L'apprentissage de la posture de médiateur équin se poursuit pour les seize stagiaires engagés dans la quatrième promotion de cette formation professionnalisante mise en place par la Fédération Française d’Équitation. Pour ce huitième regroupement, sur les quinze au programme, l’attelage et la randonnée au cœur de la médiation avec les équidés étaient au programme.

Ces 4 jours ont permis aux participants  : 

• d’identifier et formaliser les objectifs, intentions et intérêts de la randonnée et de l’attelage en MAE ; 
• d’intégrer dans leur pratique de MAE les notions de préparation musculo-squelettique du cheval indispensables à son bien-être ; 
• de comprendre et percevoir les enjeux psycho-corporels de la randonnée et de l’attelage en MAE ; 
• d’identifier les forces, ressources et les vulnérabilités de chacun dans le champ professionnel (posture et positionnement) du Médiateur équin ; 
• de déterminer les outils mobilisables en MAE (5 domaines : soin, santé, handicap, équicoaching ou accompagnement psycho social) en lien avec l’attelage et l’équitation de pleine nature ;
• mais également de ressentir les émotions émergentes des activités de MAE s’appuyant sur l’attelage, la randonnée et la nature.

Et les stagiaires ont pu ressentir les premières émotions dès leur arrivée au Parc équestre fédéral ! En effet, placés en deux lignes dans la carrière, à l’aveugle, un attelage est passé entre eux au grand galop… De quoi s’imprégner immédiatement de l’ambiance de ces quatre jours, pour lesquels chacun a posé ses propres objectifs. Au programme de la semaine, des ateliers théoriques et pratiques : matelotage, lecture de cartes, longues rênes, randonnées montées et attelées au Mont d’Aunay, soins aux chevaux... Le tout dans la bonne humeur - le Cluedo grandeur nature organisé le mercredi soir ayant rencontré un vif succès - avec une météo mouvante, à la hauteur des sensations vécues.

L’attelage et la randonnée, des outils puissants de médiation avec les équidés

Pour mener à bien les objectifs pédagogiques définis, ces professionnels d’horizons divers et du milieu équestre, sanitaire, social ou médico-social étaient entourés des intervenants suivants : Sophie Pougnet et Richard Ferré, meneurs internationaux et enseignants d’attelage, Damien Vedrines, enseignant et accompagnateur de tourisme équestre, Catherine Mercier, psychologue clinicienne et équithérapeute ainsi que Carole Yvon-Galloux, coordinatrice pédagogique.

Un débriefing final a permis à tous de prendre du recul sur les quelques jours écoulés, leur volonté d'approfondir l’utilisation des outils présentés et les enseignements retenus. La pratique des longues rênes a été tout particulièrement appréciée et a été pointée la possibilité de s’associer avec des experts pour proposer de l’attelage ou de la randonnée en séances de médiation. La possibilité d’expérimenter en tant que bénéficiaire ces outils pendant la semaine a été jugée très intéressante pour savoir ensuite comment se positionner en tant que médiateur. Les intervenants ont été chaleureusement remerciés et la justesse de leur positionnement saluée.

“L'idée est de faire vivre aux stagiaires toutes les sensations, les émotions que peuvent procurer l’attelage et la randonnée, afin de leur faire prendre conscience de ce qu'ils vont pouvoir proposer plus tard aux personnes qu’ils seront amenés à accompagner”, débute Carole Yvon-Galloux, chargée de missions Cheval et Diversité à la FFE. “L’attelage est un superbe outil dans les différents domaines de la médiation. Par exemple, en sport-santé, rien que la préparation des chevaux mobilise énormément sans s’en rendre compte, avec la marche, mais aussi en terme musculosquelettique, sur la ceinture scapulaire par exemple. Il y a également une subtilité dans la relation qui est différente quand le cheval est attelé de quand il est monté. L'attelage ou les longues rênes offrent notamment l'opportunité d'expérimenter et affiner sa posture, la juste distance, la finesse de la communication et la mise en mouvement pour un objectif commun... Concernant la randonnée, c'est un véritable outil de groupe, on va notamment travailler sa posture au sein du groupe, son rapport aux autres, la négociation, les doutes, la prise de décision, ou venir interroger et renforcer la complémentarité avec le cheval, la confiance en "un autre que soi" et donc, par écho, la confiance en soi. La nature et sa symbolique sont un levier d'accompagnement en médiation. On retrouve une certaine liberté et on va utiliser de nombreuses métaphores liées à la nature. Le groupe était dynamique et engagé. Nous avons volontairement proposé à chacun de vivre et accueillir les émotions émergentes sachant qu’elles se gèrent  et se révèlent une véritable force sous réserve d'un encadrement et le cadre posés.”

