La Coupe des nations - Ville de La Baule, première épreuve majeure de l’édition 2022 de l’Officiel de France, s’est déroulée cette après-midi. Huit équipes étaient en lice et la France avait hérité la veille d’un départ en première position. L’échéance bauloise revêt un enjeu tout particulier puisqu’outre le fait que ce soit la première épreuve par équipes pour les Bleus cette saison, elle permet également d’aguerrir les couples en vue des championnats du monde de Herning, au Danemark, en août prochain. 

Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper (propriété de Philippe Berthol) ont donc eu la lourde tâche d’ouvrir l’épreuve et de lancer la France dans la compétition. Sur le parcours dessiné par le chef de piste mosellan Grégory Bodo et son équipe, composé de 12 obstacles et 15 efforts, le Lorrain et son fils d’Hickstead n’ont pu éviter deux fautes, sur l’entrée du double n°6 situé après la rivière et le vertical n°11. 

Deuxièmes à s’élancer, Mégane Moissonnier, 24 ans, et Cordial (propriété de Seven Equestrian Gmbh), qui intégraient pour la première fois l’équipe de France Seniors, ne se sont pas laissés impressionner en réalisant un parcours parfait. Une prestation ovationnée comme il se doit par le public présent en nombre, comme d’ordinaire lors de cette compétition bauloise. 

Sur la pelouse du stade François André, Pénélope Leprevost et Kevin Staut ont tous les deux commis une faute en première manche. La championne de France Pro Élite en titre, associée à Excalibur de la Tour Vidal*GFE (propriété de la propriété des SAS Groupe France Élevage, SARL Les Écuries de la Tour Vidal et SARL l'Eden), a également été piégée par le vertical n°6A, tandis que son compatriote, aux rênes de Visconti du Telman (propriété de Sandrine Sanguinetti), a renversé l’avant-dernier obstacle. 

Avec un total de huit points à l’issue de la première manche, la France a abordé la seconde rotation en troisième position ex-aequo avec la Suisse et l’Italie. Une barre séparait ces trois nations de la tête, annonçant une seconde manche pleine de suspens !

Sous un grand soleil et dans une ambiance électrique, les huit nations en lice sont revenues dans l’ordre inverse du classement provisoire des équipes pour dérouler un second parcours, identique au premier. Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, neuf ans seulement, ont rectifié leurs erreurs pour dérouler une prestation vierge de toute pénalité, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Tous deux ont ainsi conclu leur première sélection en équipe de France sur une note positive. 

Malgré deux fautes en fin de tour, Mégane Moissonnier et Cordial ont fortement contribué à la deuxième place collective des Bleus, montrant qu’il faudra désormais compter sur eux. Nul doute que la cavalière aindinoise a engrangé une riche et bénéfique expérience lors de cette épreuve pour la suite !

Pénélope Leprevost et son puissant gris de douze ans ont, à nouveau, été pénalisés d’une petite faute, cette fois sur l’oxer placé en entrée de triple n°8. 

Pilier de l’équipe de France depuis de nombreuses années, Kevin Staut a une nouvelle fois montré qu’il sait tenir la pression et répondre présent au moment où l’enjeu est le plus fort. Avec Visconti du Telman, membre de l’équipe tricolore aux Européens de Riesenbeck (GER) en septembre dernier, le Normand a corrigé le tir pour terminer sans faute, pour le plus grand bonheur d’un public expressif totalement acquis à sa cause. Avec un total de douze points cumulés au total des deux manches, la France a donc terminé deuxième, de bon augure pour la suite de la saison !

