

Cette rubrique présente les pathologies les plus fréquentes susceptibles d'être rencontrées par des cavaliers.
Introduction
Pour l'opinion générale, l'équitation est responsable du "mal au dos".
Alors que bien au contraire, la pratique de l’équitation renforce la ceinture abdominale et dorsale, et réduit ainsi les contraintes du rachis lombaire.
Chez l’enfant, la pratique de l’équitation participe au bon développement de ses aptitudes physiques et psychiques. Toutefois, la lombalgie de l’enfant, et plus particulièrement pendant la période pubertaire, nécessite une surveillance médicale renforcée.
Chez l'adulte, les lombalgies chroniques résultent souvent de mauvaises postures, ou d'une inactivité entrainant la perte du tonus musculaire abdominal et dorsal. Il est donc important de faire les bons gestes, d'adopter de bonnes postures au quotidien, et d’entretenir sa forme physique. C'est pourquoi, avant de monter et une fois à cheval, certains exercices d’échauffement et d’étirements musculaires sont indispensables pour éviter ou aggraver un mal au dos et lutter contre la contracture musculaire.
La pratique de l'équitation, bien encadrée, avec un moniteur connaissant les problématiques du cavalier, est un gage de succès dans la prévention des lombalgies.
Contre-indication à court terme
Chez l'enfant et l'adolescent, toute douleur articulaire et/ou du rachis interdit la pratique de tout sport, donc de l'équitation, et ce jusqu'à la disparition totale de la douleur. Un bilan médical, un avis spécialisé ou une imagerie pour en déterminer la cause est indispensable.
Contre-indication à long terme
Contre-indication définitive
Situations particulières
Chez les futurs cavaliers, enfants, adolescents ou adultes, ayant des infirmités acquises ou congénitales du rachis, l'équitation peut être pratiquée dans certains clubs hippiques et centres spécialisés. Un avis médical est indispensable.
Prévention
Pour le cavalier, la prévention des microtraumatismes de la colonne vertébrale passe par l'acquisition d'une bonne « assiette » car c'est par l'intermédiaire de son bassin que le cavalier se lie aux mouvements de son cheval.
De la position du bassin dépend pour le cavalier, la statique et la dynamique de son rachis lombaire, de même que la mise en tension accrue ou non des muscles fléchisseurs et adducteurs de la hanche.
Il en résulte que la prévention des contractures dorsolombaires et des atteintes des muscles adducteurs passe par des mouvements d'assouplissement qui peuvent être développés à terre et à cheval. Découvrez les exercices de préparation physique en vidéos sur la page dédiée.
Conclusion
L'enfant et l'adolescent nécessitent une surveillance médicale rapprochée du rachis 2 fois par an.
L’adulte doit tenir compte de ses propres aptitudes physiques et psychiques, de sa connaissance du cheval, et bénéficier d'un bon enseignement afin d'éviter le "mal au dos".
Pour aller plus loin
Sur le site de l'Institut Français du Cheval et de l'Equitation (IFCE). Retrouvez l'article dédié "Cavalier professionnel, et si on parlait de votre santé".
Bibliographies
AUVINET B., GUIHENEU C.-P., GINET J.
Equitation académique - Adaptation du cavalier
Médecine du Sport, 1978, 52, N°6.11-15
AUVINET B.
Le rachis du cavalier
Rhumatologie 1980, 32, N°5, 85-94
FAVORY E.
Existe-t-il des problèmes de santé spécifiques au cavalier
Equ'idée 6.7.12, N°79, 46
FOUQUET B.
Biomécanique du rachis lombaire
L'équitation 9, 73-80
LEIBERT C.
Les risques traumatiques des sports équestres
A propos d'une double étude rétrospective et prospective au sein de 3 clubs alsaciens
Thèse médecine Strasbourg 1985, N°59
L'asthmatique peut faire du sport en général, et pratiquer l'équitation en particulier, mais sous certaines conditions.
L'équitation est souvent déconseillée aux asthmatiques car elle expose à de nombreux allergènes comme le foin, la poussière des boxes et du manège, ou encore les poils du cheval. Pourtant, l'asthmatique bien équilibré peut pratiquer l'équitation mais en appliquant certaines règles de base développées ci-dessous.
Dans tous les cas, l'avis du médecin traitant, et/ou de l'allergologue, et/ou du pneumologue est prépondérant.
