Retour sur les Rencontres des 60 ans du Tourisme équestre
À l’occasion des 60 ans du Tourisme équestre français, la FFE-CNTE a organisé de nouvelles Rencontres du Tourisme équestre les 8 et 9 décembre 2023, au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron.
Près de 80 participants, professionnels et bénévoles du Tourisme équestre, ont ainsi été réunis pour deux journées de plénières et de discussions. Retour sur un évènement qui rassemble et permet de revenir sur l’héritage du Tourisme équestre propre à la France.
À l’occasion des 60 ans du Tourisme équestre français, la FFE-CNTE a organisé de nouvelles Rencontres du Tourisme équestre les 8 et 9 décembre 2023, au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron.
Près de 80 participants, professionnels et bénévoles du Tourisme équestre, ont ainsi été réunis pour deux journées de plénières et de discussions. Retour sur un évènement qui rassemble et permet de revenir sur l’héritage du Tourisme équestre propre à la France.
Un brin d’histoire : genèse du Tourisme équestre
Un brin d’histoire : genèse du Tourisme équestre
Après un déjeuner convivial, les Rencontres ont débuté avec le mot d’ouverture à trois voix, par Serge Lecomte, Président de la FFE, Valérie Dalodier, Présidente du CNTE et Frédéric Bouix, Délégué général de la FFE et Président de la Fédération internationale de tourisme équestre. Tous trois sont revenus sur la richesse du Tourisme équestre français, l’importance de poursuivre l’écriture de son histoire et de continuer à former les professionnels de demain, tout en tenant compte des enjeux de la société actuelle.
La plénière d’ouverture était animée par Pascal Marry, Président de la Commission “culture et patrimoine” de la FFE et Maître Randonneur. Ce dernier a conté la rétrospective du Tourisme équestre, des premiers “baroudeurs” à nos jours, en passant par le besoin de se fédérer et la création de l’ANTE en 1963. Il explique : “Profitons du recul pour comprendre l’origine du mouvement et transmettre aux générations futures”. Ainsi, Pascal Marry est revenu sur les grands faits marquants, ponctués de dates importantes. Premiers rassemblements, régions et hommes pionniers du mouvement, évolutions sociologiques et émergence des sports de nature : la présentation très complète et retraçait 60 années riches d’évolutions. Les explications de Pascal étaient soulignées par une bande son extraite d’une interview originale de Henry Blanc, directeur des Haras nationaux jusqu’en 1962 et soutient important dans la création de l’ANTE.
Tourisme équestre et territoires
Tourisme équestre et territoires
L’assemblée accueillait ensuite Sylvine Pickel-Chevalier, universitaire spécialisée dans les loisirs sportifs et le tourisme équin, professeure à l’ESTHUA, Faculté de tourisme, culture et hospitalité d’Angers. Ses travaux présentés, extraits d’un dossier publié dans la revue “Espaces”, portaient sur le cheval comme levier d’attractivité territoriale. Après avoir différencié “Tourisme équestre” et “Tourisme équin”, Sylvine exposait les conditions essentielles de logique touristique et l’importance de renforcer l’inclusion des acteurs de la filière équine dans un réseau d’acteurs endogènes et exogènes (collectivités, professionnels du tourisme, tour-opérateurs…) pour permettre au Tourisme équestre d’être un levier de développement du territoire. Enfin, était évoquée l’opportunité de la création d’un label partagé autour des “Destinations du Cheval”, fonctionnant en cluster touristique équin.
Annelot Huijgen, journaliste au Figaro et animatrice de média trainings et conférences, intervenait ensuite auprès des participants pour parler du tourisme sportif en France, et présenter les résultats d’une enquête : chiffres clés du tourisme sportif, intérêts, motivations de pratique des français, lien entre activités sportives en vacances ou encore pratique le reste de l’année. Le parallèle avec le Tourisme équestre était intéressant : comment s’inspirer des autres pratiques pour développer la nôtre ? Avant de conclure, Annelot présentait le “Volvic Volcanic Experience”, un événement sportif pour toute la famille, qui allie sport et tourisme local pour tous les âges. Un exemple dont s’inspirer pour nos évènements Tourisme équestre ?
