Après deux annulations en raison du contexte sanitaire en 2021 et 2022, le thème de cette édition 2023 était “Équitation à l'école : Les atouts des clubs. Scolarité à poney : Du sport à la culture”.

“L’équitation scolaire est la démarche éducative que l’on peut avoir vis-à-vis des écoles pour leur expliquer le monde du cheval, le monde animal et les rapports avec la nature. Après l'émergence du poney dans les années 70, c’est le renouveau de l’équitation. Elle prépare la population à accueillir le cheval et le poney avec bienveillance. Après des expériences réussies à l’école, cela donne pour toute la vie un regard positif sur le cheval, le poney ou les cavaliers. L’équitation scolaire est fondamentale ! Avant toute chose, il faut être un éducateur pour qu’au-delà de l’idée sportive de vouloir transformer des gens en cavaliers, on puisse donner cette passion à nos enfants. Il y a beaucoup à dire et à faire autour de l’équitation scolaire. C’est une vraie mission pour l’ensemble de la filière car elle permet de développer au sein de la population une vision positive de nos activités. Merci à ceux qui s’y engagent car c’est en partie grâce à eux que l’ensemble du monde du cheval peut avoir un vrai destin.” 

La première matinée de plénières a été ouverte par Seghir Lazri, sociologue et journaliste sportif à Libération, qui a évoqué l’évolution du sport et de l’équitation. 

À la suite, Audrey Poupardin, vice-présidente de la FFE en charge des scolaires, et Typhaine Chapeyroux, chargée de mission développement au sein de la Fédération, ont rappelé les différents dispositifs d'équitation scolaires existants. Un focus a été réalisé sur l'opération Poney école, dispositif porté par la FFE en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS). Il permet de mettre en relation les poney-clubs et les écoles désireuses de découvrir l'équitation scolaire. Audrey Poupardin, vice-présidente de la FFE en charge du poney, a présenté la mise en place de cette opération au sein du poney-club de Monteclin (91) qu’elle dirige, la manière dont elle développe l'équitation scolaire au sein de son établissement et attire de nouveaux cavaliers. Une occasion de rappeler une fois encore l’importance pour les poney-clubs de participer au dispositif Poney école afin d’assurer la pérennité de l’équitation scolaire.

Patrice Cottin, ancien président du Comité départemental de la Manche, a présenté le dispositif “Culture cheval” mis en place par le département et le prolongement de cette action opéré par le CDE. Cela a permis aux écoles et aux clubs d'obtenir des financements pour développer l'équitation scolaire.

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De son côté, Karine Judic, ancienne dirigeante du Haras de la Vaillantière et vice-président du CRE Pays de la Loire, a témoigné sur son souhait de proposer une approche différente en transplantant le troupeau de poneys au sein même de l'école. Une idée qui a permis des moments d'observation et le développement de la créativité des enfants. Elle a également mentionné le dispositif mis en place au centre de formation du Centre Éducatif Nantais pour Sportifs (CENS), une initiative permettant de concilier sport et études et mettant ainsi les compétences sportives au service de la scolarité.

Carole Yvon-Galloux, responsable du service Cheval & diversité de la FFE, a mis en avant le programme Cheval et Altérité, porté par la Fédération et labellisé Impact 2024, qui propose un projet équestre à des enfants en difficulté ou en situation de handicap scolarisés en classes ULIS.

Isabelle Meyer Chapiron, directrice de club et experte fédérale pédagogie, a pris la parole pour développer l’accueil qu’elle propose au sein de son centre équestre à des jeunes victimes de harcèlement ou en décrochage scolaire. L'équitation et le cheval leur permettent de se reconstruire puis de réintégrer le système éducatif classique.

Pendant l’après-midi, trois ateliers pédagogiques ont été proposés aux dirigeants et enseignants présents, avec pour objectif de leur proposer des supports innovants et les inciter à échanger autour de la pédagogie équestre.