Règles de base
En pratique
Bibliographies
Toute personne diabétique doit pratiquer une activité physique.
En pratique, le diabète n'est pas une contre indication à la pratique de l'équitation, même en compétition, aussi bien pour le CSO, le complet, le dressage ou l'endurance.
Un diabétique de type 1 ou 2 peut très bien pratiquer l'équitation, qui reste une activité physique à part entière et aura une influence bénéfique sur sa glycémie.
L'enfant diabétique qui va pratiquer l'équitation ne se sentira pas exclu et le sport lui permettra de contrôler son diabète tout en améliorant son bien être physique et psychologique.
Certaines précautions sont néanmoins nécessaires comme l'adaptation de l'alimentation et des doses d'insuline suivant l'activité et un suivi médical régulier.
Les développements qui suivent distinguent le diabète de type 1 insulino dépendant, qui touche l'enfant, l'adolescent et le jeune adulte puis le diabète de type 2, qui touche l'adulte de 50 à 60 ans en surpoids.
Diabète de type 1
L'équitation, comme tout sport, fait varier la glycémie. Il faut adapter ses doses d'insuline en fonction de l'entraînement ou la durée de la compétition et moduler son alimentation. Les conseils du médecin, du diabétologue, de la diététicienne et de l’enseignant (en fonction de la durée de la compétition) sont d'un grand secours.
Par la suite, l’expérience, le vécu permettent d'éviter les hypoglycémies et de bien adapter le traitement.
Le risque chez le cavalier est l'hypoglycémie donc avoir toujours sur soi du sucre.
Particularités de l'exercice chez le Diabétique Insulinodépendant (D.I.D)
Avant l’effort, afin d’éviter l’hypoglycémie, il est nécessaire de diminuer les doses d’insuline d’où le rôle primordial de l’auto-surveillance.
Attention : l'hypoglycémie peut survenir jusqu'à 18 heures après le concours.
La durée du concours et donc de l’effort, comprend :
Conseils hygiénodiététiques
Le cavalier diabétique se doit d’avoir un bon équilibre alimentaire – alimentation variée, riche en calories pleines, adaptée à l’effort – et une bonne connaissance des aliments à choisir selon leur charge glycémique.
Pour calculer la charge glycémique, il suffit de multiplier la quantité de glucides de chaque ingrédient (poids de l’ingrédient X pourcentage de glucides) par son index glycémique (IG) et diviser le tout par 100. Cela donne un score qui se situe l’élévation de la glycémie. L’idéal est de ne pas dépasser 10.
L’aide d’un nutritionniste en plus du diabétologue peut être précieuse. Le cavalier doit veiller à son hydratation et avoir un sommeil régulier et adapté à son âge.
Diabète de type 2 - Effets bénéfiques
Le sport, et notamment l'équitation, fait partie intégrante du traitement. L'activité physique régulière 1 à 2 fois par semaine est conseillée.
Les effets bénéfiques se ressentent :
Diabète de type 2 - Contre indications relatives
Diabète de type 2 - Précautions particulières
Le diabète doit être stable, équilibré, sous traitement. Pour éviter les risques d’hypoglycémie. Il faut s'alimenter régulièrement le jour de la compétition en répartissant la prise alimentaire. Avoir toujours sur soi du sucre, des barres alimentaires. Avertir son enseignant ou coach que l'on est diabétique.
Conclusion
Le diabète ne constitue pas une interdiction ni une entrave à l'équitation, que l'on soit diabétique de type 2 (DNID) ou de type 1 (DID). Bien au contraire, la pratique de l'équitation doit faire partie intégrante du traitement au même titre que la prise médicamenteuse, l'insuline et les règles hygiènodiètétiques.
L'équitation, pratique sportive, contribue à un meilleur équilibre psychologique chez le jeune cavalier, lui permettant de s'intégrer dans un groupe ayant la même passion, ce qui ne peut être que bénéfique dans une maladie aussi contraignante que le diabète.
La pratique de l'équitation pour le cavalier reste soumise dans tous les cas à l'avis et à l'accord du médecin traitant et du diabétologue.
Bibliographies
Introduction
Très longtemps, l'épilepsie a constitué une contre indication à la pratique du sport.
Toutefois, ces dernières années, de nombreuses études médicales ont montré que le sport entrainait une baisse significative de la fréquence des crises, et engendrait sur le plan psychologique une meilleure confiance chez le malade qui se considère alors comme tout le monde...