Les “pitchs itinéraires” : un format dynamique
Les “pitchs itinéraires” : un format dynamique
Après une pause qui a permis aux participants, aux intervenants et aux équipes fédérales d’échanger autour d’un café, une animation était proposée : les “pitchs itinéraires”. Le principe est simple : chaque présentateur, membre impliqué dans la création ou l’organisation de cet itinéraire ou évènement, dispose de 180 secondes pour en présenter les grandes lignes. Dans l’ordre, se sont succédés :
- Jackie Brunet, président du Comité départemental de Tourisme équestre des Côtes-d’Armor présentait l’Equibreizh, itinéraire équestre régional de plus de 2000 kilomètres, comportant tout un réseau d’hébergements adaptés,
- Jean-Pierre Collin, président de l’Association de la Route Napoléon à Cheval, premier itinéraire labellisé “Grand Itinéraire Équestre” de la FFE-CNTE. Né en 2015 lors de la célébration du bicentenaire du débarquement de l’Empereur à Golfe-Juan en 1815, cet itinéraire comporte plus de 350 kilomètres balisés à travers les régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes,
- Marie-Françoise Boutet, Présidente du CRTE Pays de la Loire, pitchait la Route Européenne d’Artagnan dans sa région. Ce projet est de 1000 kilomètres au total en Pays de la Loire,
- Camille Jaubert, chargée de développement au CRTE Auvergne-Rhône-Alpes, présentait un itinéraire spécial attelage : le plateau du Vivarais-Lignon.
Ce fut aussi l’occasion pour Alicia Joffre, chargée de mission au CRTE Normandie de présenter un projet d’envergure : l’organisation de l’Equirando 2025 à Bagnoles-de-l’Orne, en Normandie.
Tourisme équestre, cartographie et innovation
Tourisme équestre, cartographie et innovation
Après la pause, et pour la dernière plénière de la journée, le thème abordé était celui de la cartographie. Anne Bonniord, chargée de projets Système d’Information Géographique / Cartographie au service Tourisme de la FFE, répondait à la question suivante : “Outils numériques : quelles innovations au service du Tourisme équestre ?”. Après avoir présenté les objectifs d’un Système d’Information Géographique, Anne est revenue sur l’histoire et l’origine du SIG adapté au Tourisme équestre. Enfin, l’outil Geocheval, la carte interactive des itinéraires équestres était décrit dans son intégralité : objectifs et fonctionnalités, données valorisées. Spécialement pour ces Rencontres anniversaire, les premières visualisations de l’application mobile Geocheval en cours de développement fut dévoilée en avant-première !
La journée de plénières se terminait par un temps d’échanges entre les intervenants de cette première journée et les participants, afin de poser des questions et de revenir sur des thématiques abordées.
Remise de récompenses et dîner de gala
Remise de récompenses et dîner de gala
À 19h, l’ensemble des participants était convié à un apéritif convivial et chaleureux, suivi d’une cérémonie de remise de médailles d’honneur du Comité National de Tourisme Equestre. 17 passionnés, acteurs investis et militants, ont été récompensés pour leur engagement et leur dévouement au service du Tourisme équestre. Ainsi, Claude Berdot (excusé), Jean-Paul Boissard, Alain Bouchon, Bernard Bout, Christian Boyer, Jackie Brunet, Jean-Pierre Debreu, Georges Fournier, Jacques Françoise, André Grassart, Claude Guilbaud (excusé), Guillaume Henry, François Léveillé, Guy Matras, Bernard Pavie (excusé), Patrick Poyeton et Jean-Patrick Ramillon ont reçu leurs diplômes des mains de Serge Lecomte, Frédéric Bouix, Valérie Dalodier, Tiffaine Vermeulen, Jean de Châtillon et Pascal Marry.
