« La fédération est engagée depuis toujours dans le bien-être des équidés. Il est de notre responsabilité de rendre accessible et de partager la connaissance du cheval avec le plus grand nombre, en bonne intelligence et complémentarité. Car quand on aime les chevaux et qu’on les connait, on doit savoir qu’on n’obtient jamais rien ni par la contrainte ni par la douleur », confie Serge Lecomte, président de la FFE. A l’heure où le bien-être animal s’inscrit comme un enjeu de société, la FFE dresse un état des lieux de ses actions et réalisations dans ce domaine.

Depuis longtemps, la FFE initie des actions d’information et de régulation sportive en faveur du bien-être équin. Les diplômes fédéraux comme les Galops® sont régulièrement actualisés pour intégrer des modules de connaissance de l’animal. Les 36 disciplines officielles pratiquées en compétitions, disposent chacune d’un règlement spécifique, incluant un article dédié au bien-être animal. L’ensemble des règlements fédéraux détermine en outre des seuils en matière de nombre de participation par cheval à un concours ou les temps de repos minimum entre les compétitions. A haut niveau, les chevaux des équipes de France font tous l’objet d’un entrainement personnalisé et d’une attention particulière de la part des vétérinaires fédéraux. De plus, la FFE s’engage à ce que les cavaliers membres de l’équipe de France soient garants du bien-être de leurs montures.

Quelles que soient les fonctions occupées : dirigeant de clubs, enseignant, cavalier, officiel ou organisateur de compétitions… tout le monde est concerné par le bien-être animal. Depuis 2016, la FFE s’appuie sur l’expertise d’une éthologue intégrée au staff fédéral, spécialiste de la compréhension des équidés. Elle intervient régulièrement auprès des dirigeants, des licenciés mais aussi des équipes de France jeunes et seniors, toutes disciplines confondues, dans les formations des officiels de compétition ou dans les Comités régionaux et départementaux d’équitation (CRE et CDE), organes déconcentrés de la FFE. Afin de disposer de nouvelles données scientifiques au service de la filière, la FFE collabore avec des chercheurs spécialistes. Cette année, la fédération participera au financement d’une étude portant sur le bien-être des chevaux de haut-niveau en compétition menée par Léa Lansade, chercheuse pour l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) en Centre-Val-de-Loire.

Depuis 2016, la FFE a participé activement à la rédaction de la Charte pour le bien-être équin aux côtés des autres acteurs professionnels du monde du cheval (Fédération Nationale du Cheval, l’Association Vétérinaire Équine Française, France Galop, le Groupement Hippique National et Le Trot). Cette charte traduit huit mesures pertinentes, communes aux différents segments de la filière équine indépendamment de la production et d’utilisation. En 2019, issu de cette Charte, un guide des bonnes pratiques – co-rédigé par la FFE – a été publié puis validé par l’ANSES et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2021. Détaillant les principes de la Charte, il fournit, à tous, des conseils pratiques sur l’agencement d’une écurie, l’entretien des pâtures, l’observation et la compréhension du comportement des équidés... Décliné depuis en application mobile, le guide dématérialisé permet en plus de s’auto évaluer sur ses acquis.

Autre déclinaison de la Charte sur le bien-être équin, la mention Bien-être animal a été, mise en place en 2019 par la FFE pour ses clubs. Elle permet d’identifier et de valoriser les structures qui ont choisi de s’inscrire dans une démarche de progrès concernant le bien-être de leur cavalerie. Une grille de 15 critères observables permet d’évaluer l’établissement en vue de l’attribution de cette mention. A ce jour, plus de 1 500 clubs sont titulaires de la mention bien-être animal sur l’ensemble du territoire.

Convaincue que comprendre le fonctionnement, les besoins et habitudes de vie des équidés constituait le prérequis du bien-être du cheval, la FFE a initié, en 2019, la capacité détenteur d’équidés pour ses licenciés. Ce certificat permet d'acquérir les connaissances indispensables à la gestion d’un équidé au quotidien en priorisant son confort et en respectant les obligations et la réglementation en vigueur. Il se compose d'un module théorique dispensé en ligne sur FFE Campus. Un module pratique est aussi proposé, obtenu soit par équivalence du Galop® 4, soit dispensé par les clubs après en avoir effectué la demande auprès du service FFE Formation. Fort de cette initiative, la FFE a sensibilisé les pouvoirs publics sur l’importance de former les détenteurs particuliers.

La FFE intervient auprès des pouvoirs publics dans la défense des intérêts des clubs, notamment dans le cadre des travaux parlementaires ayant un impact sur l’équitation, les activités des clubs ou le bien-être animal. Ainsi, tout récemment, les parlementaires ont pris en compte les propositions formulées par la fédération dans le cadre de la loi visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes publiée le 1er décembre 2021 au Journal Officiel. Cette loi intègre désormais des avancées attendues depuis longtemps par les professionnels, telles que :

• L’attestation de connaissance pour les détenteurs particuliers d’équidés, applicable dans un an, afin d’attester des connaissances nécessaires pour garantir le bien-être de l’animal,
• L’inscription de la névrectomie dans les documents d’identification pour une plus grande transparence en facilitant les contrôles lors des concours puisque les chevaux ayant subi une névrectomie ne sont pas admis en compétition,
• La création d’une procédure judiciaire spécifique pour les professionnels pour faire face aux abandons dans les clubs dus aux pensions impayées, pouvant se conclure par une vente aux enchères de l’équidé.

Créée en décembre 2021 sur proposition du président de la FFE, Serge Lecomte, cette commission est présidée par Déborah Bardou, éthologue spécialisée dans le comportement du cheval. Ce groupe suit les actions en cours et initie des projets visant à transmettre, à tous les publics, les connaissances indispensables relatives aux équidés afin d’assurer leur bien-être. Cette commission permet aussi d’uniformiser l’ensemble des actions engagées dans les autres branches de la filière du cheval à l’instar des courses hippiques. L’objectif étant de maintenir une proactivité de la FFE dans le domaine du bien-être animal.