsi succéder à Pénélope Leprevost, lauréate sur ce même piste l’an dernier aux rênes de Texas. Après la Chasse, traditionnelle épreuve de vitesse en ouverture, Juliette Faligot et Arqana de Riverland ont pris une belle option en se plaçant en tête du classement provisoire. Cependant, rien n’est joué et le verdict définitif sera rendu dimanche !
La liste de départ du championnat de France Pro Élite de saut d’obstacles, qui se tient dans le cadre du Printemps des Sports Équestres organisé par GL events Equestrian Sport, était belle avec de grands noms au rendez-vous : Julien Epaillard, deuxième au classement mondial FEI, Simon Delestre, neuvième mondial, Kevin Staut, champion olympique par équipes en 2016 à Rio (BRA), Philippe Leoni, médaillé de bronze au championnat de France 2022, ou encore Benoît Cernin, champion de France Pro Élite en 2019 pour n’en citer que quelques-uns.
Sur la Carrière des Princes, la première manche a été disputée et le parcours proposé par Alain Lhopital et Xavier Trouillet, le binôme de chefs de piste qui officie pour ce championnat Pro Élite, s’est avéré fautif. Au menu, treize obstacles dont trois doubles, placés en n°3, 6 et 12, et seuls six sans-faute sont à noter.
Juliette Faligot et Arqana de Riverland au jeu de la vitesse
La Normande Alexandra Ledermann, vingt-troisième au départ, a signé le premier parcours parfait en prenant au passage la tête du provisoire, en selle sur Requiem de Talma (propriété de la SARL Caroline Lemarie). Le duo, cinquième du championnat l’an passé, a finalement pris le huitième rang de cette première étape.
Sept numéros plus tard, ce sont Maelle Martin et sa Bise des Bardelières (propriété de Martine et Patrick Choisne) qui se sont installées aux avant-postes, dépassées peu de temps après par Juliette Faligot, aux rênes de sa fidèle Arqana de Riverland (propriété de Véronique Sulfourt et de sa cavalière). La grise de treize ans, sous la selle de la cavalière installée à Bailleul, dans le Nord, depuis ses sept ans, a coupé la ligne en 69’’11. Un chronomètre battable, mais les fautes de ses concurrents ont permis au duo de conserver le leadership pendant le reste de l’épreuve.
En effet, dans cette épreuve jugée au barème C, une barre à terre ajoute quatre secondes de temps. François-Xavier Boudant et Brazyl du Mezel (propriété de Lionel Maurice), vice-champions de France en titre, Simon Delestre sur I Amelusina R 51 (propriété de la SA M.S.H. et Pascale Bliscaux), ou encore Roger-Yves Bost avec Ballerine du Vilpion (propriété de l’EARL Barbizon Horse et Christiane Bost) en ont fait les frais, reculant aux quatre, cinq et sixième rangs après des tours très rapides mais fautifs. Ce soir, le podium provisoire est complété par Cédric Hurel et Fantasio Floreval Z (propriété de son cavalier).
La réaction de Juliette Faligot
“Ce n’est pas forcément une victoire que j’attendais, mais plutôt que j’espérais (sourire). J’avais envie de signer un parcours correct, notamment en serrant les courbes. Le fait que d’autres n’aient pas performé comme ils le souhaitaient m’a permis de gagner. Je passais en milieu d’épreuve, je ne savais pas trop ce que ça pouvait donner ; j’ai donc fait le choix d’essayer de ne pas être trop lente. Les autres ont tenté d’aller plus vite mais ont fauté. La jument et moi nous connaissons par cœur, j’ai toute confiance en elle. Elle est tellement rapide dans son geste et si respectueuse que j’ai essayé de ne pas trop me focaliser sur les erreurs des autres.
J’ai trouvé le parcours assez délicat, mais intéressant et très bien monté. Les obstacles n°4, 6 et 10 ont suscité de nombreuses fautes mais en général, il y a eu des fautes un peu partout. C’était un chouette parcours à monter.
Arqana de Riverland a du sang à revendre, on va donc galoper encore demain, pendant sa journée de repos. Je n’ai pas de réel « plan » pour la finale de dimanche, nous resterons froides dans nos têtes et nous essaierons d’aligner deux beaux sans-faute.
L’histoire avec Arqana est une belle histoire : le haras des Princes me l’a confiée dans l’hiver de ses six à sept ans, je l’ai travaillée puis ses propriétaires ont décidé de la vendre. Je l’ai alors achetée avec ma mère. Depuis, elle n’a fait qu’évoluer. Elle n’a presque que des qualités. Elle est gentille, elle sait pourquoi elle est là, elle me procure énormément de plaisir, et je crois qu’elle en prend également : quand elle entre en piste, elle devient une vraie guerrière.”
Une finale en deux manches dimanche
Tous les couples pourront repartir dimanche dans la première manche de la finale, qui s’annonce disputée et pleine de suspens puisque 30 duos se tiennent en moins d’une barre.