Redonner aux ténors de la discipline un attrait pour le championnat de France de saut d’obstacles était un défi, relevé haut la main par la FFE et l’organisateur GL Events. Au milieu de la multitude de compétitions qui composent le calendrier international, le Printemps des sports équestres a su attirer de nouveau les cavaliers sur l’échéance nationale. Au Stade équestre du Grand Parquet, ce ne sont pas moins de 71 partants recensés au départ du championnat Pro Élite, avec en tête d’affiche Pénélope Leprevost, Simon Delestre, Nicolas Delmotte et Mathieu Billot, en lice l’été dernier aux Jeux olympiques de Tokyo (JAP). À noter les présences de Julien Épaillard, numéro un français au classement mondial, Grégory Cottard, en lice lors de la finale de la Coupe du monde FEI mi-avril, Benoît Cernin, qui a remis en jeu son titre acquis en 2019, Kevin Staut, Roger-Yves Bost, Marc Dilasser ou encore Olivier Robert, membres de l’équipe de France, des représentants de la jeune génération avec Jeanne Sadran, Mégane Moissonnier, Sara Brionne, Paul Delforge, Arthur Le Vot, Edward Levy ou Titouan Schumacher, des habitués du circuit fédéral du Grand National FFE – AC Print comme Marie Demonte, Marie Pellegrin, Nicolas Deseuzes, Harold Boisset, Cédric Hurel, etc.

Au menu, un parcours de 13 obstacles et 16 efforts sur une hauteur de 1,50m, avec trois doubles en n°3, 7 et 10, concocté par le chef de piste francilien Cédric Longis, entouré de son équipe. “J’ai voulu proposer un parcours assez aéré et galopant, avec des oxers pas énormes, des verticaux un peu plus hauts et trois combinaisons pour ne pas mettre de triple”, explique-t-il. “Cela pour pouvoir évaluer le niveau du championnat. Il y a quand même plus de 70 partants, l’idée est de ne pas écœurer des chevaux en formation en proposant un tour trop dur, et inversement, avec ce plateau, il faut qu’une sélection s’opère. Il y a un juste équilibre à trouver et que le meilleur couple gagne à la fin. Aujourd’hui, le parcours délicat les pousse gentiment à la faute, avant d’ajuster les hauteurs, les largeurs et la technicité dimanche pour la finale. On voit que le niveau est bon, les chevaux sautent bien, la piste est parfaite, l’environnement aussi. Cela fait un beau championnat.”

Comme souvent lorsqu’il s’agit d’aller vite, Julien Épaillard a fait parler son sens du tracé et des courbes pour conclure un tour vierge de pénalité avec Quintara. Le couple, 54e de la liste de départ, a arrêté le chronomètre sur 65’’97, un temps qui est resté imbattable imbattable jusqu’à la fin de l’épreuve. 

Grégory Cottard, qui a laissé sa fidèle Bibici au repos après sa belle performance en finale de la Coupe du monde FEI il y a deux semaines à Leipzig (GER), a choisi de lancer dans le grand bain de ce championnat Pro Élite Cocaïne du Val (propriété de la SARL Les Écuries De Wy et de la SAS GC Sport). Une entrée réussie puisque le couple accroche la deuxième place en 69’’04.

La troisième marche du podium est pour François-Xavier Boudant, associé à Brazyl du Mezel (propriété de Lionel Maurice). Auteur d’un chronomètre de 69’’57, le duo a devancé le champion de France en titre, Benoît Cernin. Ce dernier, aux rênes de Deuxcatsix d'Églefin (propriétaire sur liste rouge), se positionne en embuscade au quatrième rang (69’’92).

Le dénouement est attendu dimanche, avec une finale en deux manches. Tous les couples sont autorisés à prendre le départ de la première manche. À l’issue de cette dernière, les 20 meilleurs couples au classement provisoire et tous ceux qui auront réalisé un sans-faute se disputeront le titre sur l’ultime manche, en espérant y voir un maximum de duos au départ.

Julien Épaillard, vainqueur de l’épreuve et en tête du championnat de France Pro Élite avec Quintara

La jument est compétitive en ce moment sur 1,50m. Elle a été arrêtée un an et demi et a repris la compétition en janvier. Je pense que cela sera difficile de tenir deux manches dimanche, donc j’ai essayé de prendre de l’avance là où je le pouvais. Si je vois que cela ne va pas en finale, je n’insisterai pas. Elle a un cœur énorme et donne toujours beaucoup. J’ai des chevaux en devenir dans mon piquet, des nouveaux sont arrivés aussi. J’ai choisi pour Fontainebleau des chevaux avec un peu plus d’expérience. Mon choix s’est porté sur Quintara. C’est toujours beau d’être champion national, mais sans forcer un cheval pas tout à fait près ou qui n’a pas toute l’expérience. Dans ce cas, je préfère renoncer au titre que d’aller trop vite. Cela reste un championnat, avec une finale en deux manches, peut-être une rivière, donc il faut quand même des chevaux avec un peu de métier. Le site est vraiment bien. L’organisateur, GL Events, a une solide expérience avec le CHI Longines d’Equita Lyon ou le Saut Hermès. Cela nous permet de retrouver un championnat de France avec les meilleurs cavaliers, et d’avoir un CSI 4* en même temps. Je leur tire mon chapeau, c’est super de pouvoir aussi croiser des cavaliers qu’on n’a pas l’habitude de voir - et pour eux aussi ! Pourvu que cela dure. 

Grégory Cottard, deuxième de l’épreuve avec Cocaïne du Val

Le site est magnifiquement aménagé, on fait clairement du haut niveau ! J’ai amené quelques jeunes chevaux pour travailler et Cocaïne pour le championnat. Cela a bien commencé car nous sommes deuxièmes pour l’instant, maintenant il faut tenir jusqu’au bout. Elle a toujours été mon deuxième cheval après Bibici, et j’ai envie de lui donner une place plus importante. La semaine dernière à Grimaud (83), elle a réalisé un bon concours mais pas autant que je l’espérais. Elle s’est mise sur la hauteur je pense, elle se sent bien à Fontainebleau. C’est positif et elle continue à évoluer. Elle a sa place parmi les bons chevaux. Je vais aborder la finale de dimanche comme un Grand Prix. J’ai encore du mal à répéter les parcours sans-faute avec elle en extérieur, où elle a peut-être perdu ses marques après avoir alterné des concours en indoor, puis en extérieur et à nouveau en indoor… Il me semble que c’est notre premier parcours parfait cette saison dehors, donc c’est de bon augure. En tout cas, il fait beau, l’organisation est magnifique, c’est du grand sport ! GL Events ne nous déçoit jamais. Le championnat attire du monde, je trouve que les cavaliers se prennent au jeu, c’est hyper sympa.

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