Frédéric Morand, vice-président de la FFE

C’est une très belle équipe choisie par le staff fédéral. Nous pouvons nous féliciter de la performance de Mégane Moissonnier, sans-faute en première manche pour sa première Coupe des nations. Les cavaliers plus expérimentés ont montré qu’ils sont toujours là quand il faut aller chercher le sans-faute. Nous avions un peu de crainte après la première manche, de la déception avec les quelques fautes. La deuxième manche était très bien. Nous commençons notre revue d’effectif, avec quatre chevaux qui sont très bien. Le terrain de la Baule est très beau, le temps magnifique, et il ne faut pas oublier Grégory Bodo, qui a dessiné sa première Coupe des nations de ce niveau dans son pays. Le tracé était tout en finesse, délicat, comme il sait le faire, et a engendré des fautes ici et là. C’est une très belle journée pour la France, nos cavaliers, nos chevaux, nos propriétaires et notre chef de piste. Bravo à tous, ainsi qu’à Pierre de Brissac et son équipe pour l’organisation. Nous remercions également le maire de la Baule, Franck Louvrier, pour tous les efforts réalisés par sa commune pour que cet événement soit planétaire. 

Sophie Dubourg, directrice technique nationale

C’est une belle deuxième place et le bilan est très positif. Il y a toujours une obligation de résultat quand on est à La Baule, et nous sommes sur la deuxième marche du podium, derrière une équipe belge forte. Certaines équipes disposaient de couples olympiques, ce qui n’était pas notre cas. Excalibur de la Tour Vidal*GFE et Visconti de Telman, nos piliers, ont bien répondu sur un parcours subtil. Nous avions également de nouveaux couples, avec Mégane Moissonnier qui a été très forte avec Cordial. Cayman Jolly Jumper est sous la selle de Simon Delestre depuis novembre et est très prometteur. L’objectif était de l’évaluer aujourd’hui. Pour moi, la France a rempli son contrat, devant son public. Il y a toujours plus de pression qu’on ne l’imagine, pour les cavaliers comme pour le staff fédéral. Beaucoup de propriétaires étaient présents et ont pu vivre ce moment passionnant et vibrant. Enfin, nous défendons ce format, qui n’a pas été retenu pour les prochains Jeux olympiques mais qui reste le meilleur, tant pour le scénario que pour le bien-être des chevaux. Le drop score (annulation du moins bon résultat) permet de ne pas aller au bout d’un parcours sans pénaliser l’équipe. C’est un format qui soude une équipe d’une belle façon. À noter également la belle prestation du chef de piste Grégory Bodo, que nous soutenons dans sa candidature aux Jeux olympiques de Paris 2024 et qui a, une fois de plus, montré tout son talent. 

Henk Nooren, entraîneur et sélectionneur de l’équipe de France

Je suis très content. Il y a des nouveaux couples, et une nouvelle cavalière qui est entrée dans notre équipe première. La performance de Mégane Moissonnier est admirable. L’équipe était mixte entre des couples que l’on ne connaissait pas et d’autres plus expérimentés. La deuxième manche était très solide. Pour les prochaines Coupes des nations, nous allons certainement donner leur chance à de nouveaux couples. Simon Delestre dispose encore d’un autre cheval, et Kevin Staut encore deux ou trois chevaux. Nous l’avons vu gagner à Paris en mars avec Cheppetta, Viking d’la Rousserie est de retour comme on l’a vu à Grimaud la semaine dernière, et il y a Bond Jamesbond de Haye, avec lequel il sautera le Grand Prix dimanche. Je pense également à Mathieu Billot et Baschung Courcelle. L’objectif est de continuer d’étoffer l’équipe de France en vue des prochaines échéances : les Mondiaux cet été, et les JO de Paris 2024, qui sont déjà continuellement dans nos têtes. 

Mégane Moissonnier, membre de l’équipe de France

Je suis très contente d’être ici. C’est une première pour moi à La Baule et je suis ravie des performances que j’ai réalisées pour l’heure, et de cette deuxième place dans la Coupe des nations. Je suis très contente également que Sophie Dubourg, Henk Nooren et tout le staff fédéral m’ait donné ma chance en équipe de France, ainsi que du comportement de Cordial. Il y a forcément un peu de déception pour les deux fautes en seconde manche, mais nous gardons du positif. Il y a eu un peu de fatigue, il n’a pas forcément l’habitude de courir deux parcours complets à la suite. Il a été opéré du cornage en décembre dernier et cela fait donc cinq mois qu’il a repris le travail. C’est une belle performance et nous améliorerons petit à petit sa condition physique dans les semaines et mois à venir.