Deuxième titre mondial consécutif pour l’équipe de France d’endurance
Ce samedi 7 septembre, l’équipe de France a été sacrée championne du monde d’endurance dans la catégorie séniors pour la deuxième fois consécutive. Un sacre à la saveur particulière pour les Bleus qui avaient à cœur de défendre leur titre devant leur public, à Monpazier (24). Récit.
Ce samedi 7 septembre, l’équipe de France a été sacrée championne du monde d’endurance dans la catégorie séniors pour la deuxième fois consécutive. Un sacre à la saveur particulière pour les Bleus qui avaient à cœur de défendre leur titre devant leur public, à Monpazier (24). Récit.
Ce ne sont pas moins de 118 couples issus de 39 nations qui étaient alignés au départ de ce championnat du monde d’endurance Séniors à Monpazier (24). La France, sacrée championne du monde à Butheeb en 2023, avait à cœur de défendre son titre à domicile face à une concurrence relevée.
160 km de course divisés en 5 boucles allant de 21,30 km à 37,65 km dans les paysages vallonnés de Dordogne attendaient les participants. Le tout avec une météo orageuse et de fortes pluies qui n’allaient pas faciliter la tâche des couples en lice dans ces mondiaux.
Malgré ces conditions météorologiques difficiles, le public était venu en nombre encourager les athlètes. Les pavillons Bleu blanc rouge flottaient sur Monpazier ce samedi 7 septembre et ont porté l’équipe de France tout au long du parcours. Le sélectionneur national Jean-Michel Grimal avait retenu 5 duos pour composer son équipe :
- Virginie ATGER & CHAM DE LA PALUD, propriété de Renaldo SAPONE
- Clémentine CHAUD & DOHA D'ARTAGNAN AA, propriété de Jean Michel GRIMAL
- Julien LAFAURE & FAZAY CABIRAT, propriété de SCEA ELEVAGE CABIRAT
- Melody THEOLISSAT & YALLA DE JALIMA, propriété de Jean-Claude GUILLAUME
- Philippe TOMAS & BIWAKA DE CHALENDRAT, propriété de S.a.r.l. TOMAS TEAM ENDURANCE
Un début de course difficile
Un début de course difficile
Le départ de la course a été donné à 5h45. La pluie et les orages ont rendu la première boucle de 37,65 km particulièrement difficile, sur les chemins devenus boueux et glissants. Les cinq tricolores sont donc partis prudemment, et sont restés ensemble dans un groupe de chasse, derrière le groupe de tête mené par le Barheïn et les Émirats Arabes Unis.
À l’issue de chaque boucle, les chevaux, en véritables athlètes, bénéficient d’un temps de récupération avant d’être présentés aux vétérinaires qui valident ou non leur capacité à poursuivre la compétition après un contrôle du rythme cardiaque et de l’état général du cheval. Sur cette première halte, les chevaux de Mélody Théolissat, Virginie Atger, Clémentine Chaud et Philippe Tomas passent sans encombre, ce qui leur permet de poursuivre la course ensemble. Mettant un peu plus de temps à récupérer, Fazay Cabirat sous la selle de Julien Lafaure passera plus tard le contrôle et le duo repartira avec un peu de retard sur le reste du groupe tricolore.
Sur la suite de la course, le groupe composé des 4 tricolores évoluant dans le groupe de chasse a passé l’ensemble des difficultés sans encombre, ménageant leurs montures lorsque cela était nécessaire. Julien Lafaure remontait quant à lui doucement pour se rapprocher de ses coéquipiers.
Dans la quatrième boucle de 21,55 km, Virginie Atger et Cham de la Palud se sont détachés du groupe, talonnés par le brésilien Renato Salvador. Mélody Théolissat, Clémentine Chaud, et Philippe Tomas suivaient dans un petit groupe de 5 juste derrière la cavalière du sud de la France.
La France prend l'avantage en fin de course
La France prend l'avantage en fin de course
Passant avec succès les contrôles vétérinaires, l’ensemble des Français était encore dans la course pour la dernière boucle de 27 km. Virginie Atger est la première tricolore à repartir, alors en 8e position, suivie de Mélody Théolissat et Clémentine Chaud respectivement aux 9e et 11e places. Les françaises, galvanisées par le public et sentant leurs chevaux encore frais, effectuent une superbe remontée sur cette ultime boucle, jusqu’à la ligne d’arrivée. Mélody Théolissat franchit la ligne d’arrivée en 4e position suivie de près par Virginie Atger et Clémentine Chaud un peu plus loin.
Restait cependant le dernier contrôle vétérinaire, lors duquel les cavaliers et grooms ont 20 minutes maximum pour présenter leur cheval, et une seule chance de convaincre les vétérinaires de la bonne forme des montures. Virginie Atger est la première à présenter Cham de la Palud, 9 minutes et 23 secondes après leur arrivée. Mélody Théolissat présente quant à elle Yalla de Jalima après 12 minutes et 58 secondes de récupération.