• Lors de l’atelier "prototypes" animé par Audrey Poupardin et Emma Lahondès, chargée de développement à la FFE, les participants ont pu tester trois jeux et proposer leurs recommandations.
• Comment concilier les contenus des cycles pédagogiques avec l'enseignement au centre équestre ? Jean-Luc Vernon, vice-président de la FFE en charge de la vie fédérale, Jaouad Boustani, Conseiller Technique National, et Typhaine Chapeyroux, chargée de mission développement à la FFE, ont organisé un atelier passerelle afin d’identifier les contenus mis en place dans les écoles et proposer des déclinaisons dans les clubs.
• Et si vous deviez imaginer la mallette pédagogique équestre de demain ? C’est la thématique abordée dans l’atelier animé par Déborah Smaga, élue fédérale, et Laura Gracianette, chargée de développement à la FFE.

Au programme de la deuxième matinée, des éclairages d’experts et témoignages ont plongé les congressistes dans l’univers et la passion du spectacle équestre.

Graines d’artistes 

Le projet culturel Graines d’artistes a fait l’objet de nombreux échanges. Ce projet met en relation les clubs et les écoles autour de la création commune d’un spectacle équestre, proposant ainsi un projet éducatif et de développement innovant. “Le but des dispositifs fédéraux à destination d’un public scolaire est d’aider les poney-clubs et centres équestres à animer des séances avec des élèves de primaire ou de maternelle et ainsi créer du lien avec les écoles. Graines d’artistes est l’exemple même de ce qu’il est possible de faire entre un club, la commune et l’école”, a exprimé Audrey Poupardin, vice-présidente de la FFE en charge du poney. Pour Lionel Ferrier, inspecteur de l’Éducation nationale chargé des arts et de la culture pour le département du Vaucluse, “il faut mettre en cohérence tous les temps de l’enfant : scolaire, périscolaire et extra scolaire. Ce projet le permet !”

Sonia Campos, professeur des écoles, accompagnée d’Aude Molines et Manon Prenot, enseignantes d’équitation, ont partagé leur expérience en tant que participantes pour la première année à Poney Passion et Graines d’artistes. Elles sont animées d’une volonté, “que les enfants soient acteurs et que ce spectacle soit le fruit de leur travail.”

Sophie Planet, membre de la commission spectacle FFE et dirigeante de l’écurie du Réal (84), trois fois gagnante de Poney Passion, a témoigné : “Ouvrir les portes de nos centres équestres au grand public c’est préparer le futur de l’équitation et transmettre notre passion.” 

Concernant la finalité de Graines d’artistes, Maurice Galle, président de la commission spectacle FFE a confié qu’“il faut du temps, de la confiance et de la persévérance. Le but final est que Graines d’artistes permette aux clubs d’avoir un spectacle chez eux, ils deviendront aussi une salle de spectacle.”

Promouvoir les atouts pédagogiques du spectacle équestre

Comme l’a rappelé Eve Tixador, Conseillère technique nationale chargée du spectacle, lors de son intervention, les atouts pédagogiques du spectacle équestre sont nombreux pour les enseignants : diversifier sa méthode pédagogique, acquisition d’habiletés parfois difficiles et contourner les difficultés, laisser libre cours à sa fibre artistique, découvrir de nouvelles techniques et activités, un projet commun pour rassembler, etc. Cela offre de nouvelles opportunités aux cavaliers, peu importe leur âge.

“Faire du spectacle c’est créer du lien en s’amusant. Il faut garder l’esprit jeune pour pouvoir réaliser ses rêves d’enfance”, a appelé Jean-Louis Legoux, membre de la commission spectacle FFE. Véronique Peschard, dirigeante de la Ferme équestre du K Rouge (45), a confirmé que “Cheval Passion fait rêver, mais on peut aussi rêver dans nos clubs” en proposant du spectacle équestre. Elle a également abordé l’aspect financier du spectacle équestre au sein du club.

Pascal Marry, président de la commission culture et patrimoine FFE, a souhaité éveiller les consciences sur la connaissance des chevaux et son lien avec le développement des établissements équestres : “S’intéresser aux bienfaits du cheval, c’est s’intéresser aux bienfaits du club”.

