Le bébé cavalier, un pratiquant à ne pas négliger
Les stages fédéraux à destination des enseignants et dirigeants se poursuivent au Parc équestre fédéral. À l’occasion de celui dédié à “La pédagogie du bébé cavalier”, qui s’est tenu les 20 et 21 janvier, focus sur cette catégorie de pratiquant en expansion. À noter qu’entre 2019 et 2021, le nombre de licenciés âgés de quatre ans et moins a augmenté de 13,79%, en faisant la deuxième tranche d’âge en plus forte progression chez les enfants, après les 5-10 ans (+16,47%).
Les stages fédéraux à destination des enseignants et dirigeants se poursuivent au Parc équestre fédéral. À l’occasion de celui dédié à “La pédagogie du bébé cavalier”, qui s’est tenu les 20 et 21 janvier, focus sur cette catégorie de pratiquant en expansion. À noter qu’entre 2019 et 2021, le nombre de licenciés âgés de quatre ans et moins a augmenté de 13,79%, en faisant la deuxième tranche d’âge en plus forte progression chez les enfants, après les 5-10 ans (+16,47%).
Selon la définition de Maud-Aline Leyval, intervenante du stage enseignant des 20 et 21 janvier au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41), le bébé cavalier correspond “aux enfants à partir de 9 ou 10 mois, accompagnés d’un parent, et dont la venue est liée au souhait de ce dernier”. Créatrice et dirigeante d’un poney-club orienté vers ce public spécifique, À Cheval Leyval, à Merville (59), elle amène cela comme “un moment de partage parent-enfant-poney, la construction d’un trio. Les parents viennent partager un moment autre que quotidien avec leur enfant.”
Un public porteur
Un public porteur
L’équitation, sport d’extérieur au contact d’animaux, trouve un écho important en cette période marquée par la crise sanitaire. Dans ce contexte qui fait émerger une volonté forte de de reconnexion à la nature de partage d'activité parent/enfant, l'équitation trouve toute sa place.
En 2021, 8 813 licenciés sur 665 873 sont âgés de 4 ans et moins, soit 1,32%. Deux ans plus tôt, avant la pandémie liée à la Covid-19, ces licenciés représentaient 1,16% (7 169 licenciés sur 617 524 en 2019). On observe ainsi une augmentation de 13,79% des plus jeunes licenciés de la FFE, et cette hausse devrait se confirmer en 2022. Si cette tendance semble s’accentuer en raison de la crise sanitaire, cette évolution était déjà en marche, puisqu’il y a 10 ans, en 2012, seuls 0,87% des licenciés étaient âgés de 4 ans et moins. On mentionnera qu’entre 2019 et 2021, le nombre de licenciés a augmenté de 7,83% à la FFE, passant de 617 524 à 665 873. Dans le même temps, les enfants âgés de 5 à 10 ans sont passés de 133 695 à 155 711 licenciés (+ 16,47%), quand la part d’adolescents âgés de 11 à 18 ans n’a augmenté que de 3,54%, passant de 233 136 à 241 170 licenciés.
Un tremplin pour que les familles poussent les portes des clubs
Un tremplin pour que les familles poussent les portes des clubs
“Nous avons beaucoup de parents qui viennent avec de petits enfants pour leur faire découvrir le poney. Or, nous n’avons pas d'offres spécifiques à leur proposer, si ce n’est un baptême en main, comme il pourrait y en avoir partout. Proposer quelque chose qui leur est adapté nous manque. Cela permettrait de fidéliser une clientèle de passage pour une promenade, qui demande à côtoyer les poneys”, témoigne Cécile, venue du Haras de la Clairière à Gazeran (78) pour assister à la formation. Un constat que partage Mathilde, monitrice au sein de Cheval Passion Jura à Chaux-Neuve (25) : “Nous connaissons une forte demande émanant de très jeunes débutants. Nous les accueillons en cours à partir de l’âge de deux ans, et le nombre de cavaliers dans cette catégorie a doublé au cours des deux dernières années, une augmentation potentiellement liée à l’impact de la crise sanitaire. Je veux donc renouveler ma façon d’enseigner, mais aussi disposer de plus de connaissances à transmettre aux stagiaires BPJEPS que je forme.”
