Finale de la Coupe du monde FEI à Riyad : Les interviews de Jeanne Sadran, Julien Epaillard et Kevin Staut
Les finales de la Coupe du monde FEI de dressage et de saut d'obstacles se tiendront du 16 au 20 avril 2024 à Riyad (KSA). Retrouvez les interviews de Jeanne Sadran, Julien Epaillard et Kevin Staut, qui représenteront la France en saut d'obstacles.
Les finales de la Coupe du monde FEI de dressage et de saut d'obstacles se tiendront du 16 au 20 avril 2024 à Riyad (KSA). Retrouvez les interviews de Jeanne Sadran, Julien Epaillard et Kevin Staut, qui représenteront la France en saut d'obstacles.
Question à … Jeanne SADRAN
Question à … Jeanne SADRAN
Quel est votre sentiment de disputer votre première finale de la Coupe du monde ?
« Je suis super contente ! Ce n’était pas prévu, mais les étapes qualificatives se sont bien passées et m’ont souri. Je suis désormais impatiente et curieuse de savoir comment cela va se dérouler ! »
Vous avez obtenu de beaux résultats lors des Grands Prix qualificatifs, dont ceux de Madrid et Bordeaux. Pouvez-vous revenir sur ces derniers ?
« Dexter de Kerglenn a très bien sauté à Madrid et Bordeaux, où il a signé deux doubles sans-faute, ainsi qu’à Londres, où il s’est qualifié pour le barrage. C’est après cette étape britannique, en décembre, que je me suis dit que la qualification pour la finale était possible. Je me suis donc donné cet objectif pour cette saison et j’ai poursuivi la compétition en indoor avec Dexter, tandis que mes autres chevaux sont partis concourir en extérieur lors de la tournée de Doha. »
Il était donc tout naturel de choisir Dexter de Kerglenn pour prendre part à cette finale…
« Dexter est actuellement mon meilleur cheval. Le choix était donc facile, il obtient de bons résultats et est très régulier depuis août 2023, avec seulement des sans-faute ou des parcours à quatre points en Grands Prix. C’est un cheval polyvalent et endurant, rapide et qui s’améliore au fil des jours. Des qualités qui sont adaptées au format de la finale de la Coupe du monde. »
Vous donnez-vous un objectif particulier ?
« J’espère atteindre la finale et obtenir un classement. Si possible, terminer dans le top 10 mais ce ne sera pas facile ! Nous allons nous préparer au mieux afin de réaliser la meilleure performance. »
Ressentez-vous une pression particulière de concourir face aux meilleurs ?
« Pas vraiment. J’ai commencé jeune à évoluer en CSI 5* aux côtés des meilleurs mondiaux, grâce à la Global Champions League (épreuve par équipes du circuit du Longines Global Champions Tour). Plus on est jeune et plus on est insouciant, moins perméable à la pression. Je connais ces cavaliers, je concours face à eux tous les week-ends, mais je reste cependant toujours les yeux grands ouverts pour m’inspirer d’eux et poursuivre mon apprentissage. »
Vous avez seulement vingt-deux ans. Imaginiez-vous participer si tôt dans votre carrière à une telle compétition, dont le format est celui d’un championnat, chez les Seniors ?
« Je suis jeune mais cette qualification s’est faite naturellement. Je n’ai pas participé à toutes les étapes qualificatives, seulement six sur les quatorze au programme de la ligue d’Europe occidentale. Je n’y croyais pas, la concurrence est rude et il y a seulement dix-huit places disponibles ! Contrairement à d’autres championnats, une finale de la Coupe du monde est individuelle. Cela me permet d’être totalement maître de mon planning et de celui de mon cheval. »
Julien Epaillard a été votre entraîneur pendant plusieurs années, et Simon Delestre vous accompagne désormais. Qu’est-ce que ces deux cavaliers, chevronnés et accomplis, vous ont-ils apporté ?
« C’est une chance d’avoir appris et de continuer à apprendre à leurs côtés, d’enrichir toujours plus mes connaissances. Grâce à eux, j’ai grandi. Tous deux m’ont énormément apporté en me livrant leur expérience. C’est intéressant car ils ont deux systèmes différents mais une vision du sport similaire. Simon n’est pas qualifié pour la finale mais il sera néanmoins présent à Riyad pour m’accompagner lors de cette finale. »
Question à … Julien EPAILLARD
Question à … Julien EPAILLARD
Quel est votre sentiment de disputer votre troisième finale ?
« J’ai pris la décision de concourir avec Dubaï du Cèdre. Elle fait partie des meilleurs chevaux européens, elle l’a montré en remportant une médaille individuelle aux championnats d’Europe et en gagnant le Super Grand Prix de Prague (CZE) en 2023. Cette finale est un championnat supplémentaire avant les Jeux de Paris et me donne une occasion supplémentaire d’apprendre à encore mieux connaître Dubaï.
Donatello d’Auge, avec lequel j’avais pris part à la finale de l’an passé pour lui donner du métier, est prêt à participer si nécessaire. »
Quelles sont les qualités de Dubaï du Cèdre pour cette finale ?
