Journée fédérale enseignants au Parc équestre
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Cette semaine, le Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron était l’hôte de la dernière journée fédérale enseignants. Près de 300 personnes avaient fait le déplacement pour cette journée exceptionnelle, animée par Michel Robert.
La Fédération Française d'Equitation, avec l'aide de ses comités régionaux d'équitation (CRE) a mis en place depuis 2017 une tournée nationale afin de permettre aux enseignants des poney-clubs et centres équestres de France de bénéficier de journées de formation à forte valeur ajoutée. Ces "journées fédérales enseignants" sont animées par le champion de saut d'obstacles et entraîneur reconnu Michel Robert.
Près de 300 enseignants étaient au rendez-vous ce lundi sous le soleil du Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Un premier temps de présentation et d'échange a eu lieu en salle.
Michel Robert, entouré d'Olivier Simon, adjoint de la Directrice technique nationale, de Véronique Bartin, enseignante méthode Alexander et de Mathias Hebert, conseiller technique sportif, ont présenté le programme de la journée, puis sont revenus sur la méthode Michel Robert dans ses grandes lignes. Une présentation très interactive qui a permis aux enseignants de poser des questions et d'échanger les points de vue.
Différents thèmes ont été abordés, comme les difficultés rencontrées lors de la transition poney-cheval, la gestion du mental du cavalier, la mise en œuvre des séances de « mise en selle », l’utilisation du matériel…
Michel Robert a ainsi insisté sur le rôle du mental en expliquant que « le physique réagit au mental ». Il a également rappelé que « chacun doit trouver sa propre méthode d’enseignement. L’état d’esprit de la pratique change. Autrefois, l’enseignement militaire de l’équitation préparait les cavaliers à la guerre. Aujourd’hui, la façon d’enseigner est différente car les attentes des cavaliers sont différentes. » Concernant la « mise en selle », la façon de procéder à également changé. « Auparavant, les séances de mise en selle avait pour but de forcer le geste par la pratique intense. Aujourd’hui, on peut faire travailler la position aux cavaliers au pas sans douleur. Au trot et au galop, on se contente de sessions courtes de 10 à 15 secondes entrecoupées de pas. On aide le cavalier à prendre conscience de ses sensations », expliquait-il avant de conclure « Tous ceux qui ont réussi ont essayé ».
Une séquence pratique a ensuite eu lieu dans le manège du Parc équestre.
Quatre élèves en formation BPJEPS ont eu la chance de profiter des conseils de Michel Robert et de les mettre en pratique sur des exercices illustrant les différentes situations rencontrées par les enseignants. Ils se sont tout d'abord intéressé à la position du cavalier, qui permet de mieux communiquer avec le cheval. "Les actions et les aides sont efficaces et discrètes si la position du cavalier est bonne", expliquait Michel Robert.
Second point abordé, le regard du cavalier. "Le regard est très important, il donne beaucoup d'indications au cheval. On peut améliorer la posture du cavalier en agissant très simplement sur son regard. Bientôt, regarder son cheval ou regarder par terre sera devenu une aberration ", reprenait-il en salle.
Étape suivante pour les cavaliers, travailler sur les tournants. Là encore, la clé du succès réside dans la position du cavalier. Michel Robert est revenu sur l'importance de l’équilibre du cavalier en selle, et a fait le lien entre la position du cavalier, son regard et la qualité des tournants effectués. Les exercices proposés sont simples et faciles à mettre en place et ajustable en fonction du niveau des cavaliers. "Les problèmes que rencontrent les enseignants avec qui j'ai pu échanger lors de ces journées sont les mêmes que ceux que j'ai moi-même rencontrés quand j'étais moniteur et même en tant que coach aujourd'hui. Les difficultés que l'on peut avoir avec les chevaux et cavaliers sont les mêmes, que l'on parle de cavaliers débutants ou de haut niveau, et les façons de résoudre ces difficultés sont les mêmes quel que soit le niveau, on retombe toujours sur les mêmes principes de base et les solutions sont similaires." explique Michel Robert.
Véronique Bartin, diplômée BEES2 enseigne la méthode Alexander appliquée à l'équitation depuis 30 ans. Elle intervient, en complément de Michel Robert durant ces journées de formation.
" Les enseignants sont très ouverts et curieux. Je pense que l'organisation par la FFE de ces journées est très importante car elles permettent d'ouvrir des portes. L'idée est que les gens prennent l'habitude de se former régulièrement, pour leur donner le goût d'apprendre. Michel Robert est l'un des rares, si ce n'est le seul cavalier de haut niveau à avoir mis au point une méthode de travail et je crois que les enseignants sont généralement fiers d'avoir pu passer une journée avec lui. La technique Alexander est une méthode qui relie le corps à l'esprit. Elle s'intéresse au fonctionnement de la personne dans son ensemble. J’ai choisi de l'appliquer à la pratique de l'équitation car je trouvais beaucoup de similarité entre les postures de la méthode et les postures de cavalier. Cette façon de travailler permet aux cavalier d'améliorer sa relation au cheval et à lui-même. Pendant ces journées, je l'aborde simplement, mais je tente de donner des pistes et conseils pratiques faciles à retranscrire pour les enseignants d'équitation."