Le mot de la fin est revenu à Serge Lecomte, président de la FFE, qui a clôturé ce second et dernier jour de congrès en remerciant les équipes organisatrices et les intervenants. “Le vrai point de départ est d’être motivé. Avec une bonne communication et un bon esprit d’équipe, tout est possible !”, a-t-il formulé. “L’équitation de spectacle est l’éducation que l’on doit développer de manière quotidienne vis-à-vis du public dans nos établissements équestres. À nous de motiver les cavaliers qui viennent en leur présentant un projet adapté, en leur permettant de le réaliser et qu’ils repartent avec des souvenirs.”

Mercredi 18 janvier, journée dédiée à Poney Passion, neuf spectacles imaginés dans le cadre de Graines d’artistes ont été présentés par les clubs de la région, dont trois dans le cadre du dispositif graines d'Artistes (un club, une école, une commune). L’écurie du Réal, située à Jonquerettes (84), est repartie avec le trophée pour la troisième fois après leurs prestations en 2018 et 2022. Les cavaliers de Sophie Planet ont présenté un numéro sur la tolérance, créé en collaboration avec une classe de l’école maternelle de Châteauneuf-de-Gadagne. Ils ont pu se produire dimanche en ouverture du Gala des Crinières d’or, un spectacle d’artistes professionnels. 

Palmarès complet 

• Diversité : Les écuries d’O’Mektoub (04)
• Originalité : Écurie New Way (30)
• Bande son : Centre équestre du domaine de la Tête Blanche (13)
• Poésie et émotion : Kali Équitation (84)
• Costumes et décors : Les écuries des étangs (13)
• Chorégraphie : Les écuries du Rayol (83)
• Mise en scène : L’Ilot Poneys (06)
• Technique équestre : Ranch des marais (13)

Pendant toute la durée du salon, les équipes de la Fédération étaient présentes sur un stand FFE au sein du Hall H. Aux côtés des différents Comités régionaux d’équitation et de tourisme équestre, ils ont répondu aux questions du public et des adhérents sur diverses thématiques comme les métiers de l’équitation.

Frédéric Bouix, délégué général de la FFE

“Le salon de Cheval Passion a trente-sept ans, c’est un rassemblement festif autour de l’équitation de travail et du spectacle équestre. C’est tout naturellement que la Fédération y participe. Quand la FFE s’est intéressée de plus près aux questions de spectacle équestre dans les clubs il y a une vingtaine d’années, elle s’est naturellement rapprochée de Cheval Passion et a lancé, en partenariat, une série de congrès fédéraux. Avec le temps, ces derniers se sont diversifiés, comme celui de cette année qui, au-delà du spectacle équestre, portait sur le monde de l’équitation en lien avec le monde scolaire et de l’Éducation nationale. Ces deux jours de congrès ont été très riches, nous sommes très satisfaits du nombre de dirigeants et enseignants qui ont fait le déplacement. Il y a un réel besoin de se rencontrer de nouveau après la crise sanitaire. Les échanges ont permis aux intervenants et experts de témoigner d’initiatives conduites dans leur club ou dans leur département en lien avec l’Éducation nationale et les collectivités, ayant pour but de développer des activités autour et avec le cheval et le monde scolaire. Chacun a pu engranger des idées complémentaires à ce qu’il fait déjà ou pour lancer une nouvelle activité dans son club. Cela démontre une fois de plus que le cheval est un véritable partenaire éducatif et social, en plus d’être un partenaire sportif ; ce qui permet à l’équitation de se positionner sur de nombreuses politiques publiques. Il y a encore de nombreuses pages à écrire dans ce domaine et ce congrès, avec la participation de tous les dirigeants, y contribue en venant compléter l’offre de la fédération pour diversifier les activités et améliorer les connaissances de chacun.”

Audrey Poupardin, vice-présidente de la FFE en charge du poney

“Ce congrès était riche en échanges, avec des participants de tous horizons et des intervenants avec des profits et expériences professionnelles complètement différents. Cela illustre bien la richesse de la filière et de nos métiers. C’est très important pour nous de pouvoir rencontrer toutes ces personnes, cela nous enrichit au quotidien et permet d’avancer collectivement concernant l’équitation. De nombreux outils existent déjà sur l’équitation scolaire et nous, dirigeants, devrions plus nous pencher dessus pour les utiliser davantage. Il faut toujours se rappeler nos valeurs éducatives et comment nous pouvons les mettre à profit des publics scolaires.”