Affichant de bonnes fréquences cardiaques en dessous des 64 battements par minute, les 3 chevaux tricolores déjà arrivés passent ce dernier vet gate haut la main. Lors de cet ultime contrôle, le coupe émirati arrivé en 3e position se voit éliminé, ce qui permet à Mélody Théolissat de décrocher la médaille de bronze en individuel. Par équipe, la France prend la tête du championnat avant même l’arrivée de ses deux derniers équipiers.
Philippe Tomas et Julien Lafaure ont passé la ligne d’arrivée ensemble après avoir couru cette dernière boucle côte à côte et savaient que la médaille d’or les attendaient après le contrôle vétérinaire de leurs chevaux Biwaka de Chalendrat et Fazay Cabirat, qui passent également le vet gate sans problème.
Explosion de joie dans le clan tricolore qui décroche un deuxième titre consécutif en terminant la course avec 5 chevaux en bonne forme, alors que seuls 45 couples sur les 118 au départ ont terminé la compétition. Avec un chronomètre total de 8 heures, 46 minutes et 47 secondes pour une vitesse moyenne de 18,22 km/h, Mélody Théolissat et Yalla de Jalima se parent de bronze en individuel. La France réussit l’exploit de rentrer 4 couples dans le top 10 puisque Virginie Atger et Cham de la Palud, Clémentine Chaud et Doha d’Artagnan AA, et Julien Lafaure et Fzay Cabirat terminent respectivement 4èmes, 9èmes et 10èmes. Philippe Tomas et Biwaka de Chalendrat prennent la 11ème place. Une performance historique qui vient récompenser l’investissement et la stratégie mise en place par l’équipe de France et le sélectionneur national.
Par équipe, la Chine et la Malaisie sont médaillées d’argent et de bronze pour la première fois de l’histoire tandis qu’en individuel, HH SH Nasser Bin Hamad Al Khalifa (BRN) et Everest la Majorie remportent la course devant Saeed Ahmad Alharbi (UAE) et Castlebar Cadabra.
Monpazier vibrera à nouveau lundi pour le CEI3* qui se tiendra sur le même tracé que la course des championnats du Monde.
Ils ont dit :
Ils ont dit :
Frédéric Bouix délégué général de la Fédération Française d’Équitation :
« Ces excellents résultats de l’équipe de France d’endurance témoignent de la qualité des cavaliers et de leur formation, de la préparation des chevaux et de l’expertise de l’encadrement fédéral réuni autour du sélectionneur national, Jean-Michel Grimal, du directeur de la discipline Martin Denisot et du vétérinaire fédéral Christophe Pélissier. Le classement des 5 couples engagés dans les 11 premières places de la compétition renforce la dimension collective de ces résultats tout en confortant le travail réalisé pour la prise en compte permanente de la la bonne condition physique des chevaux et de leur santé. Ces performances à domicile ont bien-sûr une saveur particulière, les cavaliers étaient devant leur public, venu en nombre, sur une terre d’endurance qu’est la Dordogne et qui n’avait jamais accueilli un tel événement équestre international. Enfin, l’organisation était irréprochable grâce au professionnalisme de son chef d’orchestre, Jean-Noël Lafaure, et au dynamisme de toute l’équipe qu’il a su rassembler autour de lui depuis de nombreuses années, notamment à travers l’association ADOREED. »
Jean Michel Grimal, sélectionneur national :
« C’est une victoire qui fait plaisir, surtout que nous rentrons les 5 chevaux donc c’est super. Nous rentrons les 5 chevaux, nous sommes champions du monde et nous décrochons également une médaille individuelle donc je suis très content. La stratégie était un copier coller de celle de Butheeb, c'est-à-dire tous les chevaux ensemble avec une vraie belle démonstration d’équipe et d’équitation d’endurance. On connaissait vraiment bien la piste donc on pouvait se permettre d’avoir un peu plus de vitesse,mais pendant la course il a fallu s'adapter. La course était difficile, notamment en raison des conditions météorologiques. Je pensais nos chevaux très prêts, mais le départ a été très très rapide. À un moment donné j’ai vu que nous ne pouvions pas continuer sur ce train, donc j’ai demandé aux cavaliers de ralentir pour ne pas mettre les chevaux dans le dur et ne pas prendre trop de risque pour assurer une médaille. Ils étaient en train de gagner la course quand ils ont ralenti, et je les ai senti un peu dans le doute, mais je pense que c’était la bonne chose à faire et ça a payé donc nous sommes ravis. En individuel on a aussi la médaille de Mélody. Au briefing je leur dis toujours qu’il faut sprinter pour la 4e place car si un concurrent arrivé plus tôt sort, on peut monter sur le podium ! Juste avant l’arrivée, Mélody m’a demandé ce qu’elle devait faire. Je lui ai dit de foncer ! Cela faisait longtemps qu'on n' avait pas eu une médaille individuelle, c’est la cerise sur le gâteau ! »
