Sous l’impulsion de la Commission Bien-Être Animal, la Fédération étoffe progressivement son planning d’Ateliers Compétences. Dans une volonté de donner toujours plus d’outils aux professionnels des établissements équestres pour améliorer le bien-être des poneys et chevaux, une formation a été organisée au Parc équestre fédéral début décembre. Le medical training, ou entraînement aux soins en français, désigne l’ensemble des techniques permettant d’enseigner à un animal à se laisser manipuler, voire à être acteur lors des soins. Utilisé de longue date dans les parcs zoologiques où la coopération des animaux pour les soins est indispensable, le medical training est progressivement appliqué aux espèces domestiques.

Avoir une cavalerie entraînée aux soins permet de gagner en confort de travail et en sécurité. De par la fréquence importante des soins, le medical training permet également de favoriser une relation humain-cheval positive et impacte donc directement le bien-être du cheval … tout comme celui de l’humain !

Cette formation a été co-construite par Alice de Boyer des Roches, professeur en zootechnie, ethnologie et bien-être animal à VetAgro Sup, et Hélène Roche, médiatrice scientifique et enseignante en éthologie équine. Elles abordent des points clés comme la connaissance des émotions chez le cheval et de ses mécanismes d'apprentissage, l’identification des situations qui provoquent de la peur chez les équidés, ou encore la mise en place de dispositifs pour que l'animal soit moins peureux pendant des interventions.

Au programme de ces deux jours pour la dizaine de participants : 

• compréhension du point de vue sensoriel et émotionnel du cheval
• application des théories de l’apprentissage : clicker training, technique de renforcement positif
• exercices pratiques : préparation aux injections, tonte, vermifuge, soin des yeux, etc
• échanges avec les formatrices sur des cas rencontrés dans les établissements

Améliorer la sécurité de tous ainsi que le bien-être des poneys et chevaux

Tout au long de leur vie, les poneys et chevaux vont rencontrer des soins quotidiens et interventions régulières - administration des vermifuges, vaccins, parage, par exemple - mais aussi faire face à des examens cliniques, prélèvements ou administration de médicaments, s’ils tombent malades. Dirigeants, gestionnaires d’exploitation, enseignants, élèves en formation, soigneurs, propriétaires… Tous seront confrontés à ces situations. “L'idée est d’enseigner des techniques qui permettent à ces personnes d'interagir avec les chevaux et d'agir en toute sécurité pour eux et pour l'animal, dans le respect du bien-être, pour favoriser la réalisation du geste et des soins”, présente Alice de Boyer des Roches.

Le bien-être équin regroupe quatre grands principes : une alimentation adaptée et riche en fibres, un bon hébergement avec du mouvement et des déplacements libres, des interactions sociales avec ses congénères, ainsi qu’une bonne santé et un comportement approprié. “Avec cette formation, on agit sur deux domaines en particulier”, poursuit-elle. “Le domaine de la bonne santé tout d’abord, puisque cela permet d'améliorer la détection de troubles, les soins, l'administration des médicaments, etc. Concernant la partie des comportements appropriés, cela permet de rendre ces expériences qui pourraient être désagréables comme étant agréables. On agit sur l'état émotionnel de l'animal. Par ailleurs, cette succession d'interactions positives entre les humains et les animaux, dans le cadre des soins, construit une relation humain-animal positive qui contribue au bien-être de chacun.”

Un impact positif sur l’ensemble de la filière

L’entraînement aux soins développe aussi l'autonomie des cavaliers et des futurs propriétaires, dont la responsabilité est d'assurer la bonne santé de leur équidé. Comme le détaille Hélène Roche, “le message que l’on souhaite faire passer, c’est qu’on a intérêt à envisager l’entraînement aux soins comme on entraîne le reste des choses en équitation. Pour la bonne santé du cheval, il y a des points à préparer pour une coopération à tous les soins qu'il peut rencontrer. Compter sur la chance, ou croiser les doigts pour que cela se passe bien, va fonctionner de temps en temps, mais ce n'est pas viable.”

Cet entraînement aura, in fine, un impact positif sur l’ensemble de la filière : “On enclenche un cercle vertueux autour des soins du cheval, qui rencontrent au cours de leur vie de nombreux professionnels - enseignant, maréchal-ferrant, dentiste, vétérinaire, etc. - Le préparer à toutes ces interventions favorise aussi le travail de toutes ces personnes, qui contribuent à l'amélioration de la bonne santé du cheval. Cela permettra aussi de montrer aux autres acteurs de la filière équine qu'ils peuvent demander aux propriétaires ou aux enseignants d'avoir des chevaux entraînés pour ces questions liées au soins”, ajoute Alice de Boyer des Roches.

Une potentielle activité supplémentaire pour les clubs

Enfin, Hélène Roche suggère d’envisager l’entraînement aux soins comme une nouvelle activité à proposer, bénéfique pour tous et stimulante pour les poneys et chevaux comme les cavaliers : “Pour des équidés en activité réduite, arrêtés pour des raisons de santé ou vieillissant, ces entraînements aux soins coopératifs sont de la stimulation cognitive sans avoir un effort physique à fournir. Cela participe à leur bien-être avec de l'enrichissement dans leur quotidien. Et contrairement à ce que l'on peut croire, il n'y a pas que les jeunes poneys ou chevaux qui apprennent ! Cela peut aussi être un premier pas vers la compréhension des enseignements de l'équitation où l’on va décomposer certains apprentissages. Pour certaines personnes, le fait de travailler à pied, de manière statique, peut permettre de comprendre comment un cheval ou un poney apprend, l’objectif concret de soins rendant les choses plus parlantes. Puis pour des cavaliers qui n'ont plus forcément envie de monter, c'est prendre soin et être dans une interaction agréable dans la relation avec le cheval ou le poney.”

Autre axe majeur pour améliorer le bien-être de la cavalerie, l’alimentation fera l’objet d’une formation de deux jours, les 19 et 20 janvier 2026, au Parc équestre fédéral.

Les objectifs de la formation sont les suivants : 

• Conduire l’alimentation de la cavalerie de club de manière raisonnée selon une approche technico-économique et dans le respect du bien-être animal.
• Raisonner la gestion des prairies destinées aux équidés pour optimiser les ressources en herbe.

Le programme des Ateliers Compétences proposés par la Fédération Française d’Équitation est varié, avec des thématiques telles que le bien-être animal, la pédagogie, le management ou la technique. Ils sont destinés à l’ensemble des gérants et salariés d’établissements équestres ainsi qu’aux enseignants et élèves-enseignants.

Le catalogue de formation de la FFE est régulièrement actualisé : https://ffe.catalogueformpro.com/
Retrouvez également le planning des formations organisées par les CRE : https://metiers.ffe.com/formations-cre/