L'équitation peut être pratiquée par l'épileptique bien soigné et motivé par le sport qu'il aime : toutes les études médicales ont démontré, tout sport confondu, l'absence de crise chez le malade traité équilibré.
Attention : Une épilepsie de découverte récente ou non, non équilibrée par le traitement, est une contre indication absolue à la pratique de l'équitation.
Une épilepsie, soignée, traitée, bien équilibrée, avec une absence de crise depuis plus d'un an, n'est pas une contre indication, mais la signature du certificat de non contre-indication à la pratique de l'équitation exige certaines conditions :
EEG de mois de 3 mois normal ;
Avis circonstancié de moins de 3 mois du neurologue qui suit le cavalier.
Pour le cavalier épileptique : règles de base
Une bonne hygiène de vie est nécessaire. Il faut éviter les produits excitants, notamment l'alcool ou les associations alcool-cannabis ; ne pas avoir de dette de sommeil, donc bien dormir durant la semaine et la veille du concours ; pratiquer l’équitation de façon régulière.
Le jour d’une reprise ou compétition :
Afin de garantir la meilleur prise en charge médicale en cas de crise, il est conseillé au cavalier d’avertir son moniteur de sa maladie.
Pour les tiers : gestes à bien connaitre en cas de crise
Bibliographies
Introduction
Quelle attitude adopter face à la pratique de l’équitation devant des pathologies cardiaques ?
En fonction de la pratique de l’équitation (loisirs ou compétition), et des types de pathologies présentés par le cavalier (hypertension, insuffisance coronarienne ou valvulaire), le certificat de non-contre-indication à la pratique de l’équitation sera adapté à chaque cas.
Dans tous les cas, un bilan cardiologique complet (ECG, échocardiographie, épreuve d'effort) et un suivi cardiologique régulier sont nécessaires. Trois pathologies cardiovasculaires sont développées ci-dessous.
Hypertension
L’activité physique régulière réduit la pression artérielle. Toutefois, le cavalier souffrant d’hypertension doit être attentif aux points suivants :
Maladies coronariennes
Pour le cavalier coronarien, la pratique de l’équitation représente un exercice physique bénéfique qui va lui permettre d'améliorer sa qualité de vie, sa symptomatologie fonctionnelle et lutter contre la sédentarité.
Dans tous les cas pour le cavalier coronarien, récent ou ancien, l'avis du cardiologue est indispensable pour la pratique de l’équitation.
Valvulopathies
Un bilan cardio-vasculaire complet est indispensable chez tout cavalier porteur d'une valvulopathie.
Une fois le diagnostic établi, le type de valvulopathie (rétrécissement aortique, fuite mitrale…), les décisions thérapeutiques et la non contre-indication à la pratique de l'équitation découleront essentiellement de l'échocardiogramme de repos.
Un bilan cardiovasculaire complet sera établi et si les résultats restent satisfaisants pour l'ensemble des examens réalisés, le cavalier pourra pratiquer l’équitation, après avis favorable de son cardiologue.
La prise d’anticoagulants, pour trouble du rythme ou valve mécanique, interdit la pratique de l'équitation en raison des risques de chute.
Conclusion
Globalement, le cavalier présentant une pathologie cardiovasculaire peut pratiquer l'équitation. En revanche, la compétition reste contre indiquée, en particulier chez le coronarien.
Enfin, plus que tout autre, le cavalier coronarien doit être vigilant, ne pas dépasser ses capacités physiques et surtout consulter très vite en cas d'apparition de signes fonctionnels (douleurs dans la poitrine, essoufflement..).
Un suivi médical et cardiologique régulier reste indispensable pour permettre au cavalier cardiaque de pratiquer l’équitation.
Bibliographies
Malgré le port du casque, un cavalier peut être victime d’une commotion cérébrale après une chute. Une commotion cérébrale peut survenir, que la chute s’accompagne ou non d’un choc à la tête. La perte de connaissance n'apparaît pas toujours donc les autres signes doivent être connus afin de permettre une prise en charge médicale la plus rapide possible.
Le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) a élaboré l’affiche ci-dessous afin de sensibiliser l’ensemble des acteurs du mouvement sportif en répondant à trois questions :
Chaque cavalier est concerné et doit connaître et respecter les 3 règles d’or :
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