

Le mercredi 17 avril 2024 sonne la date symbolique du J-100 avant les Jeux de Paris 2024 ! À cette occasion, Sophie Dubourg, directrice technique nationale de la Fédération Française d’Équitation et cheffe de mission pour cette échéance, dresse un point d’étape dans les quatre disciplines olympiques et paralympiques.
“Le J-100 est une date symbolique pour tous les athlètes et tout particulièrement, de notre côté, pour ceux du saut d’obstacles et du dressage puisque quatre couples seront en lice aux finales de la Coupe du monde FEI de Riyad (KSA) et y défendront les couleurs tricolores”, débute Sophie Dubourg. “Selon les disciplines, la saison est plus ou moins avancée. Il ne reste que cent jours, mais c’est suffisant pour préparer les phases ascendantes de l’état de forme des couples. Il s’agit de ne pas être prêts trop tôt, mais pas d’être en retard non plus ! C’est vraiment du sur-mesure. Pour tous nos athlètes cavaliers et chevaux, nous portons une attention toute particulière à leur santé physique et morale afin d’atteindre les pics de forme au bon moment.”
En saut d’obstacles
“Nous avons encore des couples à aguerrir tandis que pour d’autres, nous devons faire en sorte qu’ils arrivent au top de leur forme le jour J car ils ont déjà performé ; il y a des chevaux qui reviennent à la compétition après une blessure ou une longue pause et démarrent leur saison extérieure. Nous disposons, pour l’heure, de peu de couples très performants mais il est tout à fait possible d’aligner une belle équipe, puisque trois couples seront en compétition aux Jeux et quatre sur place à Versailles (78). Nous sommes tout à fait en mesure, à ce jour, d’espérer obtenir un beau résultat collectif.”
En concours complet
“La liste de couples identifiés est plus large qu’en saut d’obstacles et ils suivent une préparation plus rectiligne. Une des raisons est que la pause hivernale est plus longue, avec plusieurs stages fédéraux organisés. Le collectif suit donc, à peu près, le même parcours sportif de préparation. En complet, tout va bien, très bien même, ce sont de bons signaux ! Il y a eu notamment une belle progression observée lors des premières compétitions sur le test de dressage.”
En dressage
“La France vise une qualification à la finale par équipes, le Grand Prix Spécial. Si nous pouvons difficilement espérer un podium, nous souhaitons renvoyer une belle image de l’équipe de France comme cela a été le cas aux championnats d’Europe l’année dernière. Si nos couples ne rivalisent pas avec les meilleurs mondiaux, nous avons de grandes manifestations sportives à venir où ils pourront peaufiner les détails comme le Printemps des sports équestres à Fontainebleau - où toutes les disciplines olympiques et paralympiques seront par ailleurs représentée - ainsi que les CDIO de Compiègne (60) et Rotterdam (NED).”
En para-dressage
“Il reste encore un peu plus de cent jours pour nos athlètes de para-dressage, qui sont sur une belle pente ascendante. Ils entrent dans le vif des compétitions internationales après avoir eu plusieurs masterclass - regroupements fédéraux composés d’entraînements et de mises en situation de compétition - au cours de l’hiver. Pour cette belle équipe, nous avons des espoirs de médailles individuelles ; mais qui dit addition de performances individuelles dit aussi potentiellement un beau résultat d’équipe !”
Accompagnement des cavaliers et chevaux par la fédération
“L’accompagnement des cavaliers se fait au quotidien. La liste “À cheval pour Paris” est composée de trente-trois cavaliers. Pour s’occuper au mieux d’eux, il y a une personne ressource au sein de la direction technique nationale, Davy Delaire, qui effectue le suivi socio-professionnel des athlètes. Nous déployons également tout un staff qui est reconnu et connu des athlètes, tant pour les cavaliers que pour les chevaux. Nous avons renforcé l’accompagnement avec des points d’étape à chaque stage fédéral, lors de chaque compétition identifiée dans les quatre disciplines nous avons assuré la présence de ces staffs pour créer de la confiance et une connaissance des dossiers. Et surtout, nous avons personnalisé l’accompagnement en fonction des besoins identifiés et des ressources dont chacun disposait déjà : préparation physique et mentale, posturologie, media training, cours d’anglais, etc. L’idée était de ne pas être invasif et de s’y prendre suffisamment en amont pour que ce soit utile. Nous avons par exemple réalisé des bilans médicaux qui n’étaient pas exigés précédemment, comme des bilans dentaires ; nous espérons ne rien avoir laissé de côté et continuer à appuyer sur ces sujets.”
Le moral des troupes
“Tout le monde est ultra motivé, mais on sent aussi de plus en plus de tensions car tous veulent en être. Nous observons aussi une vraie motivation des entourages, grooms, propriétaires, qui sont vraiment présents. Ces derniers démontrent beaucoup d’implication et de passion et la fédération a fait le choix de les accompagner tout particulièrement. Par ailleurs, pour les propriétaires des chevaux qui sortiront des listes lors de la prochaine mise à jour, ou qui ne seront pas sélectionnés pour les Jeux, la fédération offrira de la billetterie sèche pour assister aux épreuves, en reconnaissance de leur investissement. Tout cela apporte une sérénité dans la préparation des cavaliers et des chevaux et fera la force de notre délégation. De plus, nos staffs médicaux, paramédicaux, vétérinaires, maréchal-ferrant sont très investis. Nous réalisons un travail sur ce collectif, pour que les données obtenues et compétences soient transversales. Certaines disciplines vont se croiser, nous ferons en sorte que les staffs puissent partager, afin de capitaliser sur ce que nous rencontrerons les premiers jours de compétition pour la suite des Jeux.”
Le mot de la fin..
“On sent que les Jeux de Paris 2024 sont bientôt, pour tous les sports et toutes les disciplines. Cela s’observe dans notre quotidien, nos villes, nos écoles… Beaucoup de choses se font sur le support de ces Jeux que les organisateurs veulent populaires. À la FFE, nous allons essayer de le faire partager à tous nos licenciés, futurs licenciés et adhérents. Pour nous, il y aura une pression puisque ce seront les troisièmes Jeux de l’histoire moderne à Paris, après 1900 et 1924, et nous tenons à ce qu’ils marquent notre ère, avec de belles performances pour nos Français !”
Les athlètes français seront rassemblés mercredi 17 avril au Grand Palais Éphémère, à Paris, à l’occasion de ce J-100.
Focus sur le rôle de cheffe de mission qu’occupera Sophie Dubourg lors de ces Jeux de Paris 2024
“Le chef de mission est le manager de l’ensemble de la délégation sportive, olympique et paralympique, avec des adjoints très présents, pour moi Quentin Simonet et Maud Proust. Il faut faire en sorte que tout a été anticipé, même si les aléas existent toujours. L’ampleur de la délégation, le nombre de personnes, les sites, les hébergements, les transports, la restauration, mais aussi le sport, nos chevaux, etc, font qu’il y aura beaucoup de choses à gérer. Nous sommes déjà sur des rétroplannings très précis des démarches administratives et de la logistique. Nous fonctionnons comme cela depuis trois olympiades, nous avons besoin d’anticiper et de prévoir pour faire face à toutes les situations.”