JEM 2018: un voyage hors-norme pour la délégation française
© Peden Bloodstock
Du 11 au 23 septembre prochain, chevaux et cavaliers de l’équipe de France seront en compétition aux championnats du monde d’équitation, les Jeux équestres mondiaux, à Tryon, en Caroline du Nord (USA).
Huit disciplines mondiales seront au programme. Les quatre disciplines olympiques et paralympiques saut d’obstacles, concours complet, dressage et para-dressage seront accompagnées par l’attelage, l’endurance, la voltige et le reining.
La Fédération Française d’Equitation prend en charge le déplacement de ses athlètes, du staff et du matériel pour se rendre sur le site de compétition. La grande majorité des 60 nations engagées voyageront en avion. En effet, si l’acheminement des athlètes humains par avion ne fait pas de doute, le transport des chevaux outre-Atlantique peut sembler moins évident.
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Vols spécifiques équidés
Les chevaux de sport concourent toute l’année sur des épreuves internationales, souvent réparties à travers le monde. L’Europe est cependant le continent où est organisé le plus grand nombre de compétitions équestres de très haut niveau, et ce dans toutes les disciplines mondiales. La France est même la première nation organisatrice de concours internationaux de saut d’obstacles de niveau 5*.
Durant leur carrière, les chevaux de saut d’obstacles sont généralement ceux qui cumulent le plus de « miles ». Ils parcourent l’Europe en camion mais peuvent également voyager en Amérique du nord, dans les pays du Golfe ou encore en Asie.
Le transport des équidés vers ces destinations lointaines est l’affaire de compagnies professionnelles spécialisées. Les chevaux sont embarqués dans des conteneurs, assez similaires à des vans pour chevaux. Deux à trois chevaux sont ainsi placés dans les stalles individuelles qui composent ces conteneurs. Une fois en place, les conteneurs sont installés dans des avions cargo. Des grooms accompagnent les chevaux durant le voyage pour leur donner à boire, à manger et vérifier que tous sont calmes en vol. On compte en moyenne un groom pour cinq chevaux pour le voyage vers Tryon en septembre. Des vétérinaires sont également présents pendant ce transport.
Ce moyen de déplacement est généralement très bien supporté par les chevaux. En vol, les avions sont très stables et ces athlètes, habitués à trouver leur équilibre dans les camions, trouvent facilement leurs marques.
Décalage horaire
Si les chevaux perçoivent le décalage horaire, ils n'en souffrent pas comme peuvent le faire les humains. En effet, leurs capacités d'adaptation à ces changements du rythme jour/nuit sont bien supérieures aux nôtres et les longs vols n'ont ainsi aucun effet négatif ni sur leur santé ni sur leurs performances. Cela leur permet de changer d’environnement de travail et de vie régulièrement sans pour autant perturber leur équilibre. Les chevaux, comme beaucoup d’autres animaux, apprécient les rituels qui leur donnent des repères stables. Pansage, alimentation, préparation avant les épreuves…les grooms, également appelés soigneurs, veillent sans cesse à leur prodiguer ces soins pour préserver au mieux leur rythme naturel de cheval athlète de haut niveau.
Et le matériel ?
Déplacer un cheval de sport nécessite une logistique importante. Outre le transport de l’équidé, de son cavalier et de son groom, tout le matériel nécessaire à son bien-être et à la pratique de son sport doit également le suivre sur les terrains de compétition. Selles, tapis, bridons, couvertures, protections diverses, et autres seaux ou ustensiles de pansage sont préparés avec soins et transportés dans de grandes malles sur les vols des chevaux et les rejoignent ensuite dans les écuries du concours.
Une exception est faite pour l’équipement des meneurs. En attelage à quatre chevaux, le matériel nécessaire représente un volume considérable. Chaque meneur a besoin, en plus des éléments communs à tout cavalier, de faire acheminer ses voitures d’attelage. Pour une compétition comme les JEM, les meneurs tricolores ont ainsi besoin d’une voiture de dressage, d’une voiture de marathon et d’une voiture d’entraînement permettant d’atteler les chevaux un par un.
Tout ce matériel a été chargé il y a quelques jours dans des conteneurs qui sont partis du Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron en direction de Tryon. Ils seront acheminés par voie maritime et arriveront début septembre à destination. Au total, presque 6,5 tonnes de matériel attendront ainsi les trois meneurs tricolores à leur arrivée.