Discipline venue tout droit d’Angleterre, le pony-games prend de l’ampleur et fait de plus en plus d’adeptes sur tout le territoire. Afin de mettre en avant la discipline et de continuer à la développer dans les clubs, la Fédération Française d’Équitation a lancé les Rencontres du pony-games, dont la deuxième édition vient de se conclure. Le format en trois temps, éprouvé en décembre 2021, a été conservé. 

Ces Rencontres du pony-games ont ainsi débuté jeudi 10 novembre par une journée de développement à destination des dirigeants, enseignants et élèves enseignants. 25 d’entre eux ont répondu présents pour aborder plusieurs thématiques visant à rendre la discipline accessible et mettre en avant ses nombreux atouts : attraits pédagogiques, sportifs et économiques, s’approprier le règlement, l’adaptation pédagogique des jeux, débuter avec le matériel à sa disposition, ou encore le choix et la formation de la cavalerie de pony-games. La journée s’est conclue par une mise en situation pratique. Un moment important qui a permis de montrer aux participants la technique équestre que la pratique des différents jeux peut apporter à leurs cavaliers. Cyril Barreau, expert fédéral, a animé cette journée, et en a dressé un bilan positif.

“Le pony-games n’est pas que des jeux”, Cyril Barreau

“Il y avait quelques responsables de structure présents et trois m’ont dit ‘C’est sûr, je m’y mets !’ Mon objectif est de montrer que le pony-games n’est pas que des jeux. Je pense que l’on ne peut pas faire d’activité ludique sans disposer d’une technique équestre. Il faut apprendre à monter dans le respect de l’animal et avec cette discipline, nous disposons d’un support ludique pour apporter de la technique aux cavaliers. Le pony-games est un sport d’équipe, ce qui permet de fédérer au sein des clubs et de développer le nombre de licenciés. Cela inculque aussi des valeurs de respect des autres, de l’animal, de l'arbitrage. On retrouve des valeurs communes par exemple au rugby : respect des adversaires, développement du mental, investissement dans l’entraînement, la convivialité, etc. Nous devons apprendre cela à nos cavaliers de club et valoriser la discipline.”

Pierre-Luc Portron, référent fédéral arbitrage, et Valentin Pineau, tous deux arbitres de niveau National Élite, ont dirigé une session de formation le vendredi à destination des officiels de compétition et futurs officiels. Au programme, présentation des nouveautés réglementaires, des différents niveaux d'arbitrage et du processus d’accession, modules sur le rôle de chef de piste, commissaire au paddock et secrétaire de table, application réglementaire sur les terrains de concours ou encore étude de cas réglementaires soulevés sur la saison antérieure. Ceux qui étaient disponibles ont été invités à rester pendant le week-end pour une immersion lors de la compétition. Une initiative qui a plu, comme en témoigne Pierre Delest : “J’ai mis les pieds petit à petit dans le pony-games pour pouvoir suivre mes enfants et les écuries Nicolas Mergnac, participer et faire en sorte que le club se développe dans ce domaine. Plusieurs points m’ont plu dans cette formation. Tout d’abord, l’aspect technique avec la transmission d’expérience d’officiels de compétition mais également les aspects évolutifs du règlement. Le bien-être du cheval est toujours plus pris en compte, tout comme l’aspect sécuritaire qui est plus développé. La mise en pratique lors des deux jours suivants était très intéressante. Nous avons pu être sur le terrain en compagnie des officiels qui nous ont coaché, nous ont orienté sur quoi regarder, nous avons pu écouter les décisions, etc. Ce format était idéal et la mise en situation nous a complètement immergés dans le match.” 

“Nous avons vraiment un besoin important d’officiels”, Pierre-Luc Portron 

“Certaines régions comme la Nouvelle-Aquitaine sont dynamiques en termes de compétitions et d’activités de pony-games, ce qui permet d’attirer des parents, qui suivent d’abord leurs enfants puis deviennent officiels de compétition. Dans d’autres régions, comme le Grand Est, il y a moins de compétitions, donc cela suscite moins de vocations. Or, nous avons vraiment un besoin important. Les formations pendant ces journées ou celles organisées en région sont donc essentielles pour capter de nouveaux officiels et préparer la relève de ceux actuellement sur le terrain. Nous voulons montrer que ce n’est pas si compliqué d’être officiel de compétition ! C’est la deuxième année où nous travaillons en deux temps. D’abord, la théorie permet de poser les choses, d'échanger pour répondre aux questions par rapport à des situations rencontrées qui ont pu poser des problèmes, la solution apportée et ce qui peut être amélioré. Cette année, nous avons demandé aux officiels et futurs officiels qui le souhaitaient de nous rejoindre pour une pratique sur le terrain. Cela permet de leur transmettre notre expérience et les conseiller. Si nous donnons envie dans la théorie et la pratique, nous avons tout gagné !”