Début de la seconde journée : retour en arrière
Début de la seconde journée : retour en arrière
La seconde journée de ces Rencontres des 60 ans du Tourisme équestre a débuté avec l’intervention de Guillaume Henry, auteur-éditeur, historien du cheval et de l’équitation et fils de Raymond Henry, l’un des fondateurs de l’Association Nationale pour le Tourisme équestre - ancêtre de l’actuel CNTE. Sa présentation traitait des débuts du tourisme équestre, de l’après-guerre à la création de l’ANTE. Les propos de Guillaume furent appuyés par un enregistrement audio de son père, Raymond, qui déclare déjà en 1963 : “Le Tourisme équestre est une façon de définir une pratique très ancienne. Le cheval n’est pas d’abord fait pour franchir des obstacles de concours hippique, il est fait pour se déplacer et être utilisé comme moyen de transport. Il faut désormais redécouvrir des itinéraires, des gîtes d’étape, inventorier les moyens de secours - maréchaux et vétérinaires - et redonner toute une place au cheval et au cavalier !”.
Le Cheval, au centre du Tourisme équestre
Le Cheval, au centre du Tourisme équestre
Guillaume a ensuite laissé sa place à Manuel Mercier, fils du célèbre sellier Gaston Mercier, et chef d’entreprise de la sellerie artisanale qui porte le même nom. Les objectifs de sa présentation étaient multiples : comprendre ce qui a poussé la fabrication des toutes premières selles de randonnée au long cours, et l’évolution de la place du cheval en 60 années de pratique du Tourisme équestre.
Après être revenu sur l’histoire de Gaston Mercier, d’abord organisateur et accompagnateur de randonnées équestre, puis créateur de sa propre selle de randonnée “sur-mesure”, Manuel évoquait les évolutions successives qui ont transformé cette selle initiale en modèles actuels : placement du cavalier, adaptabilité et confort de l’arçon, des panneaux, recherche permanente d’ergonomie, prise en compte des changements physique du cheval et du cavalier, avec un souci permanent d’innovation.
Adapter ses offres aux différents publics
Adapter ses offres aux différents publics
Le micro était ensuite donné à Camille Eslan, doctorante et chargée de la thèse CIFRE co-financée par la FFE, l’IFCE et l’INRAE sur les cavaliers dits “hors structure” de 2019 à 2022. Elle a présenté les résultats de travaux de recherche sur l’auto-organisation dans les activités équestres et le développement d’outils pour les professionnels et les institutions de la filière équine. Comprendre qui sont les cavaliers dits “hors structure”, quels sont leurs besoins et leurs attentes est essentiel pour permettre aux professionnels du Tourisme équestre, et plus largement à la Fédération, d’adapter leurs offres à ce profil de pratiquants.
La plénière de clôture, sous format dynamique d’un échange à 3 voix, était animée par 3 dirigeants de Centres de Tourisme équestre : Jean de Châtillon, dirigeant de A Hue et a Dia et Maître randonneur, Thierry Angot, dirigeant de Equi-Loisirs et Christian Boyer, dirigeant de La Foucheraie. Les échanges se sont poursuivis sur la thématique de l’adaptation de ses offres de tourisme équestre en fonction de l’évolution de la demande de la clientèle, alternant retours d’expérience des intervenants et questions des participants.
Très riches et constructives, les discussions se sont conclues par le point de vue commun qu’est la nécessité de se renouveler, sans cesse, et de soigner sa stratégie de communication et marketing.
Clôture des plénières et remerciements
Clôture des plénières et remerciements
Pour clôturer les Rencontres des 60 ans du Tourisme équestre, Valérie Dalodier, Frédéric Bouix ont pris la parole pour remercier l’ensemble des participants et des intervenants, ainsi qu’Annelot Huijgen, qui a animé ces deux journées de plénières et interagit avec le public autour des différents sujets, ainsi que les équipes fédérales. Frédéric Bouix déclarait "Cet anniversaire visait à célébrer les décennies écoulées et celles à venir. Cette histoire du Tourisme équestre, c’est notre histoire, c’est l’histoire de l’équitation moderne. Alors, honorons-là, partageons-là ; et surtout : continuons de l’écrire”.