« Je sais que je peux compter sur elle, elle sauterait dans le feu s’il le fallait ! C’est une jument qui est dans le coup dès le premier jour. Elle ne regarde rien et a du sang, ce qui est important pour tenir sur la durée. Après, c’est le défaut de sa qualité, il faut qu’elle garde son énergie pour être bien connecté à moi, que je puisse conserver tout le contrôle pour ne pas aller à la faute. »
Nourrissez-vous une ambition particulière pour cette finale ?
« J’ai envie de bien figurer, ce serait une bonne chose de finir parmi les cinq premiers. Avec Dubaï du Cèdre, j’ai deux objectifs cette année : la finale de la Coupe du monde et les Jeux olympiques. »
Quelle va être votre préparation ?
« À la suite du Grand Prix 5* de Bois-le-Duc (NED), où Dubaï du Cèdre s’est qualifiée pour le barrage, elle a eu une journée de repos au paddock. Je l’ai montée le mardi et le mercredi et ai senti qu’elle n’avait pas besoin de participer au Saut Hermès, j’ai fait en fonction d’elle. Pour rester en condition, elle prendra part aux petites épreuves du CSI de Saint-Tropez - Gassin (83) avant la finale. »
Il s’agira du premier vol en avion de Dubaï du Cèdre, est-ce que cela vous inquiète ?
« Dubaï du Cèdre voyage très bien en camion, elle embarque et débarque sans difficulté. Je ne suis donc pas inquiet, d’autant qu’il n’y a pas beaucoup d’heures de vol jusqu’à Riyad. Caroline sera de plus présente pendant toute la durée du vol, ce qui est rassurant car elle connaît très bien la jument et qu’elle a déjà réalisé ce type de voyage. »
Le mot de la fin…
« Cette année, la finale de la Coupe du monde FEI Longines est bien dotée. Il va y avoir du beau sport avec certains des meilleurs chevaux présents. Cela va me permettre de savoir où Dubaï et moi en sommes. »
Question à … Kévin STAUT
Question à … Kévin STAUT
Quel est votre sentiment de disputer votre douzième finale ? Le circuit Coupe du monde est un circuit que vous appréciez tout particulièrement et sur lequel vous êtes toujours régulier…
« Je suis régulier en termes de qualification, depuis 2010 j’ai seulement manqué la qualification pour la finale de Leipzig (GER) en 2022. Pourtant, je ne compte qu’un seul podium, c’est aussi important d’être performant la semaine de la finale. J’ai réussi à obtenir cette nouvelle qualification pendant la première partie de la saison Coupe du monde, ce qui facilite la gestion du planning de compétition. »
Visconti du Telman vous accompagnera à Riyad. Qu’est-ce qui a guidé votre choix ?
« Le choix s’est fait assez rapidement donc j’ai pu organiser le planning de concours en fonction. Visconti est une jument d’expérience, qui a couru la finale l’an passé à Omaha (USA) et qui est assez régulière depuis le début de la saison indoor. Elle est actuellement dans un bon cycle avec une bonne courbe de performance. Elle va bien physiquement. C’était donc assez facile, d’autant qu’il y a une autre échéance importante cette année. Je pense que cela sera difficile pour les chevaux d’enchaîner la finale de la Coupe du monde puis le programme de qualification pour les Jeux olympiques. Stratégiquement, il a fallu réfléchir rapidement à l’option à adopter. »
Il s’agira de votre deuxième finale du circuit avec Visconti du Telman, après celle de l’an passé à Omaha, où vous avez terminé douzièmes. Quelles sont vos ambitions ?
« Finir mieux classé ! Elle avait très bien sauté l’an passé. J’avais commis une faute dans la Chasse, qui n’est pas selon moi l’épreuve où nous allons pouvoir tuer le championnat. Ensuite, il y a eu deux fautes le lendemain dans l’épreuve à barrage, ce qui nous avait mis assez loin. Elle a en revanche réalisé une très bonne finale, avec quatre points puis un sans-faute. Ce qui est sûr, c’est que j’ai besoin d’être régulier - c’est le principe d’une finale de la Coupe du monde - et de pouvoir aborder toutes les épreuves en connaissant nos qualités et nos faiblesses. Il faut s’appuyer sur nos points forts, ne pas être trop loin après l’épreuve de vitesse du premier jour mais ne pas prendre des risques démesurés pour gagner. Si je suis bien classé, tant mieux, mais il faut réfléchir stratégiquement à tout le déroulé de la semaine. Il s’agira d’être performant en montant bien, en étant rigoureux et concentré, en laissant le moins de détails au hasard. »
Quelle va être votre préparation pour cet événement ?
« Visconti a participé à sa dernière grosse épreuve au Saut Hermès, mi-mars. L’idée est de la garder avec moi dans le sud de la France pour travailler le mental, la condition, qu’elle prenne du plaisir. Elle a déjà de l’expérience, si elle a besoin de ressauter une petite épreuve, elle le fera. Ce n’est pas dans les dernières semaines que l’on modifie quelque chose techniquement. Il y a la préparation en amont et il faudra ensuite être efficace la semaine de la finale. Cette dernière va être relevée, même si certains couples ont décidé de ne pas y participer. Cela reste cependant un championnat à gagner. »