Dressage : Revue des troupes et détection à Saumur (49) !
Tous les cavaliers ayant concouru en équipe de France cette saison ont été convoqués pour deux jours de stage les 11 et 12 octobre 2023 à Saumur (49). Après leurs bons résultats aux championnats d’Europe à Riesenbeck il y a un mois, le quatuor au départ en Allemagne s’est retrouvé pour un premier stage hivernal au sein des installations du Cadre noir. Les deux jours suivants ont été dédiés à la détection et l'évolution, sous les yeux du staff fédéral, d’une quinzaine de couples.
Tous les cavaliers ayant concouru en équipe de France cette saison ont été convoqués pour deux jours de stage les 11 et 12 octobre 2023 à Saumur (49). Après leurs bons résultats aux championnats d’Europe à Riesenbeck il y a un mois, le quatuor au départ en Allemagne s’est retrouvé pour un premier stage hivernal au sein des installations du Cadre noir. Les deux jours suivants ont été dédiés à la détection et l'évolution, sous les yeux du staff fédéral, d’une quinzaine de couples.
La cohésion d’équipe, un des maîtres-mots de ce rassemblement
La cohésion d’équipe, un des maîtres-mots de ce rassemblement
“Pour les cavaliers présents aux championnats d’Europe, ce stage est une revue des chevaux après une petite période de repos, avant d’attaquer la saison indoor”, débute Laurent Gallice, directeur de la discipline, concernant les objectifs de ce stage. “Nous avons souhaité rassembler deux groupes de cavaliers pour continuer à travailler sur les valeurs de l’équipe de France et sur la cohésion de groupe afin de poursuivre sur la dynamique impulsée ces derniers mois. C’est également l’occasion de détecter d’autres couples qui pourraient venir en support de l’équipe première en vue des prochaines grandes échéances. Le système Mazarin, présent à Saumur, a guidé le choix de notre lieu de stage et nous remercions l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) de nous avoir accueilli. Comme dans les autres sports, nous devons intégrer la data et la collecte de données pour optimiser les performances de quelques dixièmes.”
Optimiser la performance à travers la collecte de données
Optimiser la performance à travers la collecte de données
Les deux premiers jours de stage ont permis au staff fédéral de revoir les chevaux qui ont concouru aux championnats d’Europe, afin d’effectuer une première revue de l’état de forme des couples. Un travail technique a été réalisé avec Jan Nivelle, intervenant fédéral. Les cavaliers ont présenté leurs chevaux sans exercice imposé, tandis que Stéphane Fresnel, vétérinaire fédéral, a effectué un check-up physique.
Le lendemain, l’outil Mazarin, développé par l’IFCE, a permis d’enregistrer de nombreuses données grâce à des capteurs positionnés sur le cavalier - un sur le casque, trois dans le dos - et sur les rênes, la sangle et le tapis. “Grâce à ces capteurs, nous pouvons voir les mouvements du cavalier en trois dimensions et ainsi observer s’il est synchrone avec les mouvements de son cheval, comment il coordonne son haut, milieu et bas du corps, ou encore la répartition des tensions entre sa main et la bouche de son cheval. Nous pouvons également réaliser un focus sur le cheval et connaître la qualité de sa locomotion à partir de ces enregistrements : cadence, rebond, etc.”, exprime Agnès Olivier, chercheuse en sciences du sport et responsable R&D plateau technique IFCE Saumur équitation et performance sportive. Les données ont été enregistrées sur divers mouvements effectués aux trois allures, et les premiers résultats présentés aux cavaliers et au staff fédéral.
En plus de cette première expérience permettant d’obtenir des données objectives sur la symétrie des cavaliers et leur fonctionnement, de nombreuses statistiques ont été extraites par Alexis Moreau, podologue du sport et missionné pour le suivi longitudinal des cavaliers. Pour chacun des couples, il a créé des diagrammes de Kiviat (ou diagramme en étoile) permettant d’observer par mouvement les notes obtenues lors des différents Grands Prix présentés en 2023. “La présentation au staff de ces données se fera prochainement. Sophie Dubourg m’a demandé d’être force de proposition, j’ai donc travaillé de mon côté et lors de ce rassemblement, nous avons réalisé un débriefing afin de co-construire et faire évoluer ensemble cet outil sur mesure”, précise Alexis Moreau.