Sandrine, ergothérapeute

“L’ergothérapeuthe propose une rééducation cognitive, émotionnelle, parfois physique moteur, aux enfants en situation de handicap afin de les rendre le plus autonomes et indépendants possible. J'avais envie de compléter ma pratique avec les chevaux, en faisant un lien entre le travail en cabinet et les chevaux. Je pense qu’ils peuvent vraiment aider pour débloquer tout ce qui va être émotion, comportement, travailler le raisonnement, la planification, l'organisation.

Je suis contente de ma semaine, j'ai découvert l'attelage que je ne connaissais pas du tout. J’y vois un grand intérêt, quand le handicap moteur est trop important pour avoir quand même un lien avec le cheval, dynamique et en mouvement. Cela m'encourage aussi à travailler en partenariat avec des professionnels équestres qui maîtrisent les techniques et les outils. La randonnée est aussi intéressante car le fait d'être à l'extérieur, de suivre un chemin, peut vraiment aider les enfants à s'impliquer concrètement.
Je travaille beaucoup en binôme avec d'autres thérapeutes comme des kinésithérapeutes ou des orthophonistes. J’imagine ce même partenariat avec d'autres professionnels du monde équestre et je pense que ça peut être hyper riche pour les enfants.”

Tiphaine Vermeulen, enseignante, dirigeante et élue au comité fédéral

“Nous sommes une bonne promotion avec un groupe qui fonctionne plutôt bien. Les activités de la semaine ont révélé les caractères de chacun, des petites choses qui nous ont permis de travailler en commun. Je fais déjà des randonnées tous les mois donc c’est un outil que je vais affiner et réutiliser sans problème. Les longues rênes, c'est une certitude. J'ai adoré car c'est à la fois ultra carré, précis sur les endroits où passer, tout en laissant la liberté de le faire comme on le veut, en étant plus ou moins proche du cheval. Pour l'attelage, j’en fais avec un petit shetland mais j'estime manquer encore de compétences pour le mettre en place en médiation. Par contre, j'ai adoré mener en paire avec les conseils techniques, en sécurité. Il s’agira donc peut-être de s'associer avec quelqu'un qui sait faire. Il faut réussir à déléguer certaines choses, parce que si on se sent pas assez compétent, forcément, on ne va pas se sentir à l'aise et la personne qu'on va accompagner ne le sera pas non plus. 

La médiation, c'est vraiment pour tout le monde, que l’on soit en situation de handicap ou non, un ado ou un adulte hyperactif, en décrochage, un chef d'entreprise qui a besoin de manager son équipe... Le cheval est un miroir et cette formation est enrichissante pour tous, que ce soit en tant qu'individu, enseignant… Cela nous permet de voir le cheval d’une manière différente. Je vois le besoin en tant que dirigeante. La moitié des propriétaires qui ont un cheval ne veulent pas spécialement monter mais passer du temps avec lui. Ils ont un besoin d'autre chose qu'ils n'arrivent pas à exprimer correctement. Mais avec le cheval, ils arrivent à débloquer des choses. Je pense que cela va concerner de plus en plus de cavaliers. Le bien-être du cheval et de l'humain s'accordent et les deux parties seront gagnantes.”

Pour devenir Médiateur équin, la FFE propose une formation diplômante et professionnalisante. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes, et ce jusqu’au 6 décembre 2024, pour intégrer la prochaine promotion. Les cours se tiendront du 6 janvier 2025 au 2 avril 2026, avec une journée complémentaire le 23 juin 2026.

• Toutes les informations

La formation Médiateur équin en quelques mots 

553 heures au total réparties sur 18 mois - à raison de 15 regroupements de 4 jours consécutifs par mois. Suivent 140 heures de stages de mise en situation professionnelle - un stage “immersion” de 35 heures et un stage “professionnalisation” de 105 heures.

Le diplôme de médiateur équin est délivré au titre des mentions suivantes :

• “Activités équestres” pour les professionnels de l’encadrement des activités équestres.
• “Equithérapie /Hippothérapie” pour les professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social.

Grâce à cette formation, les professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social mais aussi de l’encadrement des activités équestres pourront : 

• Concevoir et conduire un projet de MAE ;
• Encadrer des activités de MAE individualisées en toute sécurité ;
• Adapter leur pratique professionnelle aux activités de MAE ;
• Construire et renforcer leur cadre professionnel de médiateur équin.

68 % des personnes en formation ont développé une activité de MAE dans les 6 mois qui ont suivi la fin de la formation.

Le taux de satisfaction globale pour cette formation est de 98% et de 100% concernant l’expertise pédagogique des formateurs.

Des permanents des services Formation et Cheval & Diversité seront présents lors des salons équestres de fin d’année - Equita Lyon, Angers, Paris et Lille - pour présenter la formation Médiateur équin et répondre à toutes les questions.