Céline Scrittori, élue au comité fédéral et présidente du Comité Poney, a ouvert il y a 13 ans un poney-club spécialisé pour les plus jeunes pratiquants à Sardieu (38). “Au début, j’accueillais 40 enfants par semaine. Depuis la crise Covid, je ressens un engouement pour la pratique de l’équitation venant de ce public. La possibilité de passer une journée, tous à cheval, en famille est un levier. Je propose la possibilité pour les parents de monter avec leurs enfants. Avant, c’était avec des enfants de 6 ans et plus. Désormais je remarque qu’ils participent avec des enfants de plus en plus jeunes”, indique-t-elle, avant d’attester que c’est “une pratique en plein essor. Il y a un vrai intérêt pour les poney-clubs, afin de faire venir les familles.”
Savoir s’adapter à un public spécifique
Savoir s’adapter à un public spécifique
Quoi qu’il en soit, c’est à chaque structure de faire le choix de proposer - ou non - des offres dédiées à ces très jeunes cavaliers, en fonction de leurs projets et de la demande. Cela demande des ajustements, tant sur le choix de la cavalerie que du matériel, qui doit être “adapté à la taille des enfants. Malheureusement, cela n’existe pas sur le marché. Les longes sont par exemple coupées pour que les enfants ne se prennent pas les pieds dedans quand ils marchent à côté du poney. Autre exemple, tous les poneys sont associés à une couleur, donc les tapis et les licols sont teints, etc. Nous faisons avec les moyens du bord, pour être le plus efficace et ludique possible”, explique Maud-Aline Leyval, avant d’enchaîner : “En tant qu'enseignant, il faut savoir accompagner et s’effacer pour laisser vivre ce moment de partage. Cela demande d’expliquer et d'aider à former un binôme parent-enfant.”
Proposer des activités à destination des plus jeunes, c’est valoriser le contact et l'éveil des sens : toucher, sentir, s’équilibrer sur le poney. Cela amène du partage, et des interactions entre parents et enfants différentes de celles vécues lors de la vie quotidienne.
Découvrir la raison qui amène le parent à pousser la porte d’un poney-club pour leurs enfants permet de les accompagner au mieux, précise l’intervenante. “Celui qui vient car son enfant adore les animaux, ou parce qu’il est frustré de ne pas avoir pratiqué dans sa jeunesse, ce n’est pas la même démarche.” Convaincue des avantages que présentent des offres spécifiques orientées vers les bébés cavaliers, elle a développé sa propre approche pédagogique, qu’elle partage à l’occasion de plusieurs stages enseignants. “Je propose ce que j’aurais aimé trouver quand j’étais enfant, ou quand mes enfants sont nés. Au niveau des thématiques abordées lors du stage, il y a toute une partie consacrée à la clientèle, l’adaptation de la cavalerie et du matériel, ou encore comment trouver et former les poneys. On articule ce contenu autour des attentes des personnes présentes.”
L’équitation, une activité bénéfique dès le plus jeune âge
L’équitation, une activité bénéfique dès le plus jeune âge
La pratique de l’équitation permet une multitude de bienfaits, pour les petits comme les grands. Du côté des jeunes enfants, cela leur donne des clés pour le développement de leur potentiel. Cela valorise et fortifie leurs capacités physiques, intellectuelles, mais aussi sociales, grâce à une pratique collective. En résumé, l’équitation permet une ouverture au monde, et ce, en toute confiance. “Nous leur proposons une découverte en toute sécurité, avec des exercices de relaxation ou en musique. On note que ceux qui ont commencé dès le plus jeune âge deviennent des cavaliers avec moins d’appréhension, à l’aise à pied comme à cheval, et qui démontrent un apprentissage plus rapide ensuite”, détaille Céline Scrittori, qui propose aujourd’hui différentes formules pour les tous petits (accueil à l’année, forfaits, ou pendant les vacances scolaires des séances de 2h et des mini-stages par demi-journée). “La confiance est possible grâce à des poneys calmes et du matériel adapté. Tout cela est important, sinon l’effet inverse de ce qui est souhaité peut se produire”, ajoute-t-elle en pointant l’enjeu de la formation des moniteurs.