Réunir tous les atouts dont dispose le staff fédéral
Réunir tous les atouts dont dispose le staff fédéral
En parallèle des ateliers à cheval, des réveils musculaires ont été organisés avec Charles Le Navenec, préparateur physique et réathlétiseur, afin de sensibiliser les athlètes à l’importance du renforcement musculaire, avec des exercices axés autour du bassin le second jour. Les sessions se sont achevées par des exercices de proprioception. Charles Le Navenec et Alexis Moreau ont également reçu en duo les cavaliers pour des entretiens individuels afin de leur proposer des routines personnalisées, dans la continuité du travail déjà effectué lors du stage à Lamotte-Beuvron en avril. Une collaboration qui fait sens et permet d’adapter un discours commun où l’information voyage plus rapidement. “Nous sommes en plein dans l’optimisation de la performance, où nous faisons parler les athlètes de l’invisible. Ils peuvent évoquer des dysfonctions sans parler de douleurs, il s’agit donc de les contourner. Une bonne dynamique se met en place et nous sommes sur la bonne voie”, confie Alexis Moreau.
Des entretiens individuels avec Julien Deville, préparateur mental, Davy Delaire et Jean-Luc Force, de la cellule haute performance de la DTN étaient au programme, ainsi que des réunions de groupe avec notamment une intervention de Jan Nivelle sur la présentation des chevaux en compétition. On notera enfin la présence lors du stage de Jean-Pierre Guyomarc’h, référent équitation pour l’Agence nationale du sport (ANS) qui a vocation à accompagner les sportifs et équipes identifiés avec un potentiel de médaille. Proche des milieux du saut d’obstacles et du complet, il a pu faire la connaissance des cavaliers de dressage, dont les bons résultats ne lui ont pas échappé : “Je leur explique le rôle que peut avoir l’ANS. Nous sommes un peu l’équipe derrière l’équipe, la fédération fait déjà beaucoup pour ses athlètes, plusieurs dispositifs sont déjà mis en place. Si à notre niveau, nous pouvons contribuer à sécuriser les projets de performances individuels et collectifs, c’est avec plaisir que nous le faisons. Nous sommes contents de voir la dynamique qui s’est mise en place en dressage, avec une organisation et un staff ambitieux.”
Identifier et suivre les couples à fort potentiel
Identifier et suivre les couples à fort potentiel
Le vendredi 13 et le samedi 14 octobre, 15 cavaliers ayant concouru jusqu’en CDI 4* ont été convoqués. L’objectif de ce rendez-vous est de contribuer à étoffer le réservoir de chevaux compétitifs en vue des Jeux olympiques de Paris, mais également de préparer l’avenir et les prochaines échéances à venir.
Ils ont dit :
Ils ont dit :
Sophie Dubourg, directrice technique nationale
“C’est important de pouvoir réunir tous les acteurs du sport et de faire en sorte que les entourages de chaque cavalier se rencontrent. Au cours de ce stage, il y a eu des créneaux impartis à la technique ainsi qu’à la préparation des cavaliers et des chevaux. Ces moments tant formels qu’informels permettent d’optimiser la communication et de continuer à apprendre à se connaître. Nous repartons sur une nouvelle saison, c’est donc une revue des troupes de l’équipe première mais également du réservoir dont nous disposons.”
Jean Morel, sélectionneur national
“Après ce stage, les couples vont participer au circuit Coupe du monde FEI et il y aura encore deux rassemblements en janvier et en mars 2024 ; nous n’allons pas les lâcher ! Les chevaux en vue pour les Jeux olympiques ne prendront pas part à la finale qui est trop proche des concours de Fontainebleau et Compiègne, qui serviront de référence pour la sélection. Si certains cavaliers sont qualifiés avec une seconde monture, nous ne les priverons pas de leur bonheur de participer à la finale Coupe du monde.
Nous avons fait venir des chevaux qui nous intéressent, comme celui d’Anne-Sophie Serre, qui débute et a obtenu des résultats encourageants à Ornago, Stéphanie Brieussel et sa seconde monture, Laurence Vanommeslaghe dont le cheval revient très bien après une opération, etc.
Nous n’allons pas changer notre méthode et tous iront en concours. Il faut rééditer la performance de l’équipe de France à Riesenbeck, rester au-dessus de 72% dans le Grand Prix. Nous espérons intégrer de nouveaux chevaux dans la mouvance des Jeux olympiques, et pour cela il faut notamment former les cavaliers, les intégrer à l’équipe et à sa mentalité. Nous construisons un collectif pour Paris et aussi pour l'avenir.
