Communiqué CNOSF. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a réuni ce matin, à la Maison du sport français, plus de 200 acteurs du bénévolat sportif pour affirmer son ambition sur le sujet et annoncer 5 initiatives à l’occasion de cette journée symbolique.
Dans la continuité de ses programmes phares (Club des 300, Dirigeants de demain) et pour accompagner de manière plus puissante et plus durable celles et ceux qui s’engagent, le CNOSF lance un plan d’action inédit pour le bénévolat sportif sur l’Olympiade, avec de premiers jalons concrets en 2026 et 2027, autour de trois priorités.
a. Une communauté mieux animée et structurée
Le CNOSF s’engage à initier dès 2026 une animation renforcée des communautés de bénévoles et volontaires sur l’ensemble du territoire national.
Cette ambition est d’abord une ambition de terrain, qui fait écho au Plaidoyer récemment porté par le CNOSF devant les maires de France pour faire du sport une grande cause municipale, dans lequel l’enjeu a été souligné de replacer le bénévole sportif au cœur d’un nouveau « Pacte sportif territorial » et de travailler avec les collectivités pour faire vivre et faciliter l’engagement bénévole au quotidien, avec le soutien des CDOS, CROS et CTOS[4].
Le CNOSF s’engage aussi à faire grandir et structurer la communauté nationale des volontaires, avec en ligne de mire les Jeux des Alpes Françaises 2030. Il a engagé un travail en ce sens avec le Comité International Olympique (CIO), les fédérations, les organisateurs de grands événements et les collectifs de volontaires. Cette structuration d’une communauté nationale du volontariat, héritière de l’élan Paris 2024 et tournée vers les grandes échéances à venir, permettra de faciliter les parcours des volontaires et de mieux mobiliser les talents au service du savoir-faire événementiel français. Le CNOSF veillera, dans le même esprit, à soutenir les associations de volontaires qui se sont déjà constituées dans la foulée des Jeux.
b. Une offre de formation plus lisible et plus facilement accessible
En matière de formation, les attentes des bénévoles sont fortes et constantes. 74% la perçoivent comme un levier clé de l’engagement et 68% déclarent un besoin de formation et de montée en compétences dans leurs activités bénévoles, une attente encore plus forte chez les jeunes (qui sont 27%[5] plus nombreux à rechercher cette montée en compétence à travers leur engagement).
De nombreux acteurs sont déjà mobilisés sur le sujet : puissance publique, branche professionnelle, acteurs de la société civile. Mais l’offre de formation existante demeure peu lisible pour des bénévoles qui ne sont pas toujours informés des droits dont ils disposent et qui, pour 69% d’entre eux, disent ne pas avoir connaissance des contenus qui leur sont accessibles.
Le CNOSF entend donc impulser le développement, pour le dernier trimestre de l’année 2026, d’un portail digital permettant aux bénévoles du mouvement sportif d’accéder, à partir d’un point d’entrée unifié et bien conçu, à la diversité des offres et services qui leur correspondent. Cette approche s’appuiera sur la volonté partagée des acteurs[6] d’améliorer la visibilité et l’articulation de leurs contenus et dispositifs de formation.
Dans le même temps, le CNOSF va continuer à déployer ses programmes phares de formation, comme « Dirigeants de demain » et le « Club des 300 » qui, pour les femmes dirigeantes, essaime dans les territoires et auprès des fédérations sportives.
c. Une reconnaissance plus forte et plus claire des parcours et des compétences
Dans un contexte où les bénévoles sont 75% à considérer que la valorisation de l’engagement bénévole est insuffisante ou très insuffisante, le monde sportif doit mieux faire reconnaître la richesse de ces parcours et leur ouvrir de nouvelles perspectives : relance de la validation des acquis de l’expérience, obtention plus rapide de crédits de formation, accès à des micro-certifications ou « open badges » comme ceux décernés aux volontaires des Jeux de Paris 2024, etc. Les bénévoles sont d’ailleurs très favorables à la mise en place de ces outils de valorisation : 81% sont intéressés par un document officiel délivré par l’organisateur ou l’association, 80% par un outil numérique de valorisation des compétences, 75% par un micro-diplôme reconnu par l’État ou la validation d’un bloc de compétences dans un diplôme existant. Et ces attentes sont particulièrement fortes chez les étudiants (95%)[7].