Mélody Théolissat
« Je n’y crois toujours pas ! C’est incroyable de décrocher la victoire par équipes, et une médaille de bronze individuelle en plus. Même dans mes rêves les plus fous je ne pensais pas pouvoir faire ça. Réaliser ça ici, en France, avec le public qu’on a eu, c’est juste extraordinaire. Je ne faisais pas partie de l’équipe qui a eu le titre à Butheeb, mais j'avais à cœur de défendre le titre de la France ici. C’était l’objectif de venir chercher l’or une deuxième fois, on sait que ce n’est pas évident et on l’a fait à la loyale donc c’est une vraie satisfaction. Le bronze en individuel c’est vraiment la cerise sur le gâteau, c’est trop beau ! Mon cheval s’est bien débrouillé toute la journée. On a travaillé ensemble avec Virginie toute la saison, et nos chevaux ont l'habitude de courir ensemble, ça a été un plus pour nous. La course semblait presque facile pour lui, je suis ravie. »
Virginie Atger :
« La course s’est très bien passée. On a fait une très bonne mise en place le matin malgré les orages et la nuit. On n’y voyait rien du tout mais on connaissait la piste par cœur donc on a pu monter tous les virages comme prévu grâce à cette connaissance du terrain. On a travaillé vraiment ensemble toute la journée et c’est une stratégie qui a payé, c’était agréable et cela rend cette médaille encore plus belle. C’était une piste exigeante. Je suis très contente de finir 4e en individuel car on a beaucoup travaillé tout au long de la saison avec Mélody (Théolissat ndlr), on a entrainé nos deux chevaux ensemble, on a fait la course de sélection ensemble et je pense que ça nous a rendu plus fortes aujourd’hui. »
Clémentine Chaud :
« Nous étions venus chercher une médaille d’or et nous avons atteint notre objectif donc plus qu’une satisfaction, c’est vraiment un aboutissement. Faire ça ici, à Monpazier, en France, devant un public super investi, car il faut dire qu’il y avait des drapeaux partout sur la piste, c’était formidable ! Ce matin, le départ a été assez sport, avec des conditions météo vraiment pas faciles. Forcément comme c’est un championnat du monde, il y avait aussi plus de tensions. Je pense qu’on a pris la bonne option en prenant l’extérieur de l’hippodrome et en appliquant la stratégie établie la veille. La première étape n’a vraiment pas été simple car on a pris l’orage et la piste était détrempée. Malgré le fait qu’on la connaisse par cœur, elle ne ressemblait plus à ce qu’on avait reconnu. Les chevaux s’en sont bien tiré, la mienne était très vaillante sur la piste. C’est une très bonne jument, qui mène les groupes. Elle est très présente et même si elle a un cœur qui est moins extraordinaire que les autres, on peut compter sur elle. Je suis satisfaite d’être 9e en individuel car lors de mon dernier championnat, qui était mon premier, j’ai terminé 13e. Un podium individuel me semblait compliqué et je visais plutôt un top 10 donc je suis ravie et très fière de Doha qui m’a offert une super course. Cela représente beaucoup de travail donc c’est beaucoup d’émotion de faire une belle arrivée ici et de décrocher la médaille par équipe. »
Julien Lafaure :
« Le début de course a été un peu compliqué car mon cheval a eu du mal à se mettre dans le rythme sur la première boucle. On pensait que c’était cuit mais Fazay a montré qu’il était plus qu'un bon cheval, il a récupéré au fur à mesure de la journée. Il était de mieux en mieux, boucle après boucle, il a toujours été incroyable en piste. Si on m’avait dit hier après la première boucle que je terminerai 10ème, je ne l'aurais pas cru ! Je suis ravi qu’on ait décroché l’or car cette année, il y avait beaucoup d’équipes et beaucoup de concurrence. Il a fallu aller jusqu’au bout pour avoir cette médaille, tout le monde a assuré, c’est vraiment super ! »
Philippe Tomas :
« C’est vraiment super qu’on ait pu rentrer les 5 chevaux, la course était vraiment difficile, notamment à cause de la météo. Les chevaux sont restés en packs donc c’était difficile de les avoir calmes. Mais tout le monde a bien joué le jeu et cette victoire est fantastique. Biwaka était très nerveux les 3 premières boucles, ce qui fait qu’il avait du mal à récupérer. J’ai donc préféré assurer le coup pour privilégier l’équipe, et ralentir un peu pour le rentrer en pleine forme. Je termine à la 11e place en individuel, mais la médaille d’or par équipe était l’objectif principal. »