Aujourd’hui, rien n’est décidé pour les Jeux, la régularité sera le plus important en l’absence de drop score. C’est une autre philosophie de sélection et de travail, nous avons pu en parler aux cavaliers lors des réunions.”
Jan Nivelle, intervenant technique
“Pour revenir sur la bonne performance de la France aux championnats d’Europe, il n’y a pas eu de moments négatifs, tous ont bien performé et c’est ce qui fait que le résultat final était aussi bon. Il reste maintenant peu de temps jusqu’aux Jeux pour travailler sur les bases. L’objectif est que les couples montrent une progression en concours jusqu’aux Jeux. Pour la présentation des chevaux, je leur partage mon expérience pour qu’ils se remettent en question. Je pense qu’il est important que tous les cavaliers renvoient l’image d’une équitation harmonieuse, dans la relaxation, que le public se rende compte que c’est un système qui fonctionne et qui va dans le sens des chevaux. Nous gagnerons des places quand les chevaux de l’équipe de France renverront une image globale avec plus d’engagement sans manque d’énergie, plus d’énergie sans avoir de tensions… C’est un équilibre difficile à trouver. Le travail effectué par Alexis sur les statistiques des notes en Grands Prix me donne beaucoup d’informations.”
Arnaud Serre, cavalier de l’équipe de France
“Le stage s’est bien déroulé. Cela m’a fait plaisir de montrer James Bond de Massa au staff avec la progression qu’il a eu ces dernières semaines. La préparation physique était intéressante. Je ne suis pas porté là-dessus avec le temps consacré à la gestion des écuries, mais c’était une bonne chose de nous sensibiliser à ce sujet. Le projet Mazarin était nouveau, j’ai hâte d’avoir les résultats et j’espère que cela va me donner des pistes de travail, nous ouvrir les yeux sur certains points qu’on ne voulait pas forcément voir ! Je connais mes défauts et ceux de mon cheval, mais avoir des données objectives va nous permettre de nous situer. Il y a un bon groupe, nous avons partagé un cassoulet tous ensemble sur proposition de Stéphane. Cela s’est fait naturellement et nous avons passé un super moment.
Je vais participer au CDI-W de Lyon, qui va permettre de situer le cheval dans un environnement indoor lors d’un concours que j’apprécie énormément avec une belle concurrence. Je ne vais cependant pas courir le circuit Coupe du monde car James Bond est jeune et il faut construire l'avenir sereinement. Le futur, c’est Paris 2024. Après Lyon, on établira la marche à suivre pour James Bond, mais également pour moi.”
Pauline Basquin, cavalière de l’équipe de France
“Je suis contente de ce stage. J’ai l’habitude de la préparation physique avec Charles, et je suis ravie que mes coéquipiers aient pu en bénéficier également. Pour moi, le stretching, le renforcement musculaire, sont des sujets importants. Cela m’a aussi fait plaisir de les accueillir à Saumur, même si ce n’est pas le plus facile à gérer pour moi. J’ai la chance d’avoir pu compter sur mon équipe aux écuries pour me détacher de mon quotidien habituel et être entièrement concentrée sur le stage. C’était sympathique de se retrouver tous les quatre à nouveau après les championnats d’Europe, dans une ambiance un peu plus détendue. C’est important pour moi que l’équipe continue à se construire, avec ces cavaliers-là ou d’autres, et de se retrouver régulièrement pour consolider les liens. L’entretien avec Julien, Jean-Luc et Davy m’a beaucoup apporté, cela permet d’avancer !
Sertorius était en forme car le pôle France FFE, c'est à la fois chez lui, mais pas tout à fait. Ce n’est pas un endroit où je travaille d’ordinaire donc je l’ai retrouvé un peu comme en concours, ce qui est intéressant. J’ai hâte d’avoir le bilan de la séance avec les capteurs. Tous les éléments étaient sur la ligne du milieu et j’ai retrouvé Sertorius avec le même comportement qu’en entrée de reprise. Je ne m’étais encore jamais servie de l’outil Mazarin, je sais que je suis moins à l’aise sur certains éléments de la reprise et j’espère que cela m’apportera des clés pour les aborder plus sereinement.
Notre prochain rendez-vous est Equita Lyon, puis quelques autres étapes Coupe du monde avant de redémarrer en extérieur. L’objectif est de garder le rythme des concours, sans que ces derniers ne soient trop rapprochés..”