Aujourd’hui, 78% des bénévoles interrogés déclarent ne pas connaître les dispositifs déjà existants de valorisation du bénévolat. Avec l’appui de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et de la Caisse des Dépôts, le CNOSF souhaite inscrire le sport parmi les secteurs prioritaires du développement des outils publics de reconnaissance des expériences : compte d’engagement citoyen, passeport de compétences, outil Brillo de Diagoriente qui permet de traduire concrètement une expérience bénévole en compétences valorisables, etc. Dès 2027, nous voulons permettre aux bénévoles du sport de rejoindre les premiers utilisateurs de ces dispositifs, qu’il faut aussi mieux interconnecter.
Au service de ces objectifs, le CNOSF jouera un rôle de tiers de confiance auprès de la puissance publique, attestant, en appui de ses fédérations membres, des parcours d’engagement des bénévoles et volontaires du mouvement sportif. Il produira les premiers référentiels de compétences des fonctions de dirigeants bénévoles, qui faciliteront l’explicitation des compétences développées. Enfin, il participera à l’affirmation et à la reconnaissance de compétences et fonctions « émergentes » au sein de nos clubs : inclusion sociale par le sport, lutte contre les violences sexuelles et sexistes, éducation à la citoyenneté par le sport, etc.
*****
Fort de cette vision et premiers jalons, le CNOSF va continuer au cours de l’Olympiade, avec sa Commission dédiée au bénévolat, à étoffer son action en faveur du bénévolat sportif. A titre d’exemple, alors que 79% des bénévoles déclarent la lourdeur administrative comme l’un des principaux freins à l’engagement, il sera particulièrement attentif, à tous les échelons de la vie sportive, à l’enjeu de la simplification administrative. Le groupe de travail dédié à la question du statut du dirigeant associatif, installé lors de la précédente mandature, reprendra ses travaux le 15 décembre prochain. Et la question de « l’activité contributive » des bénévoles (valeur socio-économique des efforts non rémunérés nécessaires au bon fonctionnement du sport) doit devenir un objet renforcé d’analyse, en vue de sa meilleure reconnaissance institutionnelle et de sa prise en compte dans les politiques publiques et l’équation économique du sport français.
Amélie Oudéa-Castéra, Présidente du CNOSF
« Le bénévolat est la colonne vertébrale du sport français. Cette matinée l’a rappelé : sans les millions de femmes et d’hommes qui donnent de leur temps, aucun club, aucun événement, aucune réussite collective ne serait possible. Après les Jeux, nous avons une responsabilité : mieux animer, mieux former et mieux reconnaître l’engagement bénévole. C’est cette ambition collective que le CNOSF veut porter aujourd’hui avec force. »
Marie-Françoise Potereau, Vice-Présidente du CNOSF en charge du bénévolat, de la formation, de l'emploi et de la féminisation
« Forts du succès du Club des 300 femmes dirigeantes, que nous essaimons dans les territoires et auprès des fédérations, et du programme Dirigeants de demain, nous structurons une feuille de route qui ouvre maintenant une nouvelle étape : celle d’un accompagnement complet et structuré du CNOSF pour les bénévoles du sport français. Une ambition inédite, qui place l’engagement bénévole au cœur de notre stratégie pour l’olympiade, en synergie avec nos fédérations et nos partenaires. »
Sources
1 Près de 3000 répondants à un questionnaire diffusé du 24 novembre au 1er décembre 2025. Sauf précision, tous les chiffres évoqués dans ce communiqué sont tirés de cette étude.
2 A titre d’exemple, l’étude révèle que 94% des bénévoles s’engagent pour partager des moments de convivialité et que 66% d’entre eux le font pour défendre ou soutenir une cause.
3 69% des répondants, par exemple, considèrent que le manque de reconnaissance explique les réticences à s’engager dans le bénévolat.
4 Comité départementaux / régionaux / territoriaux olympiques et sportifs.
5 Étude sur l’identification et la valorisation des compétences mobilisées par les bénévoles sur les grands événements culturels et/ou sportifs, Article 1, Terre d’Avance et Tous Bénévoles, 2022
6 INSEP, fédérations, réseau national du service public de formation, France Bénévolat, réseau des maisons des associations, CoSMoS, Afdas, etc.
7 Article 1, Terre d’Avance et Tous Bénévoles, Op. Cit.