Une compétition internationale de pony-games s’est déroulée du vendredi au dimanche. Des équipes venues d’Italie, de Belgique ou encore d’Angleterre, ainsi que des représentants de nombreux clubs de l’Hexagone, se sont affrontés. Sportivement, de belles performances françaises sont à mentionner avec les couleurs tricolores représentées dans toutes les finales A : victoire de la Team Maindru Forestier en U18, la deuxième place pour Les Pastranquilles et la troisième place pour l’équipe Le Ruptmix en U15, ainsi que les troisièmes places chez les Seniors de la Team Pony Materiels, des Gariguettes en U18 et de l’équipe Les Red Lions en U12, le tout sous l'œil des sélectionneurs Jonathan Marion et Nicolas Noesser. 

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Il s’agissait du lancement de la saison en pony-games. En 2023, deux rendez-vous majeurs attendent les équipes de France : d’abord les championnats d’Europe en août en Angleterre, puis les Mondiaux en octobre en Australie. À noter que cette deuxième échéance ne concernera pas des couples mais seulement des cavaliers, qui seront choisis sur leur faculté à s’adapter rapidement à leur monture, puisque les poneys ne feront pas le déplacement au pays des kangourous.

“Ce rendez-vous nous permet d’effectuer une revue des effectifs”, Jonathan Marion, sélectionneur national

“Pas mal d’équipes françaises se sont bien positionnées pour accéder aux finales. Avec Nicolas, en tant que sélectionneurs, nous sommes satisfaits des performances françaises. Ce rendez-vous nous permet d’effectuer une revue des effectifs, voir où en sont les cavaliers et leurs poneys, définir les objectifs de la saison et échanger avec les coachs. Nous allons construire la saison autour de stages fédéraux et de compétitions où nous serons présents pour les observer et effectuer un suivi. Le premier stage fédéral se tiendra en février avec un groupe France assez élargi pour voir l'évolution des couples pendant l’hiver. Les championnats de France en paire en avril à Cluny et ceux au Grand Tournoi à Lamotte-Beuvron sont deux compétitions où la majorité des joueurs français seront sur le terrain. Cela permettra de les voir évoluer les uns contre les autres pour évaluer le niveau de chacun. Nous effectuerons ensuite les sélections, avec des groupes U12, U15, U18 et Seniors qui partiront aux championnats d'Europe début août. Pour les championnats du monde en octobre, c’est encore en réflexion, mais il y aura sûrement les Seniors et peut-être des U18, pour défendre les deux titres obtenus cette année.” 

Nathalie Lancereau, présidente de la commission fédérale pony-games

“Le bilan de cette deuxième édition des Rencontres du pony-games est positif. Nous avons doublé le nombre d’engagés et amené plus d’équipes étrangères. C’est positif pour la promotion de la discipline et cela remplit pleinement notre objectif.
Ce qui me plait dans cet événement, c’est qu’il n’y a pas uniquement le plan sportif, mais aussi des temps pour le développement de la discipline et de la formation pour les officiels. J’ai eu un retour d’une élève enseignante en formation, qui a participé à la journée de développement jeudi avec Cyril Barreau et qui a trouvé cela instructif car elle ne connaissait que les bases de la discipline. Entre l’apport pédagogique en salle et la démonstration sur le terrain, elle a pu voir que ce ne sont pas juste des jeux, mais aussi de la technique et que l’on peut se servir du pony-games et de ses nombreux exercices avec des cavaliers débutants à Galop 7. C’est très enrichissant. 
La volonté de la commission est que dans chaque club il y ait du pony-games, que ce soit sportif, ludique ou juste pendant des stages avec un intérêt pédagogique. Pour cela, nous promouvons la discipline auprès des Comités régionaux d’équitation, des clubs, et essayons d’organiser des stages de regroupement pour impliquer le plus d’élèves enseignants. Il faut partir de la base car c’est l’envie de l’enseignant qui favorise le développement dans les clubs.”

Éric Marion, élu référent pour le pony-games au comité fédéral FFE

“Ces deuxièmes Rencontres du pony-games se sont très bien passées. L’augmentation du nombre d’équipes engagées montre que les premières Rencontres ont été bien reçues. Pour la journée de formation des officiels, beaucoup de juges qui débutent dans la discipline étaient présents. Les arbitres plus expérimentés vont ensuite, eux, être des porte-paroles et référents en régions. 
Sportivement, des nouveaux couples participent à la compétition, ce qui permet d’avoir un œil sur ceux qui peuvent potentiellement intégrer l’équipe de France. Nous ne voulons pas nous occuper que de la compétition de haut niveau. Si on veut que cela continue à exister, il faut travailler à la base. L’intérêt de ces journées, c’est de montrer que l’on peut amener en quelques années des cavaliers novices au niveau élite. Nous espérons accueillir encore plus de monde présent l’an prochain. Organiser ce concours international permet de se préparer pour les championnats d’Europe par équipes qui se tiendront au Parc équestre fédéral en août 2024. C’est une mise en route et permet d’avoir trois saisons pour nous améliorer et proposer la meilleure échéance continentale possible.
Au niveau des clubs, nous souhaitons développer le pony-games en paire et l’ouvrir à toutes les séries, car ce n’est souvent pas simple de créer des équipes de cinq couples sans avoir des groupes disparates en termes d'âges. Cela rend ainsi la discipline plus facilement accessible et à plus de clubs.” 

Le rendez-vous est d’ores et déjà donné en 2023 pour un nouveau temps dédié au pony-games !